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Préparation et stages en prévision du Mondial : La bonne recette est à trouver Mondial 2018 d'Ex-sélectionneurs et anciens joueurs internationaux parlent du groupe de la Tunisie
Le sélectionneur et ses adjoints auront fort à faire pour stabiliser le groupe, lui inculquer l'incontournable élan pour devenir compétitif et atteindre la cohésion dont on a besoin pour aborder une phase de préparation difficile. Une fois la première manche de la compétition bouclée, les joueurs appelés pour le premier rassemblement entreront dans le vif du sujet. L'objectif principal pour eux deviendra la phase finale du Mondial de Moscou. Bien entendu, ceux qui connaissent déjà « la maison » ne feront que retrouver des camarades avec lesquels ils ont vécu les stages de préparation précédents. Les paires se referont automatiquement, au grand dam de ceux qui débarquent pour la première fois. Il faudrait se faire piloter par un habitué, un ancien qui a déjà vécu ce petit stress créé par ce dépaysement. Pour les jeunes qui ont vécu longtemps hors de leur pays d'origine, ce sera une véritable découverte. Mais en fin de compte, tout rentrera vite dans l'ordre, et les joueurs pourront, tout en prenant leurs quartiers, commencer à vivre les premiers refrains d'une symphonie dans laquelle ils ignorent encore s'ils connaîtront les notes finales. Un stage qui arrive en milieu de saison, nous en sommes théoriquement à sa moitié, ou presque, n'est pas facile à organiser. Le personnel d'encadrement ne vise pas les mêmes objectifs qui sont de rigueur à la veille ou à la fin de la saison. Les joueurs arrivent avec un acquis qu'il faudrait prendre en compte, savoir préserver, voire améliorer. Ils viennent aussi avec différentes façons d'évoluer et des réflexes beaucoup plus nourris par les insuffisances ou les avantages de leurs clubs respectifs. Ils se présentent souvent avec de petits bobos qu'il faudra soigner. Ils peuvent être aussi à court de préparation, si leurs clubs ont vécu des moments difficiles de gestion. Et de tous ces facteurs, nous en connaissons un bout. Le sélectionneur et ses adjoints auront fort à faire pour stabiliser le groupe, lui inculquer l'élan dont il a besoin pour devenir compétitif et atteindre la cohésion combien nécessaire pour aborder une phase de préparation difficile. Changement de priorités Dans ce genre de regroupements, les priorités changent et le rythme est totalement différent. Même le lieu compte énormément. C'est ainsi que les grandes équipes choisissent toujours des centres de stages où les joueurs ne sont pas astreints à de longs déplacements en bus qui sont souvent des handicaps qui entrent en ligne de compte. Certains entraîneurs poussent la minutie jusqu'à intégrer la durée du déplacement du centre d'entraînement jusqu'au lieu de logement dont la durée est égale à celle que les joueurs retrouveront une fois sur les lieux de la compétition. Le lieu est en principe choisi en fonction de celui qui servira à la compétition finale du point de vue altitude, climat, humidité. On ne se prépare pas par exemple dans un pays enneigé alors qu'on dispute ses compétitions par 45 degrés à l'ombre. On recherche des centres loin des bruits de la ville, de l'animation quotidienne et surtout à l'abri des tentations de shopping et de virées difficiles à éviter. De toutes les manières, la conscience professionnelle des joueurs est mise à l'épreuve par ces stages où le « vivre-ensemble » mène à bien des découvertes. La cohésion du groupe Pour l'équipe de Tunisie, le stage en prévision du Mondial ressemble à celui d'un début de saison au niveau de la cohésion du groupe. Le sélectionneur a convoqué de nouveaux joueurs et aura ainsi la rude tâche de les intégrer. Nous savons par exemple qu'au niveau des équipes du Maroc et de l'Algérie, il y a eu des difficultés dans l'intégration. Et c'est ce qui explique que malgré la présence de joueurs de niveau très acceptable, les résultats n'ont pas suivi. C'est sur cet aspect de la question que le personnel d'encadrement se trouve dans l'obligation de travailler, pour créer cette nécessaire symbiose, sans laquelle l'ambiance sera infecte et les performances peu reluisantes. Et comme le choix des joueurs se fera en fonction des schémas à appliquer, des surprises peuvent intervenir. Il faudrait savoir inculquer les concepts et motiver ceux qui seront peut-être dans l'obligation d'être coulés dans de nouveaux moules, voire remerciés. Il y a des susceptibilités à préserver, des fiertés à prémunir contre ces surprises qui font souvent des victimes. De toutes les manières, nous savons d'avance qu'il sera difficile de contenter tout le monde. Mais ce qui devrait prévaloir, c'est bien cette justice qui ôte à tous les récalcitrants l'envie de démontrer le contraire. Des « noms » qui ont précédemment rendu bien des services à l'équipe nationale sont actuellement sur le banc de leurs équipes respectives. Non compétitifs, ils doivent comprendre que la priorité est à celui qui se trouve en pleine possession de ses moyens. C'est la loi du sport. Pour un Mondial, on jouera assurément des coudes, mais il faudrait éviter que ces inévitables tentatives pour imposer l'un ou l'autre ne détruisent tout le travail psychologique effectué en amont.. Programmes personnalisés Le programme, comme signalé plus haut, est presque personnalisé au début, mais finit par devenir collectif, une fois que la bonne recette est trouvée et le nivellement effectué par le préparateur physique. Ce technicien endosse en fait là une grande responsabilité. Comme les joueurs, venus d'horizons différents reviendront, à la fin de ce stage à leurs équipes d'origine, et rejoindront ceux qui étaient restés pour préparer le reste de la saison au sein de leurs clubs, il faudrait éviter que le décalage soit handicapant. Par le passé, il y eut des blessés, des joueurs à genoux, d'autres démotivés et qui resteront pour un bon bout de temps de véritables boulets à traîner par leurs clubs. C'est dire que ce stage, programmé en milieu de saison, revêt une importance particulière, au point qu'il faudrait lui assurer une réussite de nature à resserrer les liens entre les clubs et l'équipe nationale et non pas laisser des regrets. Les clubs, obligés de tourner en l'absence des sélectionnés avec tous les sacrifices que cela représente sur le plan financier (la FTF devrait envisager une formule de dédommagement), sans leurs meilleurs éléments, ne regardent pas toujours d'un bon œil ces interruptions et ces changements de calendrier et cette mobilisation quelque peu perturbante de leurs joueurs d'élite.