Par Jawhar CHATTY On s'attendait à un apaisement de la situation générale du pays après le discours sobre, serein et réaliste prononcé par le président de la République à l'occasion de la célébration du 62e anniversaire de l'Indépendance de la Tunisie. Discours dans lequel il a mis d'une façon claire les points sur les i concernant les difficultés que connaît actuellement le pays. Nous relevons aujourd'hui, malheureusement, qu'en matière de prise de responsabilité face à la profonde crise que nous vivons, la sagesse n'est hélas pas la chose la mieux partagée en Tunisie. Les images transmises sur la chaîne nationale il y a quelques jours lors des délibérations du Parlement, montrant un député humiliant avec des mots inappropriés s'adressant au chef du gouvernement, tout comme ceux montrant un député lors des débats sur la prolongation du mandat de la présidente de l'IVD, s'adresser en termes enflammés et très menaçants au président du Parlement au cours d'une séance enflammée marquée par des disputes, des débats houleux et désolants qui ont contribué à porter un coup sérieux à un peuple dont 75 % souffre dans le moral. On s'attendait d'autre part que la centrale syndicale, pièce maîtresse dans le paysage politique et social, saisisse la crucialité du moment en Tunisie pour jouer l'apaisement et aider à la concrétisation du Document de Carthage pour voir le pays se relever de ses déboires, il n'en fut nullement. Tout au contraire, nous avons vu son SG lors d'une grande réunion de la Centrale syndicale samedi à Sousse et hier à Bizerte, tenir un discours incendiaire choisissant le moment pour la fuite en avant qui n'aidera en rien un gouvernement mal en point. Aujourd'hui, la fuite en avant, les petits calculs partisans que certaines parties de tous bords semblent vouloir nourrir sont tout simplement des actes irresponsables qui desservent le pays, le peuple, les partis... et bien sûr l'Etat. Plus que jamais, le pays n'est pas à un moment important de son histoire, mais plutôt au moment le plus important : sagesse, raison et sacrifices partagés doivent plus que jamais être de mise entre tous les Tunisiens, de quelque bord qu'ils soient, pour aider à apaiser la tension, à se tourner vers l'avenir avec sérénité pour remettre le pays sur les rails. L'Etat n'a pas d'autre choix que d'intervenir avec vigueur pour donner de nouveau vigueur aux institutions républicaines, remettre chacun à sa place et annoncer, le cas échéant, l'ouverture d'une nouvelle page, dans l'esprit de l'authenticité et de la sagesse qui a toujours marqué l'histoire de la Tunisie, notamment dans les moments cruciaux et difficiles.