Par Bady BEN NACEUR Au siècle des Encyclopédistes, Jean-Jacques Rousseau, philosophe et politique, avec «Du contrat social» et les deux «Discours», nous avait appris, sur les bancs de l'école, à cultiver notre inquiétude avant de «cultiver notre jardin» comme l'écrivait Voltaire, autre mentor de la Révolution française. Inquiétude en permanence face aux injustices qui ne font que troubler notre existence : injustices sociales et économiques qui forment la paire du discours politique de partout dans les pays de la planète Terre. Or, nous les avons vécues ces injustices chez nous, proportionnées (ou disproportionnées). Ce qui s'est passé du côté de l'ARP, au Bardo, ne présage rien qui vaille et les rixes et les risques qui en ont résulté nous demandent d'être encore plus vigilants que jamais. C'est la raison d'ailleurs pour laquelle nous avons fait appel à Rousseau dont voici quelques extraits qui «politiquement» sont indémodables jusqu'à ce jour : Un : «Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le plus fort, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir» (in Chap.III Du droit du plus fort). Deux : «Le corps politique, aussi bien que le corps de l'homme, commence à mourir dès sa naissance et porte en lui-même les causes de sa destruction. Mais l'un ou l'autre peut avoir une constitution plus ou moins robuste et propre à le conserver plus ou moins longtemps. La constitution de l'homme est l'ouvrage de la nature, celle de l'Etat est l'ouvrage de l'art. Il ne dépend pas des hommes de prolonger leur vie, il dépend d'eux de prolonger celle de l'Etat aussi loin qu'il est possible, en lui donnant la meilleure Constitution qu'il puisse avoir. Le mieux constitué finira, mais plus tard qu'un autre, si nul accident imprévu n'amène sa perte avant le temps» (in: «De la mort du corps politique»). Trois : «Mais qu'est-ce donc enfin qu'une loi? Tant qu'on se contentera de n'attacher à ce mot que des idées métaphysiques, on continuera de raisonner sans s'entendre, et quand on aura dit ce que c'est qu'une loi de la nature, on n'en aura pas mieux ce que c'est qu'une loi de l'Etat (Chap.VI. De la loi). A méditer, tout simplement...