Il sera procédé à une augmentation des bourses allouées aux étudiants tunisiens inscrits dans des universités européennes, à la mise en place de projets pour la formation professionnelle. Tout autant qu'il y aura une réflexion sur des initiatives concrètes et immédiates comme le soutien à l'innovation et à la création de startup L'année en cours marquera un tournant dans la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne (UE), surtout en matière d'employabilité des jeunes. En atteste le bilan riche et, à bien des égards, rassurant de l'entretien qu'a eu, lundi à Bruxelles (Belgique), le ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui avec la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. Loin des phrases toutes faites et des slogans pompeux, la chef de la diplomatie européenne a fait part d'une approche réaliste quant au soutien d'une Tunisie prise à la gorge, étant confrontée à mille et une difficultés par ces temps délicats. Dans ce sens, il sera procédé à une augmentation des bourses allouées aux étudiants tunisiens inscrits dans des universités européennes, à la mise en place de projets pour la formation professionnelle. Tout autant qu'il y aura une réflexion sur des initiatives concrètes et immédiates comme le soutien à l'innovation et à la création de startup. Consciente du rôle que peut jouer la Tunisie dans la résolution de la question migratoire, l'UE poursuivra aussi les négociations avec la Tunisie sur la mobilité et apportera par la suite le soutien nécessaire, à commencer par le volet économique, de l'avis de la Haute représentante. L'action fera suite, cette fois-ci, aux promesses faites par l'UE à l'égard de la capitale du printemps arabe, l'unique pays qui arrive jusque-là à émerger du champ de ruines. La communauté des 28 Etats européens étant consciente de la délicatesse du contexte actuel, sinon déterminée à « devenir le premier partenaire de la Tunisie dans la transition économique ». « Je pense par exemple à l'Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca) et aux mesures qui vont avec, à l'accord Ciel ouvert, mais également aux nombreuses actions de soutien à l'emploi des jeunes, a affirmé Mogherini. L'UE, en la personne de sa Haute représentante, s'est, cette fois-ci, montrée plutôt réaliste que faiseuse de rêves infondés. Si bien que Mogherini a insisté sur le qualificatif « concrets » en parlant des projets de l'Institution qu'elle représente au profit de la Tunisie. Dans la même perspective et tel que l'a fait remarquer la diplomate de haut niveau, le prochain Conseil annuel qui aura lieu en mai prochain sera « l'occasion de définir les priorités du partenariat privilégié Tunisie-UE pour la période 2018-2020 et surtout de travailler sur des projets concrets pour soutenir la Tunisie et les Tunisiens ». Reste à dire que l'UE réalise aujourd'hui que sa sécurité et la protection de ses frontières restent tributaires de la stabilité de la Tunisie, ce trait d'union et point névralgique entre une Afrique qui marche et une Europe qui stagne. Une Europe qui a besoin de partenaires potentiels pour rattraper son retard dans le continent noir, le continent avenir de l'économie mondiale (où le taux de croissance est, dans une grande partie de la région, à deux chiffres). La Tunisie où les taux de chômage et de pauvreté sont estimés à plus de 15 %, où le taux d'endettement extérieur a atteint près de 70 % en 2017, selon des statistiques officielles, peut, donc, désormais, compter sur un vrai soutien, réaliste et concret, de la part de son premier partenaire, notamment l'UE. Et c'est ainsi qu'elle enverra des signaux rassurants à ses jeunes pour ainsi se relever et laisser voir des actions concrètes après la période de vaches maigres.