La Tunisie occupe le 2e rang mondial après la CE au niveau des exportations et la 4e place mondiale au niveau de la production de l'huile d'olive après l'Espagne, l'Italie et la Turquie. L'appellation d'origine contrôlée (AOC) et l'indication de provenance (IP) sont considérées parmi les techniques de valorisation de l'huile d'olive tunisienne à travers les indications géographiques. Des représentants de la direction générale de la production agricole, des structures nationales, régionales et locales agricoles, de l'Office national de l'huile (ONH), du ministère du Commerce, de l'Institut de l'olivier de Sfax ainsi que des agriculteurs venant de diverses régions ont pris part au colloque scientifique ayant pour thème: «comment valoriser l'huile d'olive tunisienne et améliorer sa position sur le marché mondial», organisé le mardi 19 octobre au montazah de la ville baptisé «éco-village». Des communications-débats ont été présentées lors de ce colloque. L'on cite notamment: «la place de choix de la Tunisie au marché mondial et les perspectives de son évolution», «les caractéristiques spécifiques qualitatives de l'huile d'olive tunisienne», «les moyens à développer pour valoriser davantage l'huile d'olive», «les incitations et les avantages de développement de l'huile d'olive conditionnée». Les indications géographiques Au cours de son intervention-débat portant sur «la valorisation de l'huile d'olive tunisienne à travers les indications géographiques», Mme Houda B.Alaya Oueslati, chef de service auprès de la direction générale de la production agricole au ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et coordinatrice du projet «indications géographiques», a indiqué que les indications géographiques qui correspondent à «l'appellation d'origine contrôlée» (AOC) et «l'indication de provenance» (IP) sont considérées parmi les techniques de valorisation de l'huile d'olive tunisienne. Elle a signalé aussi l'importance des indications géographiques (IG) qui se concrétisent par certains paramètres tels que «le renforcement de la compétitivité, l'encouragement de l'initiative des producteurs et l'amélioration de leurs revenus», «la mise en place et la garantie d'un système de traçabilité et de la qualité des produits à la consommation», «la conservation des caractéristiques du produit avec un niveau de qualité demandé», «la garantie de la diversité de production et la structuration du secteur des indications géographiques ainsi que la création de la plus-value demandée par le consommateur», «la vulgarisation des produits liés aux "tiroirs" dans les zones intérieures du pays riches en diversité génétique de leurs produits», «la protection de la richesse génétique des produits agricoles, la valorisation du savoir, l'encouragement de l'exportation, le renforcement de la place de choix des produits et l'augmentation de la valeur ajoutée dans les marchés extérieurs internationaux». Six cahiers des charges élaborés Elle a signalé que l'expérience tunisienne dans le secteur des indications géographiques a commencé dès 1957 avec la promulgation d'un décret relatif aux appellations d'origine contrôlée pour les liquides spiritueux . Elle a montré que la Tunisie est signataire de l'accord de Lisbonne relatif à la protection des indications géographiques et leur enregistrement à l'échelle mondiale, et ce, dès 1973 tout en signalant que la Tunisie a adhéré au groupe des pays signataires de l'accord dit «ADPIC» de l'organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995, ce qui a valu à notre pays une bonne réputation mondiale. Abordant le cadre juridique des indications géographiques, elle a indiqué que la Tunisie est le premier pays arabe et africain qui a mis en place la loi n°57 de 1999 en date du 29 juin 1999 relative aux indications d'origine contrôlée et des indications de provenance avec ses textes d'application. Elle a souligné qu'à partir de la promulgation de cette loi, 6 cahiers des charges ont vu le jour concernant 6 produits agricoles, à savoir les grenades de Gabès, les pommes de Sbiba, l'huile d'olive de Monastir, les dattes ou Deglet Nour de Tunisie, la menthe dite El Ferch et les figues de Djebba à Béja. Concernant les normes de qualité demandées aux marchés internationaux pour la promotion des exportations, elle a indiqué que la Tunisie occupe actuellement la 2e place au niveau des exportations mondiales après la Communauté Européenne (CE) et la 4e place mondiale au niveau de la production de l'huile d'olive après l'Espagne, l'Italie et la Turquie. Afin d'améliorer nos exportations, elle a insisté sur la nécessité de diversifier nos produits à l'exportation à travers l'attribution de signes de qualité, notamment l'huile d'olive issue de l'agriculture biologique et les huiles d'olive qui peuvent avoir un label tels que l'AOC (appellation d'origine contrôlée) ou l'IP (indication de provenance), notamment l'huile d'olive de Téboursouk, et l'indication de provenance de Monastir, instituée le 13 décembre 2010. Les spécificités de la qualité Mme Mériem Gharsallaoui, chercheuse à l'Institut de l'olivier de Sfax, a mis en exergue, au cours de son intervention portant sur «les spécificités de la qualité de l'huile d'olive tunisienne», que les variétés des olives tunisiennes possèdent des caractéristiques qui lui permettent d'être distinguées et de satisfaire les préférences variées des consommateurs tout en remarquant que les deux principales variétés d'olive «chemlali» (au Sahel, centre et sud) et «chetoui» (au nord) peuvent se compléter du moment que chaque variété est riche en anti-oxydants qui ralentissent la vieillesse et préviennent contre le cancer, notamment les polyphénols. Elle a expliqué que la composition stérolique de ces deux variétés est très bénéfique pour la santé puisqu'elle diminue le mauvais cholestérol dans le sang (HDL) et augmente le bon cholestérol (LDL) et, par conséquent, cette composition prévient contre les maladies cardiovasculaires et notamment l'infarctus du myocarde. Elle a remarqué qu'il ne faut pas oublier les autres variétés d'olive qui ne sont pas trop répandues en Tunisie comme les variétés dites oueslati, zarrazi et jarboui et qu'il est nécessaire de multiplier et de préserver.