Korbous est sur le point de vivre un tournant historique. Enfin, la beauté féerique de ce site exceptionnel et les moult vertus curatives de ses sept sources, longtemps marginalisées, vont pouvoir être parfaitement exploitées. Grâce à un projet coûtant environ 2.500 millions de dinars, Korbous ambitionne de devenir la première station thermale de toute l'Afrique. Un hôtel 5 étoiles sera édifié et consacré aux cures par eau de mer. Il s'agira de la première unité hôtelière du genre dans le bassin méditerranéen. L'on s'attend à ce que cet immense projet, qui sera financé par un investisseur tunisien en partenariat avec d'autres français, crée pas moins de 5.000 emplois. Nous clôturons aujourd'hui notre série d'articles sur Korbous, la perle du Cap Bon. Notre premier épisode, publié vendredi dernier sous le titre de «Korbous s'approchera à grands pas de Tunis», a donné un aperçu général sur ce magnifique projet, financé par des fonds koweïtiens. Projet nécessité par la rupture du tronçon reliant Aïn Oktor et Korbous, fermé devant les routiers depuis 2001 rendant le grand fief des eaux thermales joignable à partir de Tunis, à travers un détour ayant porté le trajet Tunis-Korbous à 59 kilomètres, au lieu de 42 kilomètres seulement. Cela sans compter les ouvrages prévus à l'intérieur de la cité des rêves, rendant les principaux points thermaux mieux accessibles en toute sécurité. Quant au deuxième épisode intitulé «Korbous fera le décollage si rêvé» et paru dans notre livraison du samedi 18 novembre, il a mis en exergue la variante finalement retenue après mûre réflexion, et après avoir recueilli l'unanimité des experts es- qualités, impliqués dans l'étude du projet. S'agissant de la variante dite «Digue Martitime» choisie parmi un ensemble de trois options, nous vous proposons aujourd'hui de zoomer sur Korbous en tant que grande cité de soins et de cures thermales à travers le passé proche et lointain ainsi que par les temps présents. Nous parlerons des nombreuses vertus de ses diverses sources d'eaux thermales avec les spécificités de chacune d'elles. «O ! Temps, suspends ton vol !» D'abord, l'on ne saurait dire un mot sur ce cadeau du Ciel, sans louer l'Etre Suprême, Immortel et Eternel pour ce qu'il a créé, brodé et sculpté. «La nature a comblé ces lieux de tous les ingrédients de la splendeur et de la beauté ensorcelantes. En plus des richesses intarissables souterraines en eaux thermales, le paysage est on ne peut plus séduisant et captivant. Il est le fruit d'un mariage d'amour millénaire entre le ciel, la mer, la montagne et la forêt, faisant bon ménage depuis la nuit des temps. Devant ce tableau hypnotique à faire battre les cœurs et donner des frissons d'émotion, l'on est tenté de demeurer cloué sur place et se pâmer à loisir reprenant les inoubliables propos d'Alphonse De Lamartine. «O ! Temps, suspends ton vol». Une destination privilégiée des Romains aisés Cette parenthèse poétique fermée, il faudrait dire que Korbous a connu sa bonne réputation depuis l'Antiquité. Les lieux encore peu habités portaient le nom de Aquae Calideae Carpitanae. Ce qui veut dire en romain eau chaude comme celle des Carpates en raison de la présence d'eau chaude jallissant à plus de cinquante degrés. Le site était à l'époque la destination privilégiée de la catégorie riche et aisée des Romains qui étaient nombreux à y converger par bateau pour se prêter à des cures thermales, hors de portée du reste de la population. Tombé dans l'oubli, après la conquête arabe, ce site n'est plus fréquenté que par une poignée d'autochtones à travers des sentiers difficiles à emprunter. Au XIXe siècle, Ahmed Bey lui donnera un nouveau souffle en s'y faisant construire un pavillon. Ses sources chlorurées, sodiques et ses eaux froides sulfurées calciques, soignaient déjà les rhumatismes, les arthrites et diverses affections du système nerveux. Les nombreux vestiges existant à Korbous témoignent de sa place privilégiée dans l'Histoire. La boue d'Aïn Kanassira est depuis toujours la plus connue et reconnue pour les maladies dermiques. Après la conquête arabo-musulmane de l'Afrique du Nord, Korbous a été connue sous le nom de Hammam Korbous. Aujourd'hui, les curistes y vont se soigner dans les sources aux noms évocateurs d'Al Kébira (la grande), Essebia (la vierge), Aïn El Atrous, Aïn Oktor, Aïn Echfa, Aïn El Fakroun, Aïn Kanassira. Ces 7 sources sont réputées traiter les affections arthriques, l'hypertension, l'obésité, la cellulite, les rhumatismes, etc. Et chaque source a bien entendu ses vertus curatives spécifiques. L'heureux tournant ! Le plus grand tournant connu par la cité des mille et une vertus a été à l'occasion du dernier Forum international des investissements. En plus du projet d'aménagement du réseau routier dont on a longuement parlé, financé par nos frères koweïtiens pour une enveloppe de 2.500 milliards de nos millimes, un projet non moins grandiose, touristique cette fois-ci, a pu trouver sa source de financement. Le preneur n'est autre qu'un homme d'affaires tunisien, M. Mohamed Ayachi Ajroudi, avec la collaboration de partenaires français. Baptisé «projet du grand Korbous», il nécessitera une enveloppe d'un milliard d'euros (soit l'équivalent de deux mille cinq cent millions de dinars). Grâce à cette réalisation, l'on aspire à créer pas moins de 5.000 emplois. Un projet grandiose! Il est question d'aménager un port de plaisance rivalisant avec les meilleurs ports du monde et d'édifier une splendide cité touristique, culturelle, environnementale et sportive. Des espaces de haut standing seront créés pour abriter les congrès et les activités des hommes d'affaires, un hôtel 5 étoiles, Korbous est appelée à devenir la première station méditerranéenne de cure par l'eau de mer. La maquette du projet du Grand Korbous a été présentée jeudi dernier au siège du gouvernorat de Nabeul, lors d'une réunion présidée par l'entreprenante dame aux commandes du Cap Bon, Mme Salwa Khiari. Tout ce beau monde présent, dont quelques députés de la région, a été séduit par le contenu et les caractéristiques du projet qui donnera au grand fief des eaux thermales une dimension internationale et fera de Korbous la première station thermale africaine. L'investisseur du projet, M. Mohamed Ayachi Ajroudi, a été évidemment présent pour présenter le projet à l'assistance dans ses menus détails et satisfaire la curiosité de tous, y compris les députés de la région conviés à cette réunion.