Par M'hamed JAIBI Se réclamant tantôt du centrisme, tantôt du progressisme, la coordination des dix partis, qui semblait balbutiante, a finalement déclaré s'être mise d'accord pour aborder les élections municipales du 6 mai prochain sur des listes communes. Ces partis sont : le MPT (de Mohsen Marzouk), Afek Tounès (de Yassine Brahim), le Parti du travail national démocratique (fondé par feu Abderrazak Hammami), Al Badil Ettounsi (de Mehdi Jomâa), Al Moustakbal (de Sahbi Basli), la Rencontre démocratique (de Sami Chabrak), Al Moubadra (de Kamel Morjene), Al Massar (de Samir Taïeb), Tounès Awalan (de Ridha Belhaj) et Al Joumhouri (de Issam Chebbi. C'est une large coalition qui rassemble deux des groupes issus de Nida Tounès, trois de ceux qui héritent le RCD, deux partis réputés libéraux (Afek et Al Badil) et trois de gauche : Al Massar, le PTND et le PR. Qu'est-ce qui rassemble ces partis qui ne sont pas tous centristes et qu'on ne peut considérer comme progressistes que si l'on procédait à une moyenne arithmétique de leurs lignes politiques ou alors par simple référence à une banale aspiration au progrès ? Ce qui nous ramène à la motivation originelle de ce rapprochement : rééditer un bloc électoral apte à contrebalancer Ennahdha. Mais en sera-t-il capable ? Ce rapprochement conjoncturel intervient au moment même où le Nida Tounès officiel tente lui aussi une démarcation d'avec le parti islamiste sous le prétexte du cuisant échec électoral subi en Allemagne. Et il est permis d'imaginer, ici, et malgré tout l'historique qui les sépare maintenant, que la formation nidaïste dirigée par Hafedh Caïd Essebsi ne cherche à rejoindre ses homologues du groupe des 10. Ou vice-versa. Même si le temps risque de manquer à une telle acrobatie, cela pourrait brusquement rétablir le goût de la compétition et rameuter les citoyens.