« Il était une fois ... à la Médina », une exposition de Houda Ajili à travers laquelle elle revisite la Médina en variant les techniques et en multipliant les personnages emblématiques qui y sont représentés. L'exposition a été financée par la Caisse d'aide à la création littéraire et artistique et elle est visible à la galerie Maison des arts du Belvédère. Chaque invitation à la galerie Maison des arts du Belvédère, dirigée et animée par la dynamique, artiste elle-même, Sameh Habachi, est une nouvelle occasion qui s'offre aux amateurs des arts plastiques pour vivre un moment unique de plaisir et de sérénité. Chaque tableau est une histoire d'amour, un peu de poésie et un petit plus de beauté ajoutée à la réalité ambiante, ou alors une parfaite représentation de la fécondité de l'imagination des artistes. Cette fois-ci, la galerie nous propose une exposition dont les œuvres ne manquent pas d'originalité ni de subtilité. Une exposition de Houda Ajili, jeune peintre diplômée en arts plastiques de l'Institut supérieur des beaux-arts de Tunis. L'exposition entre dans le cadre du projet « La Médina espace architectural, espace pictural » soutenu par la Caisse d'aide à la création littéraire et artistique. La Médina de Houda Ajili est une médina réinventée. Son approche est basée sur la restauration virtuelle d'un monde réel. Il s'agit d'un lieu dont le concept est vivant, dynamique qui évolue au rythme de son époque. C'est une ville cosmopolite, mondiale, futuriste. Avec Houda Ajili, la Médina « sort de son silence et véhicule des messages : artistique, politique, mondialiste, féministe. Elle redevient un lieu de croisement et de rencontre entre peinture, musique, poésie, cinéma et arts ». Et c'est en mixant les matières qu'elle cherche à donner de la profondeur, du volume, créer du relief, jouer sur le mat et le brillant, l'impression et la peinture. Comme Warhol, Lichtenstein ou Rauschenberg, ses toiles ultra-colorées empruntent beaucoup à l'univers du pop art. Dans ses toiles figurent des personnages aussi variés que différents. Elle n'hésite pas à embarquer, dans son univers pictural, des figures nationales ou internationales, emblématiques et symboliques tel qu'Abou Al Kacem Chebbi et Nelson Mandela. Emel Mathlouthi, un autre personnage dont la voix et la chanson « Kelmti Horra », nous rappelle l'époque de la révolution tunisienne, y est présentée aussi. Figure également une série de 4 tableaux dédiée à Claudia Cardinale, intitulée « 4 you Claudia ». D'autres personnalités, encore plus extravagantes comme Lady Gaga « Paprazzi, I'm here » (Paparazzi, je suis là) ou Donald Trump en train de fumer la chicha au café des Chaouachine à la Médina, font sensation. Ces icônes changent de peau d'un tableau à l'autre et leurs visages ou leurs corps sont incrustés d'une multitude de motifs ou d'ornements multicolores. Houda Ajili redonne couleurs et matières à ces images, et nous mène dans une confusion entre réalité et fiction. A travers ce travail, elle replonge dans cette culture du pop toute en excès, qu'elle recrée dans ses tableaux aux couleurs toutes contrastées et aux formes architecturales de la Médina avec ses ruelles, ses sabbats, ses cafés ...Et leurs détails décoratifs qu'on retrouve sur la céramique, les arcs, les fenêtres et les portes typiques de la ville... Ses personnages produisent chez le spectateur une immense émotion, une explosion de vie, de gaieté et de sincérité. Cette exposition est une bouffée d'oxygène où il est bon de ne pas réfléchir à la symbolique des traits, mais de se laisser aller dans une douce euphorie, voir les couleurs apparaître...et surtout ne pas voir le sens des choses mais la finalité.