Une première dans l'histoire de la Tunisie : plus de 36 mille militaires et sécuritaires se rendent, aujourd'hui, aux urnes, au moment où la campagne électorale bat son plein. Citoyens à part entière, demain ils vont donner leurs voix à ceux qu'ils estiment pouvoir les représenter mieux. Dans un point de presse de routine, l'Isie s'est dite prête à bien gérer ce rendez-vous électoral. Son président, M. Mohamed Tlili Mansar, accompagné de ses lieutenants, a relevé que toutes les conditions de réussite sont réunies pour un bon déroulement du scrutin. 350 centres de vote ont été aménagés à cet effet, à raison d'un pour chaque circonscription municipale. Avec 5.783 agents électeurs inscrits dans les 86 communes nouvellement créées. Volet logistique, tout est fin prêt pour mener à bien une telle mission : un potentiel humain de haute compétence mis à disposition dont 1.844 membres des bureaux de vote au total, aux côtés de nombre de réservistes pour parer à d'éventuels cas de force majeure (absences et autres). De même, tout le matériel électoral a été déjà acheminé dans toutes les instances régionales de l'Isie (bulletins de vote, registres électoraux, PV de dépouillement...). « Il ne reste aux sécuritaires et militaires que de participer massivement à l'opération », souhaite-t-il. D'autant plus que l'Isie veille à ce que leurs données personnelles soient aussi protégées. Qu'en est-il de la couverture médiatique, en ce jour J ? Selon M. Nouri Lajmi, président de la Haica, l'opération ne sera guère une sinécure ni pour lui ni pour l'Isie. Il a rappelé qu'une conférence de presse s'est tenue, il y a quelques jours, faisant l'évaluation à mi-parcours de la couverture médiatique de la campagne électorale en cours. « Le bilan était probant », se félicite-t-il. Sauf que, déplore-t-il, certains médias audiovisuels n'ont pas voulu que les choses soient prises au sérieux. Ils se laissent emporter par la propagande politique, dérogeant ainsi au décret 116 et à la loi électorale. « Or, le rôle des médias demeure la clé de voûte du processus électoral», affirme-t-il. Cinq restrictions.. Par ailleurs, M. Lajmi n'a pas manqué de souligner l'intérêt de l'observation électorale. Il a ajouté que l'Union européenne a, de son côté, envoyé en Tunisie une délégation d'observateurs. Son rapport final sera rendu public après la campagne. Revenant au scrutin d'aujourd'hui, 29 avril, il estime que la couverture médiatique sera un peu ordinaire, à quelques exceptions près : « Pas de sondages de sortie des urnes, ni dans les centres de vote ni aux alentours ». Contrairement au scrutin normal, il n'y aura pas de silence électoral. Cela dit, la campagne électorale continue d'avoir lieu, sans arrêt. Certes, il y a d'autres restrictions, renchérit le chef de l'Isie. Il a tenu à insister sur cinq faits interdits : « Pas de propagande partisane, pas de sondage de sortie des urnes, encre électorale non permise, non-affichage des registres électoraux, sans dépouillement des résultats. Celui-ci sera reporté au 6 mai prochain ». Le scrutin des sécuritaires et militaires serait, donc, d'un caractère exceptionnel. Leurs voix comptent dans la gestion des prochains conseils municipaux.