Sous d'autres cieux, on songe de plus en plus à retarder l'âge d'insertion de l'enfant dans le milieu scolaire afin de préserver son épanouissement psychologique. Pourtant, de tout temps, l'école aura été cet apprentissage de la vie au-delà de la simple scolarité de l'élève. Force est de constater que si l'école reste le lieu du savoir, de la connaissance et la clé de la réussite à l'âge adulte; en réalité, cela n'est plus tout à fait vrai et de moins en moins vérifiable. La crise économique et sociale que traverse le pays, voire une partie de la planète, amène les gens à revoir le mode de vie et le parcours de l'individu dès sa naissance à la sénescence. Tensions, nervosité et angoisses s'emparent des parents en période de scolarité de leurs enfants. Le pic est atteint durant les évaluations et les examens, comme à l'heure actuelle, où la majorité des parents attendent avec impatience les résultats scolaires de fin d'année. L'enfant élève se retrouve victime de tiraillements et de mauvais traitements qui peuvent le tourmenter. Car l'échec scolaire est la hantise de tous les parents. Mais quand cela prend des proportions exagérées au-delà du seuil du raisonnable et du supportable, cela devient intolérable. Dr Ahlem Belhaj, pédopsychiatre et chef de service à l'hôpital Mongi-Slim de La Marsa, a été interrogée à ce sujet afin d'obtenir davantage de précisions sur la nature de la relation parents-enfants en période d'évaluation ou d'examens scolaires. Ne pas déshonorer son enfant Le rapport parents-enfants en période d'examens et d'évaluations, source de tensions récurrentes, doit être préservé au mieux dans l'intérêt de l'enfant, a souligné la pédopsychiatre. Car en dehors du domicile familial, le rapport élèves-enseignants s'est dégradé, en termes de qualité, à cause de l'effritement de l'enseignement en Tunisie et des nombreuses interruptions du rythme scolaire. L'attitude de la famille influe souvent de façon négative sur les résultats et les performances scolaires de l'enfant. «Les parents placent la barre très haut et ce stress supplémentaire engendré n'aide pas l'enfant. Très fréquemment, on observe une anxiété parentale qui réduit les chances de l'enfant d'avoir de bons résultats dans les épreuves et les examens». Parmi les conseils prodigués par les pédopsychiatres aux parents, c'est de soumettre l'enfant à un rythme scolaire continu et régulier et ne pas le perturber durant la période d'évaluation et des examens. L'humeur des parents est tributaire de la moyenne obtenue par leur enfant et non pas des efforts qu'il effectue au cours de l'année. «Il faut savoir aménager le rythme scolaire pour qu'il ait un bon rendement. Il a besoin de dormir et manger à des heures régulières. Un enfant qui ne dort pas bien aura des troubles de sommeil, s'il ne mange pas comme il faut, aura de mauvaises performances à l'école et une mauvaise concentration», explique le Dr Belhaj. Que dire alors des effets néfastes de l'abus des écrans qui doivent être bannis pendant la période de révision. Sur le plan affectif, l'ambiance générale ne doit pas être chamboulée ou perturbée, à commencer par les parents qui doivent contrôler leur propre anxiété. Le sentiment de honte lié à un éventuel échec représente une attitude répréhensible à ne pas transmettre à son enfant. «Tous les enfants ne sont pas nés pour réussir de façon idéale ou obtenir les mêmes résultats. Le rôle de l'entourage qui doit apaiser l'atmosphère devient crucial en période de préparation aux examens. Il faut retenir les conséquences d'un échec éventuel pour pouvoir rectifier le tir», conclut le médecin.