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Youssef Chahed appelle à l'unité nationale
ARP — Déclaration du gouvernement
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 11 - 2017

Le débat parlementaire sur le projet de loi de finances a démarré, hier, à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), avec la présence du chef du gouvernement, Youssef Chahed, et de 140 députés. Un projet qui a suscité plusieurs controverses quant à son impact sur la croissance et sur la réduction des grands déséquilibres dont souffre l'économie tunisienne. Une situation qui demande l'accélération du rythme des réformes appelées à s'inscrire dans le cadre d'une vision future et d'un plan d'action clair pour leur application. Une position que le chef du gouvernement a défendue fermement, appelant à dépasser les appartenances partisanes et à consolider l'unité nationale
L'examen du projet de loi de finances a été précédé par des débats intenses au sein des cercles économiques et par des réactions fermes de la part des organisations nationales. L'impact de cette loi sur le pouvoir d'achat du citoyen et aussi sur le rendement de l'entreprise économique a été décrié par plusieurs voix. Mais il s'agit d'une équation difficile à résoudre. D'un côté, le gouvernement se trouve face aux problématiques du déficit budgétaire et de l'endettement qui dépasse les limites et qui a déjà porté préjudice aux équilibres financiers du budget et une masse salariale gonflée sous l'effet des recrutements intensifs post-2011, de l'autre côté, la dépréciation du dinar tunisien et le creusement du déficit commercial ont amené à une inflation en hausse continue, impactant le pouvoir d'achat du citoyen et la productivité des entreprises tunisiennes.
Pour Mohamed Ennaceur, président de l'ARP, il est nécessaire d'établir une vision future claire pour la relance économique et de mobiliser tous les efforts pour booster l'investissement, la croissance et l'emploi pour réduire l'endettement qui a atteint des niveaux critiques. «Nous sommes conscients des nombreux défis que le pays doit relever. Et nous sommes partenaires dans l'orientation du budget économique du gouvernement à la lumière des attentes et des préoccupations des citoyens. Notre objectif est d'arriver à un consensus large. Le gouvernement se doit de nous présenter un plan clair, des solutions réalistes et une vision future réconfortante et porteuse d'espoir pour nos jeunes», soutient-il.
De son côté, le Chef de gouvernement a paru optimiste lors de l'ouverture de la séance de débat sur le projet de la loi de finances 2018, insistant sur les indicateurs positifs enregistrés durant les onze premiers mois 2017. Il a affirmé que la production de phosphate a augmenté de 23% par rapport à fin novembre 2016, pour une production de 4 millions de tonnes. De même pour les exportations qui ont enregistré une hausse de 18%. Le secteur touristique a également connu une relance avec des entrées qui ont crû de 28% en total et de 20% pour le marché européen ainsi que l'augmentation des recettes touristiques de 18% en dinars. Ainsi, le nombre de touristes qui ont visité la Tunisie a atteint 6 millions, selon le chef du gouvernement, affirmant qu'il s'agit d'un chiffre qui n'a pas été atteint depuis des années.
Il indique aussi que l'investissement direct étranger s'est élevé de 13,6%, à la même période de 2017. Ajoutons à cela une hausse de 66% des investissements agricoles, de 10% des investissements industriels et de 40% pour les services. Des indicateurs qui ont permis la réalisation d'un taux de croissance dépassant les 2%, avec l'objectif d'atteindre 2,2% ou 2,3% fin 2017. «Pour la première fois, le taux de croissance provient d'une production réelle. Nous avons enregistré une croissance des industries manufacturières de 2,8% et une relance du secteur textile et habillement avec +3,2% durant les neuf premiers mois 2017», souligne-t-il. Il ajoute que les services commercialisés comme le tourisme et le transport ont enregistré une croissance de 4% alors que celle des services non commercialisés n'a pas dépassé 0,26%.
Objectifs de relance
Néanmoins, M. Chahed affirme que ces indicateurs ne sont pas suffisants pour la relance de l'économie tunisienne, insistant sur l'objectif d'atteindre un taux de croissance de 4% en 2019 et de 5% en 2020 ainsi qu'un déficit de 3%, un endettement de 70% et une masse salariale de 12,5% d'ici 2020. Défendant les dispositions du projet de loi de finances 2018, le chef du gouvernement estime que ce projet permettra une réduction du déficit budgétaire au niveau de 4,9%. Il signale que la non-application des dispositions induirait un besoin d'endettement à des taux non raisonnables de 13 milliards de dinars en 2018. En ce qui concerne la masse salariale qui absorbe les trois quarts des recettes de l'Etat, il précise qu'elle limite l'intervention de l'Etat dans le développement, sa marge pour le financement de plusieurs secteurs et son intervention sociale et son rôle pour booster l'investissement et la création d'emplois.
M. Chahed souligne également que le projet de loi de finances repose sur quatre axes principaux pour la réalisation de ces objectifs : l'encouragement à l'investissement et à l'épargne et l'accompagnement des petites et moyennes entreprises, la lutte contre l'évasion fiscale, le renforcement des ressources propres et la consécration de l'équité fiscale, l'amélioration des services, le maintien du pouvoir d'achat du citoyen et la baisse du taux de chômage.
Par ailleurs, le chef du gouvernement précise que loi de finances et le budget économique ne sont que deux outils parmi d'autres dans la politique économique du gouvernement, estimant que cette politique comporte également le programme de relance économique reposant sur une vision à quatre dimensions : l'entreprise, l'export, les régions et les technologies modernes. Il insiste sur le fait que le rôle de l'Etat est la conception de stratégies participatives avec les acteurs économiques dans le secteur privé en donnant la priorité aux secteurs productifs et à haut potentiel à l'export.
Nouveau modèle de développement
Cette politique vise aussi la mise en place d'un nouveau modèle de développement visant à booster l'investissement. M. Chahed affirme que le gouvernement a identifié un ensemble de projets qui seront réalisés les trois prochaines années en PPP, pour un montant de 5.200 MDT. Mais cette stratégie ne peut réussir sans la lutte contre la bureaucratie. Le chef du gouvernement indique que cet objectif sera réalisé par la révision du système des autorisations administratives, la réduction de ces autorisations et de leurs délais d'octroi. Il s'agit également de réviser la législation de change qui n'est plus adaptée avec la situation actuelle. Il ajoute qu'un projet de loi sera soumis à l'ARP pour le règlement de la situation des Tunisiens résidents ayant des fonds à l'étranger.
M. Chahed précise que le rôle de l'Etat dans le développement économique tient essentiellement au traitement des inégalités régionales et l'encouragement à l'investissement dans les régions intérieures. Il annonce ainsi la décision de lancer un programme pour le développement intégré dans les zones sahariennes, visant à les transformer en des zones de développement et de création d'emploi. Ce programme repose sur le renforcement stratégique de la sécurité nationale à travers la liaison avec le réseau routier et les infrastructures de base ainsi qu'en encourageant à renforcer son peuplement et la création d'une dynamique locale permettant d'utiliser ces zones de la part des réseaux de la contrebande et des terroristes.
Le chef du gouvernement souligne que le rôle de l'Etat dans le développement économique repose aussi sur la réforme du système éducatif et de formation et son adaptation aux systèmes de production. Il précise que le ministre de l'Education a été chargé d'engager un processus de consultation multipartite afin de se lancer dans la réforme, ajoutant que des montants seront mobilisés pour l'amélioration de la situation des écoles et des lycées, particulièrement dans les régions intérieures et les quartiers populaires.
En revanche, M. Chahed a affirmé que les initiatives gouvernementales annoncées lors du Tunisia Investment Forum, organisé dernièrement à Tunis, s'inscrivent dans la politique économique pour l'encouragement à l'investissement et le regain de la croissance. Ces initiatives se présentent en dix axes, à savoir la levée des obstacles à l'investissement, l'amélioration du financement des PME, la mise en œuvre d'un programme national exceptionnel pour le renforcement des exportations et la mise en place d'un programme ambitieux pour le développement régional qui repose sur le renforcement des infrastructures et la présentation d'une nouvelle approche pour les grands projets à travers la préparation d'un plan directeur des projets qui seront réalisés en PPP ainsi que la mise en place d'un plan national liant les cartographies des autoroutes, des zones industrielles et des pôles technologiques.
Ajoutons à cela la mise en application du programme «Tunisie digitale», le lancement du Plan solaire tunisien, le lancement des études pour la réalisation de deux nouveaux quais 8 et 9 au Port de Radès, la réactivation du livre blanc sur le tourisme et le lancement d'une stratégie pour booster le secteur, le renforcement du mécanisme de l'essaimage et la restructuration du réseau d'accompagnement des créateurs d'entreprises.
Guerre contre la corruption
De même, M. Chahed a indiqué que le gouvernement a entamé la réalisation des réformes avec l'approbation récente de la loi sur la retraite facultative par l'ARP et de la loi sur le départ facultatif dans la fonction publique par le Conseil des ministres et qui a été soumis à l'ARP, dans le but de pallier les déséquilibres des finances publiques. Un processus qui concerne aussi les caisses sociales puisque le projet de la loi de finances comporte des dispositions visant la mise en place d'une contribution sociale solidaire afin de réduire les déséquilibres financiers des caisses.
D'un autre côté, le chef du gouvernement a affirmé que le gouvernement tient à l'application des dispositions du Document de Carthage, essentiellement en ce qui concerne la guerre contre la corruption, indiquant qu'elle est devenue une politique d'Etat. «Ce n'est absolument pas une campagne sélective ou un outil pour le règlement de comptes politiques. Je voudrais préciser que notre guerre contre la corruption ne vise ni les politiques, ni les hommes d'affaires ou autres. C'est une guerre qui vise les corrompus et tous ceux qui veulent affaiblir l'Etat. Il s'agit d'une politique pour la protection de la démocratie tunisienne et nous ne permettrons pas de l'exploiter au niveau politique», lance-t-il.
Il ajoute que cette politique vise également à attaquer ceux qui monopolisent les marchés, impactant ainsi le pouvoir d'achat des Tunisiens. Il explique que les campagnes de lutte vont s'accroître dans les jours qui viennent contre les spéculateurs à travers le contrôle économique quotidien.
Dans l'esprit du Document de Carthage, M. Chahed affirme que la lutte contre le terrorisme va se poursuivre, étant une priorité du gouvernement actuel, espérant arriver à un consensus sur le projet de loi sur la protection des agents de sécurité dans le cadre du respect des droits et des libertés inscrites dans la Constitution tunisienne.
Ainsi, il a insisté sur l'importance de l'unité nationale et la nécessité de dépasser les tensions politiques et les calculs partisans. "L'unité nationale ne signifie pas l'élimination de la concurrence entre les partis politiques, mais cela ne doit pas se transformer en un conflit qui ne profite à personne, qu'il soit citoyen ou politicien. Nous devons chercher les points de rencontre pour servir notre pays et laisser les points de discorde pour les élections et pour la volonté populaire d'en décider», estime-t-il.


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