Par Jalel Mestiri On a aujourd'hui l'impression que le sport, notamment celui qui a rapport avec les disciplines individuelles, n'a plus la même carte d'identité. Il n'a plus la même crédibilité. Il n'est plus à l'abri des dérives. Comble du dérapage : il y a de plus en plus d'intermédiaires, ce qui donne à penser que n'importe qui va devoir faire n'importe quoi et que l'on se perd dans des circuits impossibles à tracer, et encore moins à cerner. Nous sommes dans le regret de constater que certains sportifs, essentiellement ceux qui sont engagés par des contrats à objectifs, s'intègrent de plus en plus dans la sphère des conflits, des affrontements et des altercations de tout bord. Tous les aléas et les dépassements qui en découlent nous amènent à nous interroger sur les intentions et les motivations qui unissent les uns et les autres. Ce serait une illusion de s'attendre à une prise de conscience de la part de ceux qui n'arrêtent pas de surprendre par les fausses évidences, les dérapages dans tous les sens et le souci de dépasser les prérogatives. Nous sommes aussi dans le regret de reconnaître qu'en l'absence de décisions nécessaires, l'on ne parvient plus à trancher au sujet des intermédiaires et de tous ceux qui gravitent autour du sport de manière illégale. Ceux qui sont apparus au hasard des événements trouvent l'opportunité de se faire une place. Ils ont envahi le sport à la faveur de la multiplication des intérêts personnels et de tout ce qui en fait la raison d'être... Parachutés dans un environnement qui ne leur appartient pas et surtout par une reconversion dont on ignore l'origine, et encore moins le sens et l'utilité, leur champ d'action prend au fil du temps une mauvaise tournure, notamment avec des dérapages qui désavouent les valeurs et les principes sportifs. On est en droit aujourd'hui de douter du bien-fondé des arguments avancés et défendus, comme ceux d'un ancien ministre des sports qui recommande aujourd'hui ce qu'il n'a jamais eu l'intention de faire lorsqu'il était au pouvoir !... L'actualité de ces derniers jours tourne autour des contrats à objectifs des sportifs. Visiblement, ce ne sont pas ces contrats qui sont remis en cause, mais plutôt leur utilité et leurs justifications. Certains veulent adopter même une certaine logique comme un supposé modèle institutionnel. Méconnaissance, déformation ? En tout cas, beaucoup de confusion et peu de clarté. Ici et là, on se laisse prendre au piège de la tentation médiatique. D'autant qu'il y en a qui sont dans l'incapacité de faire valoir une vision et une thèse défendables. Au-delà des interrogations sur les raisons des campagnes orchestrées, des discours qui semblent chaque fois friser l'inimaginable, puisque certains sont allés même jusqu'à évoquer un manquement de la part du ministère et des fédérations dans l'application des clauses des contrats des sportifs, c'est toute la raison d'être du sport tunisien qui est aujourd'hui remise en cause. Il n'est pas si simple de séparer le bon grain de l'ivraie, mais il est clair que la place n'est plus réservée aujourd'hui à ceux qui veulent agir et fonctionner avec le sens de la responsabilité et de la transparence. Paradoxalement, on sollicite des personnes médiatisées plus qu'il n'en faut, mais on ignore ceux qui militent dans les conditions qu'on connaît.