Les traitements anticancéreux provoquent des effets secondaires gênants chez les patients qui ont recours de plus en plus à la méthode homéopathique pour atténuer la fatigue, les douleurs, les nausées... Le Dr Jean-Lionel Bagot, médecin homéopathe spécialisé, nous en dit plus. Entretien. Quelle est la place de l'homéopathie dans le traitement du cancer ? L'homéopathie agit sur différents effets secondaires. Et là où on essaie d'intervenir en priorité c'est sur les effets secondaires pour lesquels il n'y a pas d'autre traitement possible. Vous savez que l'effet secondaire principal en cancérologie c'est la fatigue. Il n'y a pas de traitement contre la fatigue en médecine conventionnelle. La fatigue intervient surtout pendant le traitement du cancer, notamment pendant la chimiothérapie et donc l'homéopathie peut apporter une réponse à cette fatigue de façon à soulager les patients. Le deuxième effet secondaire dont se plaignent les patients au cours de la chimiothérapie ce sont les troubles du sommeil. Et l'homéopathie est une réponse à ces troubles du sommeil. Les symptômes psychiques comme l'anxiété et la tristesse peuvent être accompagnés par l'homéopathie et, bien sûr, les nausées qui sont un symptôme désagréable. Le traitement homéopathique a l'avantage de ne pas avoir d'effet secondaire et de ne pas avoir d'interaction médicale avec le traitement du cancer. C'est différent de la phytothérapie. Quelle est la différence entre la phytothérapie et l'homéopathie ? En phytothérapie, on utilise les qualités thérapeutiques de la plante. Il y a donc un principe actif dans la phytothérapie, alors que dans l'homéopathie il n'y a pas de principe chimique. C'est une thérapie informationnelle qui vient stimuler l'organisme sans apporter de médicaments supplémentaires. C'est une thérapeutique sans toxicité et donc l'innocuité est appréciée par les patients. Il y a des études qui ont montré qu'il n'y a jamais eu d'effets secondaires du traitement homéopathique chez les patients cancéreux. Comment est administré le traitement homéopathique ? Le traitement homéopathique est administré sous forme de granules qui sont sucés par le patient. Le passage de la formation se fait par voie buccale. Dans quelle mesure l'homéopathie a prouvé son efficacité en tant que support d'accompagnement dans le traitement du cancer ? A Strasbourg, nous avons effectué deux études auprès des patients, l'une en 2005 et l'autre en 2017. On leur a demandé s'ils prenaient de l'homéopathie et si cela leur a été utile ou pas. Dans la toute dernière étude de 2017, on a remarqué de 30% des patients atteints de cancer utilisaient de l'homéopathie. C'est presque un patient sur trois en cours de chimiothérapie qui utilise un traitement homéopathique sur 535 malades. Et lorsqu'on leur a demandé s'ils étaient satisfaits du traitement homéopathique, 97% des patients ont répondu qu'ils étaient satisfaits. C'est une preuve que l'homéopathie est utile pour ces patients. Il fut savoir que la plupart des oncologues sont favorables à l'homéopathie, parce qu'ils savent qu'il n'y a pas d'interférence avec leur traitement et qu'il n'y a pas d'effet secondaires. Ces derniers orientent leurs patients vers les homéopathes pour les symptômes pour lesquels il n'y a pas de traitement, à l'instar de la fatigue. Pour les douleurs liées aux effets secondaires du traitement du cancer, l'homéopathie est tout à fait satisfaisante pour les patients. Cela leur permet de consommer beaucoup moins de paracétamol, ce qu'on appelle les antalgiques de classe 1. L'homéopathie va permettre de remplacer ces médicaments, mais l'homéopathie ne remplace pas la morphine. L'homéopathie permet de soigner les fourmillements liés à certaines chimiothérapies, ainsi que les douleurs musculaires et articulaires liées à l'hormonothérapie qu'on donne dans le cancer du sein. Ces douleurs sont très bien améliorées par l'homéopathie. Par ailleurs, une étude a montré qu'on pouvait, avec l'homéopathie, diminuer également de moitié la consommation d'anti-inflammatoires pour le traitement des douleurs musculo-squelettiques. C'est important, parce que les anti-inflammatoires sont souvent contre-indiqués en chimiothérapie.