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Les grandes questions en suspens
3e colloque international sur le thème «gouvernance locale et développement durable»
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 10 - 2017

Comment pourrait-on amener les populations locales à s'approprier les questions porteuses de développement durable dans le cadre de concertations publiques ? C'est la problématique posée lors du 3e colloque international, organisé à Gammarth, sur le thème : «Gouvernance locale et développement durable», par le Forum de l'académie politique (Foap) et la fondation Konrad Adenauer les 27 et 28 octobre, avec la participation d'éminents experts et chercheurs universitaires de Tunisie, du Maroc, de Jordanie, d'Allemagne et de France, et en présence, lors de la séance inaugurale, du ministre des Affaires locales et de l'Environnement, M. Riadh Mouakher.
Le développement durable est fondé sur la notion de pérennité, celle-ci restant liée à nombre de principes essentiels, dont, en premier lieu, la participation, la solidarité, la prévention, la précaution, la qualité de la vie, l'accès au savoir, l'économie des ressources, l'efficacité économique, la défense de l'environnement. Cependant, le développement tend vers la durabilité lorsque les dimensions économique (création de richesses matérielles et immatérielles), sociale (satisfaction des besoins en santé, éducation, habitat, emploi, etc.) et écologique ou environnementale sont suffisamment intégrées, a souligné d'emblée le Pr Hassen El Annabi, ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education et coordinateur du conseil scientifique du Foap, lors du 3e colloque international, organisé à Gammarth sur le thème «Gouvernance locale et développement durable».
Approche participative
En guise d'entrée en matière, il pose un certain nombre de questions : comment pourrait-on amener les populations locales à s'approprier les questions porteuses de développement durable dans le cadre de concertations publiques ? Dans le cadre de quelles structures et par quels mécanismes pourrait-on garantir à une pluralité d'acteurs locaux de prendre une part active à la conception de programmes de développement durable et au suivi de leur application ? Quel rôle devrait jouer l'Etat pour la réussite d'une telle démarche ?
La réponse à cette dernière question ne tarde pas, d'ailleurs, à venir. M.Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales et de l'Environnement, soulignera que le budget alloué aux collectivités locales ne dépasserait pas 4% du budget total de l'Etat, alors qu'il est d'environ 10% au Maroc. Ce n'est plus à l'Etat qu'incombera le rôle du développement durable. On comptera beaucoup plus sur une approche participative qui impliquera inéluctablement et le citoyen et la société civile.
Six ans après la révolution, la Tunisie fait toujours face à des défis économiques et sociaux, révèle Sourour El Andoulsi, docteur en sciences de gestion, enseignante-chercheuse. L'entrepreneuriat est présenté comme une solution potentielle, une alternative permettant de faire face à ces multiples défis.
Elle préconise la mobilisation de tous les acteurs pour financer, soutenir et encadrer les entrepreneurs sociaux.
Les technologies de l'information au service de la gouvernance locale
Selon Karim Boudabbous, ingénieur en géomatique, la population est de plus en plus jeune et ces jeunes, en tant que citoyens, ont une vision de ce que devraient être leurs villes, sans toutefois participer à la vie publique. Et ce, non pas par manque de vision politique mais plutôt d'engagement citoyen. Sachant que ces jeunes sont le plus souvent connectés, il semble pertinent d'établir une connexion, un lien, souvent technologique, pour dynamiser ces rapports. Aller chercher le citoyen là où il est paraît nécessaire si on veut le faire participer à la vie publique. Aujourd'hui, des concepts comme Civic Tech permettent de mettre en connexion la politique au sens large avec les gens connectés, à ceux qui ont des choses à dire et qui veulent participer à la vie publique.
Que de disparités dans la région de Nord-Ouest tunisien qui est pourtant connue pour sa richesse en ressources naturelles notamment l'eau et les forêts. Mais selon Marwa Ben Brahim, doctorante en économie agricole agroalimentaire et de l'environnement, «l'analyse des indicateurs de développement montre un décalage assez élevé par rapport au reste du pays. Cette situation est de plus en plus dégradée dans les zones rurales. Elle explique que divers projets et programmes ont été menés dans cette zone, mais les résultats demeurent loin des attentes. Les tentatives d'implication de la population rurale bénéficiaire des activités de ces programmes sont restées timides et ont pris la forme de campagnes de sensibilisation et de collecte des données statistiques.
Le concept de développement durable met à l'ordre du jour une réflexion autour d'un nouveau mode de développement. Revendiquant une politique de croissance et de plein emploi, les acteurs nationaux, régionaux et locaux pourraient-ils rejeter le modèle économique de l'Occident, auteur de sa richesse ? Cette situation requiert plutôt une vision de compromis, selon Khalifa Chater, docteur d'Etat et professeur émérite à la faculté des Sciences humaines et sociales de Tunis.
Evoquant le rôle de la gouvernance locale, il a souligné que les municipalités qui se sont dotées d'une police de l'environnement devraient revoir l'infrastructure urbaine, en tenant compte des nouvelles exigences : le traitement et le recyclage des déchets, la gestion de l'eau, la lutte contre les pollutions de l'eau, etc. Les régions, ajoute-t-il, seraient appelées à jouer le rôle de relais du pouvoir central, pour assurer la transition environnementale, l'éco-conception, le développement de l'économie verte, l'économie d'énergie, en accordant la priorité aux énergies renouvelables.
«Si jusqu'à présent les collectivités locales tunisiennes ont pu bénéficier de l'appui des services de l'Etat, ceux-ci se substituant aux faibles ressources en personnel des collectivités locales, il va devoir en être tout autrement dans le cadre de la décentralisation qui se profile», a fait observer Beyna Jean-Michel, consultant en décentralisation (France).
Participation des enfants au développement local durable
On doit placer l'intérêt supérieur de l'enfant au centre des programmes et des projets des villes en favorisant la participation active des enfants à la vie communautaire et en les engageant, en tant qu'acteurs de changement, dans la réalisation de leurs droits liés à la santé, à la scolarité, à un environnement sain, à un logement décent et à une alimentation équilibrée, a insisté Hager Cherif, directrice générale de l'Observatoire des droits de l'enfant.
Selon ses dires, l'expérience du Parlement de l'enfant et des conseils municipaux des enfants en zone urbaine reste modeste et les possibilités de participation active des enfants dans la vie publique et les moyens mis à leur disposition sont occasionnels et limités. La Tunisie est aujourd'hui engagée dans la mise en œuvre de l'agenda de développement durable 2030, qui met les enfants au cœur du processus de développement des stratégies sectorielles.
Le colloque, riche en débats et en échanges, a aussi planché sur les nouveaux mécanismes de participation citoyenne et des ONG et le secteur vital du développement durable, la décentralisation et le développement local en Allemagne, en France, au Maroc et en Jordanie.
Les principales recommandations tournent autour de la nécessité d'impliquer davantage le citoyen dans le développement durable de renforcer le partenariat entre les jeunes et les autorités locales, de s'inspirer des expériences réussies dans d'autres pays, à l'instar du modèle suédois, et de créer une instance chargée de la mise en œuvre des programmes liés à la gouvernance locale et au développement durable.


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