Un programme de réhabilitation des jardins d'enfants municipaux avec des actions ciblées en faveur des enfants du milieu rural existe. La couverture de ce milieu demeure cependant faible. Jamais mieux qu'en ces temps au Kef, les regards n'ont été si braqués sur l'éducation précoce de nos enfants, en particulier en milieu rural où, en dépit des efforts déployés par les services des commissariats régionaux à l'éducation, à la famille et à l'enfance, la couverture éducative de ce milieu demeure encore faible et ne répond pas ou si peu aux principes d'équité en matière d'accès à l'éducation précoce. Autant dire cependant que la région du Kef semble sur la bonne voie pour relever de ce pari de formation et de scolarisation précoce dans les régions reculées où tout un effort demeure nécessaire pour venir en aide aux enfants des campagnes et autres zones montagneuses pour leur scolarisation. C'est qu'en fait, seul le secteur public a partiellement investi dans ce secteur où le privé a toutefois marqué le pas, rentabilité économique oblige probablement. Si la région compte quelque 88 jardins d'enfants actifs, tous en milieu urbain, trois garderies et six crèches, les enfants du milieu rural sont tributaires des actions ciblées organisées de façon ponctuelle par les services du commissariat régional à la famille et à l'enfance qui, à travers les clubs d'enfance et d'animation, organise des activités culturelles et éducatives en faveur des enfants des localités rurales, le temps d'une journée, ce qui contribue un tant soit peu à favoriser l'éducation de ces enfants avant leur scolarisation. Aussi, rares sont les écoles rurales qui prodiguent un enseignement préscolaire, d'autant plus que le milieu rural est en train de se dépeupler à un rythme effréné, d'abord par la dégradation des conditions de vie, mais aussi à cause des problèmes d'insécurité. Nombreuses sont même les familles qui ont tout abandonné pour rejoindre la ville où elles se sentent plus en sécurité. Programme de réhabilitation des jardins municipaux Selon la commissaire régionale à l'enfance et à la famille du Kef, Aloui Hayet, le ministère a engagé un vaste programme pour la prise en charge de la scolarisation précoce des enfants issus des familles défavorisées, en accordant à 300 enfants la possibilité de rejoindre gratuitement les jardins d'enfants, chaque année. Mais cela, juge-t-elle, ne répond peut-être pas au besoin réel de la population cible, ce qui a incité le ministère, selon elle, à engager un programme de réhabilitation des jardins municipaux dans la plupart des régions à la fois pour favoriser aux enfants issus des familles nécessiteuses l'accès à ces jardins mais aussi la création de postes d'emploi aux diplômés universitaires du secteur de l'enfance. L'espoir vient cependant des clubs d'enfants qui, selon encore la commissaire, déploient un travail de titan pour améliorer le niveau de préscolarisation des enfants dans la région, alors que le secteur privé est beaucoup plus porté sur l'aspect lucratif des projets destinés à l'enfance et rechigne à s'engager dans ce genre d'actions jugées hasardeuses et peu lucratives. On ne manquera pas aussi de mettre en relief le rôle joué par les clubs d'informatique destinés à l'enfance dans ce travail de préscolarisation tous azimuts de nos enfants. Côté éducation nationale, le topo se limite à l'année de préparation ou de préscolarisation dans les écoles où des instituteurs prennent en charge certains enfants, bien évidemment quand le nombre des inscrits est jugé suffisant pour créer une classe. Mais cela ne touche pas toutes les écoles de la région, tant la pyramide des classes est aussi régie par la disponibilité du personnel enseignant et des salles de classe, d'autant plus que plusieurs établissements d'enseignement primaire sont sous-équipés ou défaillants et n'autorisant pas la création de classes préparatoires, ce qui réduit la préscolarisation dans cette région au minimum vital et même à des niveaux qui restent nettement en deçà des attentes de la population. Inquiétant tout de même pour une enfance en souffrance en milieu rural !