Par Kamel GHATTAS Le sélectionneur envisage pour la préparation de son équipe d'effectuer un stage au Qatar. C'est une très bonne idée et il nous semble que ceux qui sont contre n'ont rien compris. Il faudrait quand même se rendre à l'évidence, une préparation sur les lieux mêmes de la compétition est un choix que prendrait n'importe quelle équipe qualifiée pour le Mondial de... 2022. Et personne ne peut empêcher le sélectionneur de vouloir, d'avoir l'ambition de qualifier l'équipe de Tunisie pour le Mondial qatari. C'est une logique qui coule de source et on aurait tort de négliger cet aspect, alors que toutes les équipes qui auront oblitéré leur billet penseront prendre le même chemin. Mais voilà, comme nous ne sommes pas encore en 2022, et que nous aurons à disputer au préalable le Mondial de 2018, nous devons absolument rester en Tunisie. Nous avions soutenu, dans une précédente édition, que nous avons tout ce qu'il nous faut en Tunisie et que dans le cas où quelque chose arriverait à manquer, la fédération a tous les moyens d'intervenir immédiatement avec l'efficacité souhaitée. Et puis, c'est une question de prestige d'abord, de logique ensuite, de situation générale que vit notre pays enfin. Ce stage est destiné aux joueurs locaux. Pour quelle raison arrêter encore une fois la compétition et se déplacer à des milliers de kilomètres pour faire un travail que l'on pourrait effectuer dans notre pays où nous possédons des installations très acceptables? Comment expliquer à ceux qui suivent nos faits et gestes, et alors que nous quémandons des aides pour sortir la tête de l'eau, nous nous permettons le luxe de gaspiller de l'argent (même s'il provient de la prime de qualification allouée par la Fifa) pour aller effectuer un stage dans des conditions que nous pourrions aisément avoir dans notre propre pays. Ne vaudrait-il pas mieux l'investir dans un des nombreux projets que la FTF se propose de mettre en chantier ? Déjà, cette dernière trêve a été des plus néfastes pour un bon nombre de joueurs et d'équipes. Il y a eu des blessures et une chute de rythme importante. Les techniciens qui se respectent savent que rien ne vaut la compétition pour préparer des joueurs dont on attend volontarisme et combativité. En arrêtant la compétition, on pénalise les clubs qui seront obligés de tourner à vide, tout en déboursant à perte de l'argent qu'ils peinent à trouver. Sans compter les risques de blessures découlant d'une préparation en dents de scie et qu'il sera impossible de programmer de manière scientifique. Ces stages à répétition ont prouvé leurs limites et ont démontré que cela nuit à la vie de groupe et favorise la création de clans. Il y a assez de techniciens compétents dans ce pays que l'on pourrait consulter et qui conseilleront d'éviter de perturber les joueurs, de disloquer la compétition et d'éviter de faire de cette phase de préparation une fixation de nature à mettre une insoutenable pression sur les joueurs. Nous en avons vécu les conséquences face à la Libye. A moins d'être particulièrement têtu, de refuser de raisonner et de satisfaire, on ne sait quelle lubie, on n'ira pas effectuer ce stage à l'étranger, au Qatar ou ailleurs. Ce n'est point la destination qui est en cause, mais le principe. Mais...ils le feront, rien que pour démontrer que l'on est le seul maître à bord. Parce que tout simplement ainsi va notre sport. Dans ce cas, nous nous contenterons de dire «Mon Dieu pardonnez-leur, ils n'ont rien compris !».