Envahissement de terrain et joueurs pris à partie : la foudre des supporters en colère s'est particulièrement abattue sur Saâd Bguir et Moez Ben Chérifia En ouvrant la séance au public, les dirigeants «sang et or» devaient penser que le retour de Khaled Ben Yahia aux affaires suffirait pour calmer les esprits. Sauf que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu, ou du moins comme cela aurait dû l'être. La direction du club a choisi le stade Chedly-Zouiten pour abriter la première séance d'entraînement de Khaled Ben Yahia. Une séance qu'on a voulue ouverte au public. Les supporters ont pris leurs quartiers dans un premier temps sur les gradins avant que la situation ne dégénère. Une frange de supporters en colère a envahi le terrain et s'en est prise particulièrement à Saâd Bguir et Moez Ben Chérifia. Interrompre une séance d'entraînement pour créer la gabegie et s'attaquer violemment aux joueurs est une attitude que toute personne sage qui a un minimum de bon sens ne peut tolérer. Qu'un joueur connaisse un passage vide est le plus normal du monde. C'est le cas de Saâd Bguir qui a fondu en larmes lors de la séance d'entraînement d'avant-hier après qu'une frange de supporters l'a agressé verbalement. Le pire étant évité de justesse. Rien ne justifie de tels égarements... Que Saâd Bguir rate deux penalties dans deux matches successifs dénote un blocage mental. Et ce n'est pas une raison pour s'attaquer à son intégrité physique, ni à celle de Moez Ben Chérifia, du reste. Par ailleurs, le portier «sang et or» s'est montré plutôt solide face au comportement violent envers sa personne. Ben Chérifia a connu, lui aussi, un passage à vide qui lui a coûté son rang de premier gardien avant que Mondher Kebaïer ne le remette au-devant de la scène. Et pour rendre à César ce qui est à César, Moez Ben Chérifia a réalisé une bonne sortie dimanche dernier face à l'équipe de Métlaoui. Il a, certes, encaissé un but mais, parallèlement, il en a effacé bien d'autres. Bref, rien ne justifie les scènes de violence dont furent victimes mercredi dernier les joueurs de l'Espérance de Tunis. Heureusement que la situation n'a pas trop dégénéré et qu'on a vite maîtrisé la situation. Maintenant que ce malheureux incident est clos, il est impératif de penser à protéger les joueurs dans les jours à venir. Dans les clubs professionnels de football, la règle veut que les entraînements de l'équipe se déroulent à huis clos et qu'une séance par semaine soit ouverte au public. Pour finir, le préparateur mental de l'équipe a du pain sur la planche. Le plus gros de son travail consistera à redonner le goût de jouer à Saâd Bguir.