C'est à partir d'aujourd'hui que démarrent, à Sfax, les travaux, de deux jours, du 3ème Congrès de la STOM, Société tunisienne d'oncologie médicale, marqué par le participation escomptée d'environ deux cent cinquante cancérologues ainsi que par l'intervention prévue de vingt conférenciers tunisiens et de quinze conférenciers étrangers venus de France, Suisse, Espagne, Maroc et Algérie. Plusieurs thèmes figurent à l'ordre du jour de cet important conclave de la STOM, qui coïncide avec l'Octobre Rose, mois de sensibilisation au cancer. Une attention particulière sera accordée en effet, au cancer du sein, thème considéré comme « phare et incontournable de ce congrès », s'agissant du premier cancer de la femme en Tunisie avec 2500 à 3000 nouveaux cas par an. Les échanges à ce sujet donneront lieu à « une mise au point des nouvelles approches thérapeutiques », sachant que « Les nouvelles thérapeutiques ciblées et hormonothérapie dans le cancer du sein ont changé ces dernières années, le pronostic et la prise en charge de ce cancer ». Deuxième centre d'intérêt du 3ème Congrès de la STOM : la biologie moléculaire des tumeurs, « qui a révolutionné ces dernières années la prise en charge des cancers, avec un ciblage thérapeutique permettant un traitement de plus en plus personnalisé» sera au centre d' une session entière avec un arrêt sur l'état des lieux de ces nouvelles approches biologiques et thérapeutiques en Tunisie. A propos de ce volet, le professeur Mounir Frikha, président de la Société tunisienne d'oncologie médicale, précise ce qui suit : « Il s'agit de traiter les anomalies biologiques, essentiellement au niveau de la cellule tumorale, par la prescription d'un traitement ciblé, dans la mesure où la thérapie dépend d'un certain nombre de paramètres, dont le malade lui-même, et les caractéristiques de chaque tumeur. Les nouvelles approches ont prouvé leur efficacité. Elles peuvent d'ailleurs être associées ou se poser même en alternative à la chimiothérapie. Il est à noter que de nouveaux traitements ciblés apparaissent pratiquement tous les jours, mais avec des degrés d'efficacité variables, ce qui exige de la part des oncologues tunisiens, un examen approfondi pour établir un ordre de priorité avant leur introduction en Tunisie. D'où l'intérêt des débats sur les choix à fixer en la matière, au cours de ce 3ème Congrès, d'autant plus que l'élément coût peut peser lourd dans la balance. » Une session à dimension maghrébine sera consacrée à la recherche en cancérologie dans le but de permettre de renforcer davantage les liens scientifiques entre les oncologues maghrébins. La session enregistre la participation de président de la Société marocaine d'oncologie médicale (AMFROM). La politique tunisienne du médicament, en cancérologie se verra dédier une session à part : « au cours de cette session seront exposées les difficultés dans la prise en charge des malades atteints de cancer en Tunisie, le circuit et le coût des médicaments anticancéreux ainsi que le rôle des caisses sociales dans cette prise en charge. » Des précisions sont fournies à ce sujet par le professeur Frikha : « En Tunisie, il y a des malades affiliés à la CNAM et d'autres non. Les malades appartenant à cette catégorie rencontrent certaines difficultés pour se procurer les médicaments, ce qui se traduit, en fait par une médecine à deux vitesses. Notre occupation première est que tout le monde ait les mêmes chances et que tous les patients bénéficient des mêmes possibilités thérapeutiques. En second lieu, se pose la question de la chaîne du froid ou chaîne frigorifique qui est d'une importance capitale quant à la préservation de la qualité du médicament, dans la mesure où la défaillance de l'un de ses maillons pourrait compromettre cette qualité. Notre souci est de nous assurer si le médicament, qui arrive, a bien suivi la chaîne du froid. Notre préoccupation a trait également à l'efficacité des médicaments génériques et des médicaments d'origine. Nous demandons à ce qu'il y ait un contrôle pour s'assurer qu'ils ont la même efficacité, tout en sachant, cependant, que l'élément coût n'est pas à négliger ». Sachant le rôle fondamental de l'infirmier en oncologie, dans la prise en charge du malade cancéreux, « l'intégration d'une session infirmier dans notre Congrès est devenue une tradition. Une matinée entière au cours de laquelle, ils présenteront des communications et des conférences leur sont consacrées », note le bulletin d'information publiée par la STOM qui enchaîne : « conscients, de l'importance de la formation continue des jeunes oncologues, nous confions à l'école tunisienne d'oncologie, un organe de la STOM, laquelle commence à faire ses premiers pas, l'organisation en marge du Congrès, d'un cours supérieur de cancérologie digestive en collaboration avec la Fédération francophone de cancérologie digestive (FFCD) que nous tenons à remercier ». A noter enfin que la STOM regroupe l'ensemble des oncologues (cancérologues) médicaux tunisiens des secteurs privés et public hospitalo-universitaire et hospitalo-sanitaire avec une représentativité de toutes les régions du pays.