Par Jalel Mestiri Nul ne peut s'approprier le monopole du football. L'on ne devrait plus accepter que certains, qui continuent à jouer les victimes et les innocents, fassent de la récupération par rapport à ce qui se passe aujourd'hui. Il serait bon que l'on clarifie les positions. Dans un climat de suspicion de plus en plus engagée, le droit à l'erreur n'est quasiment plus du tout accepté. Ce qui se passe sur le terrain et tout autour traduit une absence évidente de confiance entre les différentes parties et les acteurs concernés. Le contexte actuel dans lequel se déroule la compétition ne nous oblige-t-il pas, même malgré nous, à penser à un arbitrage étranger ? Sans complexe et peut-être aussi sans embrouille... Des faits regrettables et qui ne sont pas isolés. Des faits qui tendent à écorner l'image des arbitres et à banaliser les attaques dont ils sont l'objet. En fait-on trop avec l'arbitrage ? Le tort du football tunisien réside dans le fait qu'il n'a pas suffisamment évolué. Ce qui est vraiment inquiétant, c'est que certains esprits attentistes et trompeurs veulent profiter du malaise pour ressurgir, pour se frayer une place qui n'est pas, et qui ne sera jamais, de leur ressort. Ils amplifient les situations afin de montrer que les autres ne sont pas en mesure de bien gérer. Nul ne peut cependant s'approprier le monopole du football, et l'on ne devrait pas accepter que certains, qui continuent à jouer les victimes et les innocents, fassent de la récupération par rapport à ce qui se passe aujourd'hui. Il serait bon que l'on clarifie les positions. Le recours systématique et sans discussion à l'arbitrage tunisien constitue un acquis à préserver. Cela fait plusieurs années que l'on a audacieusement opté pour l'arbitrage local. Cibles forcées dans un sport où le droit à l'erreur n'est plus du tout toléré, les hommes en noir cristallisent la colère, les insultes, voire parfois la haine. Ils sont au cœur de bien des polémiques. Des altercations chaque week-end ou presque, des critiques virulentes, l'arbitrage tunisien vit des heures sombres. Au lieu de faire le procès des arbitres, faisons plutôt celui d'un système d'arbitrage et sportif qui n'est pas adapté au football d'aujourd'hui. Donnons aux arbitres les moyens de moins se tromper. Le football a évolué sur les plans technique, physique, financier. Mais la manière d'arbitrer et de gérer un match ne suit pas. Au-delà des résultats et des obligations qu'ils génèrent, les comportements doivent aussi évoluer afin d'apaiser un climat de plus en plus tendu du fait des enjeux et des pressions Lorsque les positions se durcissent, c'est le sport et la jeunesse qui en accusent le coup. La confiance, la sérénité et les négociations paisibles sont abandonnées dans les tiroirs. Pour avoir fermé les yeux sur tout ce qui constitue une source de nuisance, pour avoir été dépassé par les événements, l'inertie de l'appareil a autorisé tous les dérapages et les dérives de différents genres. C'est dire à quel point les responsables sportifs, de clubs ou d'instances, et qui ont un rôle d'encadrement et de sensibilisation, n'ont pas vraiment conscience de la réalité. Alors de grâce, stop aux petites phrases, aux commentaires d'avant et d'après-match. Il est temps que les arbitres soient respectés. Il y a de plus en plus de dérapages qui se revendiquent en toute impunité. Il est temps d'agir auprès de toutes les parties qui rendent impossible la vie de l'arbitre... Les arbitres sont habités d'un seul objectif, celui de bien faire comme les joueurs. Ils sont les plus malheureux des hommes quand ils font la une de l'actualité après un match. Il faut ramener autour des arbitres un climat plus serein dans un championnat qui est extrêmement disputé, assainir l'ambiance autour des matches et ramener de la sérénité entre les arbitres et les autres parties prenantes.