Bien qu'elles souffrent d'endettement à cause du manque à gagner découlant essentiellement de la resquille, ces entreprises sont réunies autour d'une ambition commune: renforcer la qualité des services et développer l'interopérabilité et l'interconnectivité entre les différents modes de transport pour déployer le réseau à travers tout le territoire et desservir davantage d'agglomérations, de cités et de zones urbaines et périurbaines. Conscientes des nombreux défis qui les attendent, ces sociétés se sont engagées dans plusieurs projets qui devront métamorphoser le paysage des transports en commun en Tunisie A l'heure où l'économie tunisienne est confrontée à plusieurs défis qu'elle doit relever pour garder le cap, le réseau des transports publics, qui constitue l'une des pierres angulaires de la dynamique économique dans les grands centres urbains et les régions, peine à atteindre sa vitesse de croisière. Au cours des dernières décennies, le réseau des transports en commun, qui inclut les bus, les trains, les métros, n'a pas suivi la courbe ascendante de l'urbanisation qui s'est développée à une vitesse effrénée. En effet, alors que l'infrastructure des transports en commun doit aller de pair avec l'urbanisation massive des villes en s'harmonisant avec les besoins générés par la croissance urbaine, périurbaine et économique, la réalité est tout autre et il faut se rendre à l'évidence que l'aménagement du réseau des transports urbains, qui s'est construit laborieusement, n'a pas suivi le rythme de l'évolution et l'expansion rapide et difficilement maîtrisable de l'espace urbain car il est le fruit de politiques et de stratégies de mobilité urbaine qui ont dû s'adapter à une voirie déjà existante, tant bien que mal modernisée, ce qui s'est fait au détriment des besoins de la population, malgré un partenariat avec le secteur privé pour renforcer le parc des transports en commun à travers tout le territoire. Au lieu de jouer le rôle de catalyseur, le réseau des transports en commun a, ainsi, pénalisé le développement dans les régions, ce qui s'est finalement traduit par une offre qui a montré ses limites au vu du nombre restreint des ramifications qui ont échoué à établir des liaisons entre les régions réduisant ainsi les chances d'une meilleure mobilité spatiale entre les zones urbaines et rurales à même de booster les projets et l'activité économique dans ces espaces. Les choix parfois inadaptés en matière de transport avec une politique axée sur le développement d'une infrastructure destinée aux voitures particulières plutôt que sur la réhabilitation et le renforcement du réseau des transports en commun ont rétrogradé la Tunisie dans le classement des performances logistiques qui est passé de la 60e place en 2007 à la 118e place en 2014. Aujourd'hui, le secteur des transports, qui souffre de plusieurs dysfonctionnements, est confronté à des problèmes de vieillissement de l'infrastructure ainsi que d'insécurité de communication et de formation du personnel ce qui a quelque peu ébranlé la confiance des usagers non satisfaits pour la plupart par la qualité de l'offre des sociétés publiques de transport. Les plaintes concernant les problèmes de retard, de sécurité et d'encombrement des rames et des véhicules sont devenues, en effet, récurrentes. Au cours des derniers mois, plusieurs braquages sont survenus dans des métros de la Transtu et des trains de la Sncft. Du côté de la Transtu, le président-directeur général a parlé d'une collaboration commune avec le ministère de l'Intérieur pour former des agents afin d'endiguer le phénomène des agressions et du harcèlement dans les rames des métros. Idem à la Société nationale des chemins de fer tunisiens où un nouveau corps a été mis en place pour assurer la sécurité des voyageurs dans les trains. Cent agents seront déployés à partir de mai prochain dans les gares pour veiller au grain et protéger les équipements et le mobilier urbain contre les actes de vandalisme. La sécurité des usagers n'est pas le seul problème en point de mire des entreprises publiques de transport en commun. Malgré le fait qu'elles souffrent d'endettement à cause du manque à gagner découlant essentiellement de la resquille, ces entreprises sont réunies autour d'une ambition commune: renforcer la qualité des services et développer l'interopérabilité et l'interconnectivité entre les différents modes de transport pour déployer le réseau à travers tout le territoire et desservir davantage d'agglomérations, de cités et de zones urbaines et périurbaines. Conscientes des nombreux défis qui les attendent, ces sociétés se sont engagées dans plusieurs projets qui devront métamorphoser le paysage des transports en commun en Tunisie. Outre la modernisation de l'infrastructure et l'acquisition de nouveaux matériels roulants pour la Transtu et la Sncft, le nouveau plan de développement des transports en commun ambitieux de ces deux entreprises esquisse, en effet, les grandes lignes de la politique future en matière de mobilité urbaine et de transports en commun, en conférant notamment une visibilité à long terme aux projets de réhabilitation du réseau du transport public. L'un des projets les plus ambitieux concerne bien évidemment le RFR. La réalisation de cet ouvrage en cours et qui devra s'achever l'année prochaine devra reconfigurer le réseau des transports urbains en permettant notamment d'assurer la desserte de quartiers et de cités qui ne l'étaient pas jusqu'ici. Par ailleurs, l'une des gageures que les deux entreprises devront relever concerne l'interconexion et l'interopérabilité des modes de transport existants qui s'articuleront autour de l'aménagement et de la liason de grands pôles de transport en commun afin d'élargir autant que possible l'accès au réseau sur tout le territoire et permettre, ainsi, aux citoyens de se déplacer aisément et rapidement sans se plaindre de l'inexistence de lignes ainsi que de la fréquence ou des retards de bus, de train ou de métro.