L'équipe marocaine a réussi un retour spectaculaire en finale contre une ESR qui a crié trop tôt victoire. C'est une déception pour l'ESR qui a mis le grand paquet pour l'emporter. L'USM a réussi à rafler la médaille de bronze. Un tournoi de grande valeur technique. Qui eût cru à 3mn presque de la fin du 3e quart-temps, quand l'ESR menait 61-46 en présence d'un public nombreux qui voyait venir le sacre africain, que le rêve allait se transformer en cauchemar ? C'est le basket qui se joue à la dernière seconde et au dernier panier. C'est une preuve pour la énième fois qu'un titre continental ne se gagne pas sur le papier et avec les noms des grands joueurs. Ça se gagne avec le mental, la patience et avec beaucoup de réalisme. L'Assalé, qui dispose de 7 joueurs bons et réguliers, qui se complètent sur le parquet depuis des années, a progressé pour mériter ce titre. L'ESR, lésée dans quelques actions par les arbitres (l'arbitrage n'était pas irréprochable sur ce tournoi), ne peut pas imputer cette défaite décevante à l'arbitrage. Ce serait injuste. Rater un 4e quart-temps et rester figé pendant plus de 5mn au niveau de 62 points et perdre un match qui était à la portée après avoir pris un écart de 15 points devant son public, explique cette frustration qu'on a, et que tout le public radésien a ressentie. Pour une équipe qui compte 8 internationaux, qui a un entraîneur de métier et qui a gagné des titres, comme Adel Tlatli, qui a dépensé beaucoup d'argent pour renforcer un effectif déjà garni (Chennoufi qui a débarqué en été), et qui jouait le championnat d'Afrique chez elle, perdre de cette façon et rater un titre qui était si proche, est quelque chose de dur à avaler. La seconde place n'est pas une mauvaise performance dans un tournoi fort et qui a attiré les meilleurs clubs en Afrique, mais compte tenu du déroulement du match, c'est une contre-performance. C'est la seconde fois que l'ESR atteint la finale et perd le titre africain. Il y a trois ans à La Goulette, les Radésiens ont perdu la finale, mais à ce moment, l'équipe avait beaucoup moins de solutions et d'expérience. On ne peut pas dire que les deux défaites se ressemblent. L'équipe de Adel Tlatli a bien entamé le match pour mener dès le premier quart-temps (25-17) puis à la mi-temps (45-34). Ceci, contrairement au match face à l'USM où l'ESR l'a mal entamé pour faire un retour dans les dernières 2' du match. Au moment où l'équipe avait la mainmise sur le match, elle a craqué tout d'un coup au niveau des 62 points ! Les variantes de défense utilisées pour bloquer le jeu simple et direct qui débouchait sur Nejah (un pivot costaud qui, en l'absence de Mattews, n'a pas été arrêté par Ghayaza et H'didane) et qui se basait sur l'énorme travail de Mesbahi (14 points) et Arnold (quelle adresse !), n'ont pas fonctionné. Rien ne marchait plus, c'est comme si l'ESR avait complètement arrêté de jouer devant un adversaire qui prenait les rebonds, contrait, jouait dans la raquette librement et rattrapait son retard pour mener. Le scénario était fatal : l'ESR perdait le contrôle et les divers changements de Adel Tlatli, qui a tout essayé sans trouver de solutions, n'ont rien apporté. Côté radésien, M.El Mabrouk n'a marqué que 2 points (aucun tir à trois points pour le spécialiste), alors que H'didane (21 points) et A.Abada (15 points) ont été incapables à eux seuls de faire basculer le match en faveur de l'ESR. Les joueurs de l'ASSalé ont mérité cette victoire et battent l'ESR pour la deuxième fois après celle du premier tour. Cela en dit long sur l'ascendant des Marocains. L'USM sauve la mise L'équipe de Zecevic n'en est pas revenue de sa défaite en demi-finale face à l'ESR. Grand basket de la part de Venales, Kenioua et Evarest, trio de grande qualité, mais le manque de solutions de rechange sur le banc reste le premier handicap à l'USM qui a sauvé la mise, en battant au match de classement, Libolo (fin d'un cycle après ce championnat) 77-74. Les équipiers de Lahiani se sont rachetés et ont gagné en solidité après ce rythme fou et cet engagement qui a permis à l'équipe d'être plus ambitieuse. Si l'USM réussit à enrichir son effectif, surtout au niveau du jeu extérieur, elle sera plus forte et pourra gagner des titres. Qu'est-ce qui reste du championnat d'Afrique ? La montée en puissance du basket marocain, la déception de l'ESR qui avait les moyens de l'emporter, le choix discutable de la salle olympique de Radès qui n'a pas vraiment donné l'avantage du public (5.000 ou 6.000 spectateurs dans une salle qui peut abriter jusqu'à 12.000 spectateurs ne pèsent pas aussi lourd qu'une salle archicomble !), les progrès de l'USM, la régression du basket angolais et la contestation des arbitres restent les points forts. Les prix au tournoi Zouita a été élu MVP du tournoi (consécration inattendue vu que d'autres joueurs ont été plus réguliers, comme Venales par exemple ou H'didane). Le cinq majeur du tournoi se compose de Abada (beaucoup d'amélioration sur le plan individuel), Harat (joueur complet du GSP), Evarest (pivot excellent à Monastir), Zouita et Najah. Le meilleur marqueur du tournoi est Harat, le meilleur rebondeur est Shonganya, et Arnold, meilleur pointeur.