La Chambre syndicale des artisans bijoutiers réclame le remplacement des poinçons de maître par de nouveaux poinçons. En Tunisie, le seul et unique garant de la véracité des titres ainsi que de l'authenticité des bijoux précieux, notamment en or, est le bureau de garantie. Il existe uniquement trois bureaux de garantie habilités à contrôler les bijoux précieux sur tout le territoire, à savoir les bureaux de Tunis, Sousse et Sfax. Le contrôle de la teneur en or s'effectue à l'ancienne, en utilisant la pierre de touche. Un poinçon de conformité, comportant le drapeau de la Tunisie sous forme circulaire, prouve l'exactitude du titrage de l'ouvrage en or. Récemment, le poinçon de conformité a suscité un vif débat dans les médias. Alors que le gouvernement compte, comme il est proposé dans le projet de loi du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, supprimer le poinçon de conformité, la Chambre syndicale des maîtres artisans met en garde contre les répercussions graves suite à la prise subite d'une telle décision. A vrai dire, la complexité de la chaîne de production dans le secteur des métaux précieux complique davantage la compréhension des étapes de vérification et de contrôle. Cependant, il faut avant tout commencer par présenter les différents poinçons qui doivent être apposés sur un ouvrage en or, prouvant son authenticité. Eventuellement, un bijou en or doit comporter quatre poinçons. Deux poinçons doivent être apposés par le maître artisan dont l'un indique le titrage, autrement dit, la teneur du bijou en or. Généralement le chiffre 750 indique le carat 18. Le deuxième poinçon est appelé poinçon du Maître qui est unique et propre à l'artisan même. C'est sa signature. Les deux autres poinçons, apposés par le bureau de garantie, approuvent la véracité du titre, du poids et de la longueur du bijou. Bientôt le spectromètre pour un contrôle plus rigoureux des bijoux A cet égard, les deux chambres syndicales du secteur de l'or se sont mises d'accord sur la décision de la suppression du poinçon de conformité et sa substitution par des moyens technologiques avancés qui garantissent un contrôle irréprochable des œuvres en or. C'est au moyen du spectromètre, qui est un appareil d'analyse physico-chimique et qui détermine la teneur en or à un millième près, que les diverses parties prenantes au sein du corps de métier souhaite effectuer la validation du titrage des bijoux. Cependant, la chambre syndicale des maîtres artisans met en garde contre la suppression du poinçon de conformité d'une façon brutale. Elle appelle le gouvernement à un contrôle généralisé, sur tout le territoire du pays, des bijoux en or qui sont déjà sur le marché, avant toute action de suppression ou de modification des modalités de contrôle par les autorités. De surcroît, le président de la chambre syndicale des artisans bijoutiers, Hédi Azzouz, lors d'un point de presse tenu mardi 12 décembre au siège de l'Utica, a appelé le gouvernement à entamer un changement des poinçons de maître qui sont déjà sur le marché des orfèvres, et les substituer par de nouveaux poinçons avec de nouveaux symboles. Selon le président de la chambre, plusieurs poinçons de maître sont désormais truqués. Ce qui dénote la quantité de bijoux et d'œuvres en or truqués, voire contrefaits. Afin de lutter contre l'arnaque dans le secteur du commerce des métaux précieux, les membres de la chambre réclament la substitution des poinçons de maître mis sur le marché.