Le match contre l'Iran devrait constituer un point de départ avant le Mondial. L'équipe de Tunisie commence, à partir de demain soir, un nouveau cycle. Et tous les indices portent à croire que l'équipe de Tunisie qu'on va voir demain ne va pas ressembler à celle qui a disputé les éliminatoires et qui, franchement, n'a pas convaincu malgré sa qualification au Mondial. Un nouveau cycle, ce sont de nouveaux choix et fort probablement de nouveaux joueurs qui feront leurs débuts en sélection, tels que Khaoui, Ben Alouane, Skhiri et Moez Hassan. Techniquement parlant, ce sera une sélection qui va porter un coup de neuf, même en partie. Ce qui s'est passé lors des derniers mois et surtout lors du stage du Qatar a fait que la sélection serait un peu différente. Les trois semaines passées à Doha à faire des tests physiques avec des équipements ultra-sophistiqués, et à se préparer athlétiquement (ce qui a causé par la suite des blessures musculaires à plusieurs internationaux), ont changé beaucoup de choses en sélection. Nabil Maâloul a été en quelque sorte critiqué et n'a plus carte blanche. Wadii El Jary est intervenu de toute son autorité pour délimiter le pouvoir de Maâloul. Nader Daoued, son adjoint et «homme de confiance», a été limogé et Coulibaly, qu'on s'apprêtait à naturaliser, s'en est allé. Pour le match de demain, et même si la liste convoquée n'a pas été appréciée par tout le monde (Jridi par exemple a été oublié à la dernière minute), on peut y déceler des signes de changement. Et on peut y voir la touche du président de la FTF qui tient avec des mains de fer la sélection qui va jouer contre l'Iran, puis contre le Costa Rico, et face aux autres «sparring partners» internationaux et qui sera préparée pour jouer le Mondial et qui doit répondre aux critères techniques du Mondial. Ce n'est pas la sélection qui a joué la RDC, la Guinée et la Libye, et qui a eu du mal à passer. Mais avec la même ossature, peut-on, du jour au lendemain, transformer le profil de la sélection et des joueurs? Cela va être difficile, mais le rappel de joueurs comme Ben Alouane, Khaoui ou Skhiri (et peut-être d'autres joueurs très prochainement!) exprime une volonté de hausser le niveau et de se rapprocher des grands calibres comme la Belgique et l'Angleterre. Concurrence... Contre l'Iran, on ne pense pas qu'il va y avoir une formation-type qui va jouer pendant 90'. Le niveau est équivalent entre les joueurs retenus. En l'absence de Msakni blessé, par exemple, Maâloul a un choix large pour le poste de «créateur» et de milieu offensif, tels que Khazri (même si utilisé à Rennes en tant qu'attaquant de pointe), Sliti (un joueur complètement marginalisé par Maâloul), Srarfi (un espoir qui monte doucement mais sûrement) et le nouveau retenu Khaoui. Ce qui est bien dans cette liste, c'est qu'il y a tous les profils : les joueurs de création, les «punchers», les joueurs d'expérience, les jeunes. Maintenant, tout ce beau monde doit exprimer un football de grand niveau, où les joueurs peuvent rivaliser avec les meilleurs. Les noms importent peu, le plus important, c'est qu'on voit notre sélection mieux jouer, convaincre. Et tout cela passera en premier lieu. On s'attend demain à une bonne rotation de l'effectif et un embarras du choix à tous les postes. Pour le poste de gardien est-ce que ce sera le nouveau gardien Moez Hassan ou un Balbouli qui souffre en ce moment? Qui sera titularisé au milieu du terrain sachant qu'il y a au moins 6 joueurs qui peuvent partir d'entrée? Et le plus important, Maâloul va-t-il compter comme par le passé, sur Ben Amor, Sassi, Badri, Ben Youssef qui aujourd'hui ont des concurrents sérieux qui débarquent ou qui veulent avoir leur chance? La sélection sera bien suivie demain. Et d'après ce qu'on raconte, El Jary attend beaucoup de la sélection et de Nabil Maâloul. Il ne va pas laisser passer la moindre distraction ou le manque de sérieux.