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DONIA KAOUACH, fondatrice de ‘‘Tunisiennes Fières'' : « Etre Tunisienne, c'est être née avec un réflexe de confiance »
Entretien avec...
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 01 - 2018

Elle appartient à cette génération qui croit à tous les possibles : ces jeunes aux yeux pleins d'étoiles droits dans leurs bottes, les ambitions en bandoulière et les rêves en porte-drapeau. Les rêves de Donia Kaouach sont largement partagés : ce sont ceux de toutes les femmes tunisiennes, toutes générations et toutes obédiences confondues, qui savent, de toute éternité, que si les hommes montent au créneau, les femmes sont sur les lignes de front. Donia Kaouach a trente ans et déjà un long parcours dans la vie politique et associative en Tunisie et en France, et tout particulièrement dans les relations de la Tunisie et de la France. Créatrice du think tank «Tunisiennes fières», elle est également fondatrice de l'Université d'automne des femmes tunisiennes et françaises, conseil auprès du Women Forum For Economy and Society.
A l'heure où les relations tuniso-françaises sont au cœur de l'actualité, et où la visite de Madame Macron, qui accompagne son époux, leur donne une tonalité féminine, nous avons voulu la rencontrer pour vous.
Vous avez créé «Tunisiennes fières». Le nom, en lui-même, est un postulat. Est-ce ce que vous vouliez suggérer ?
On m'a souvent posé la question. Je crois que la fierté est un moteur. Je dis bien fierté et non arrogance. La fierté, c'est le début du courage. La fierté de nos origines ne nous quitte jamais, surtout quand on évolue dans un contexte international. La fierté d'appartenance à un pays est égale à la fierté d'appartenance à une famille. C'est faire vivre sa culture et la partager bien au-delà des frontières pour le rayonnement de nos valeurs. Combattons ce déclinisme ambiant qui règne. La fierté, c'est aussi le contraire du déclinisme.
Souvenons-nous. N'est ce pas ce désir de fierté qui a permis de construire des nations libres ? N'est ce pas pour cela que les processus d'indépendance ont été si fulgurants ? La fierté a permis à des peuples d'arracher leur liberté. La fierté des femmes tunisiennes a permis la construction de la démocratie
Et pourquoi ce think tank ?
Citez-moi un exemple d'un pays dans le monde où les femmes ont joué un rôle aussi déterminant pour leur histoire. Personnellement, je n'en connais pas. Cette particularité féminine tunisienne n'est pas assez mise en avant. C'est un élément de différenciation extraordinairement fort et extraordinairement sous-estimé.
L'avenir est aux femmes. Regardez aujourd'hui à Davos, les plus grands leaders de la planète débattent sur ce sujet. Un groupe de travail auquel je participe va donner au président Justin Trudeau des recommandations femmes pour le G7. Et nous, pays des femmes par essence et non par revendication, sommes timides chaque fois qu'il s'agit de mettre en avant cette belle singularité. Je voudrais, à travers «Tunisiennes fières», porter loin la voix des femmes tunisiennes car ce sont des faiseuses de changements.
Que faites-vous pour cela ?
Je collabore avec des femmes de divers horizons et de différentes régions du monde, et je ne manque pas, à chaque fois, de rappeler nos luttes et nos valeurs. Nous sommes aujourd'hui plusieurs, chefs d'entreprise, chercheuses, étudiantes, femmes politiques, à participer et j'invite toutes les Tunisiennes qui le souhaitent à rejoindre «Tunisiennes fières» pour amplifier le mouvement. Nous avons déjà organisé deux universités d'automne, l'une à Carthage en septembre 2016, l'autre à Paris en décembre dernier, où les Tunisiennes Fières se sont déplacées et ont été reçues au Sénat. Nous avons créé un prix avec nos partenaires français, FDS, et une grande maison française, la Fondation Sisley d'Ornano, pour encourager les femmes tunisiennes porteuses de projets innovants. «Tunisiennes fières» a également organisé une action importante au Sénat français pour promouvoir le tourisme tunisien, et contribuer à donner une image plus belle et plus juste de notre pays que celle qui est aujourd'hui présentée par certains médias étrangers.
L'une des tables rondes de la deuxième université d'automne plaçait, au centre des débats, le rôle de la femme dans la lutte contre les intégrismes. Comment les Tunisiennes pourraient-elles être un vecteur durable de paix ?
Etre Tunisienne implique d'être née avec cet arsenal juridique qui nous protège, avec ce réflexe de la confiance. Pensez-vous que nous soyons prêtes à y renoncer ? Cet instinct de survie poussera toujours les Tunisiennes à lutter pour préserver ce à quoi elles ont toujours été habituées, et cela fera d'elles immanquablement un vecteur de paix permanent. Elles sont femmes tunisiennes, et non femmes tout court dans un pays arabo-musulman. C'est très différent. Elles jouent depuis toujours un rôle de médiation et de cohésion entre la famille et la société, et elles sont le premier rempart contre l'islamisme et la radicalisation
Elles joueraient donc un rôle majeur ?
Toutes les problématiques de notre pays, tous les défis auxquels nous devons faire face, mais également les opportunités formidables qui vont s'annoncer, sont liés au rôle que joueront les femmes tunisiennes. Plus nous engagerons les femmes dans le processus démocratique et économique, plus nous réussirons. Les politiques ont compris qu'elles représentent un enjeu majeur : les Tunisiennes ont toujours perçu les changements rapides et fluctuants de notre pays, elles savent dominer les circonstances, les anticiper, et faire en sorte que dans les moments difficiles, la machine de l'Etat penche le plus doucement possible, et quand le moment est favorable, la relever aux dimensions de ses ambitions. Qu'on se souvienne des dernières échéances électorales !
Le président Emmanuel Macron et son épouse seront en visite officielle demain en Tunisie. Que représente cette visite pour les femmes ?
Le président Macron a redonné aux Français la fierté de leur pays, notamment en remettant la France à la place qu'elle mérite sur l'échiquier international. Fiers de s'opposer, quand il le faut à la pensée mainstream des USA. Fiers d'avoir le plus jeune président du monde. Et fiers du regard admiratif que porte désormais sur eux le reste du monde.
«Tunisiennes fières» se retrouve dans cette affirmation de la fierté si caractéristique de l'action et de la politique menées par le président : nous sommes fières d'avoir contribué à faire de notre pays la première démocratie du monde arabo-musulman. Nous sommes fières des combats menés contre ceux qui voulaient nous dessaisir de nos droits, de notre identité. Nous sommes fières de notre spécificité.
Le président Macron a également fait de la question de l'égalité hommes-femmes une priorité. Il visite la Tunisie où la législation sur cette question est unique dans la région, et va encore évoluer puisque le président Caïd Essebsi est en trains de réinventer les contours du modèle social en ayant eu l'audace d'ouvrir le débat sur l'égalité dans l'héritage entre les hommes et les femmes. Il faut mesurer ce que cela représente d'aborder cette question aujourd'hui dans le monde arabo-musulman malgré les scepticismes, et à contre-courant des doctrines et des pensées dominantes. Je dirai enfin que le couple présidentiel français, avec l'attention particulière que porte également Brigitte Macron aux questions ayant trait à la condition féminine, à la défense des femmes partout dans le monde, incarne des combats qui sont les nôtres, femmes tunisiennes, et Tunisiennes fières


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