Du 1er janvier au 30 novembre, les opérations sécuritaires ont permis l'arrestation de 74.521 personnes recherchées. Si la majorité des citoyens confirment que le niveau de la criminalité est en nette augmentation dans le pays, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khelifa Chibani, a tenu à mettre en doute, chiffres à l'appui, des «conclusions non fondées» quant à une augmentation présumée du nombre de braquages. Il a présenté, en marge de l'inauguration de l'Espace Citoyen, vendredi dernier, le bilan des opérations sécuritaires pour la période allant du 1er janvier au 30 novembre derniers. Khelifa Chibani a expliqué que les opérations sécuritaires durant cette période ont permis l'arrestation de 74.521 personnes recherchées. Le nombre d'affaires relatives aux vols et braquages s'élève à 5.309. Les campagnes sécuritaires dans les réseaux du transport public ont permis l'enregistrement de 8.968 affaires (vol classique et vol à l'arraché). Le nombre d'affaires de drogue est de 4.789. Il a signalé, dans ce contexte, l'implication de la gent féminine dans des affaires liées aux stupéfiants. Celui qui parle de l'augmentation des braquages, qu'il nous présente les statistiques qu'il détient, a-t-il rétorqué. A ce sujet, on rappelle que l'Institut tunisien des études stratégiques (Ites) a souligné dans son dernier rapport publié en octobre 2017 l'augmentation du phénomène de la violence dans notre pays sur le plan national et à tous les niveaux (écoles, lycées, hôpitaux, institutions gouvernementales et privées, familles, voies publiques, réseaux de transport, stades...). Dans une étude comparative entre le nombre d'affaires enregistrées dans ce contexte dans la période allant de 2006 à 2010 et de 2011 à 2016, le rapport souligne une nette augmentation de 25%, avec 600 mille affaires enregistrées de 2011 à 2017. Concernant les affaires de meurtre, leur nombre a aussi augmenté, toujours selon l'Ites. Publication de rapports annuels sur la situation sécuritaire Il va sans dire que le ministère de l'Intérieur ne fournit pas le nombre d'affaires non élucidées. Autre facteur qui pourrait fausser les statistiques, certaines victimes refusent, pour divers motifs, de déposer plainte au poste de police en cas de vol ou de braquage. La faute, dans ce cas de figure, n'incombe pas à la police bien sûr mais à la victime elle-même. Ce comportement est à dénoncer d'autant plus qu'il ne contribue qu'à encourager le délit et le crime. Le ministère de l'Intérieur pourrait éventuellement publier des rapports annuels sur la situation sécuritaire du pays appuyés par des statistiques qui touchent aussi bien au terrorisme qu'aux autres crimes, et ce, pour mieux éclairer le public et dans le cadre de la consécration de sa nouvelle orientation vers une réforme globale du secteur de la sécurité. Evoquant la cybercriminalité, le porte-parole du ministère de l'Intérieur a expliqué que l'espace virtuel est exploité aujourd'hui aussi bien dans le domaine de l'embrigadement et le recrutement des terroristes (90%) que dans celui de l'immigration clandestine, la drogue, l'escroquerie et la corruption. Le nombre de ces affaires s'élève à 118, a-t-il, ajouté. Plusieurs caméras de surveillance seront bientôt installés dans diverses villes pour mieux assurer la sécurité des citoyens et lutter contre le crime. Ces caméras seront opérationnelles à partir de juin 2018 après l'obtention d'une autorisation de la part de l'Instance nationale de protection des données personnelles (Inpdp), conformément à la loi en vigueur, a enfin précisé Khelifa Chibani.