Par Samira DAMI Inciter nos chères petites têtes brunes à la lecture. C'est là l'important enjeu de la manifestation culturelle organisée du 19 au 30 mars dans le gouvernorat de Sidi Bouzid sous l'intitulé : «Les journées régionales de l'incitation à la lecture». La devise de l'événement est des plus expressives : «Faisons de la lecture le centre de notre vie». Une devise que les organisateurs, soit la délégation régionale de Sidi Bouzid, le ministère des Affaires culturelles et l'Association des amis de la bibliothèque et du livre de Sidi Bouzid, comptent insuffler, durant les vacances scolaires du printemps, dans les rangs des enfants et des jeunes élèves de la ville de Sidi Bouzid et de plusieurs délégations du gouvernorat dont Jelma, Sidi Ben Aoûn, Menzel Bouzayane, Fayadh, Essabala, Rgueb, Ouled Hafouz, Meknessi, Bir El Hfay, Souk Ejdid, etc. Au menu : des séances de lecture dans les diverses bibliothèques publiques de ces régions ainsi que dans les bibliothèques itinérantes. Cela, sans compter des expositions et un grand nombre d'ateliers de lecture, peinture, cinéma, musique, calligraphie, marionnettes, écriture, théâtre, danse, Enfin côté spectacles, et pour le plaisir des petits et des grands, sont programmés des soirées poétiques, des spectacles de marionnettes et de «Hakawati». Au final, et dans un but d'émulation, des concours artistiques, dotés de prix, permettront aux élèves de dévoiler leur aptitude dans divers domaines des arts. La réflexion est aussi au rendez-vous à travers des conférences et autres communications sur l'importance du livre et de la lecture dans nos vies. Voilà une manifestation incitative qui allie divertissement et sensibilisation dans une démarche claire : familiariser les enfants et les jeunes avec le livre, ce meilleur ami de l'homme. Ce qui ne peut être que bénéfique tant le livre, tous genres confondus, on le sait, procure du plaisir, nourrit l'imaginaire, enrichit les connaissances, permet l'évasion du quotidien morose, favorise l'ouverture sur le monde et développe l'esprit critique et la réflexion. Le livre éveille et libère, donc. Et c'est en multipliant ce genre de manifestations culturelles que l'on peut booster la lecture chez les lecteurs de demain. Et c'est d'autant plus nécessaire qu'aujourd'hui on lit très peu sous nos cieux. Les Tunisiens lisent 0,79% de livres par an tandis que 60% d'entre eux ne lisent plus de livres une fois leurs études achevées, révèle une étude réalisée en 2017 par Sigma-conseil. C'est pourquoi de telles initiatives et actions devraient être multipliées dans le temps et dans l'espace, à travers tous les gouvernorats. En stimulant l'esprit critique, la lecture, vecteur de connaissance, constitue une arme contre les manipulations de toutes sortes, la bêtise humaine, l'obscurantisme et tous les extrémismes idéologiques. Alors, lisons, lisons, il en restera toujours quelque chose.