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Les producteurs accumulent les pertes et exigent des solutions
FILIèRE LAITIèRE EN TUNISIE
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 06 - 2018

Un appel a été lancé, récemment, aux autorités de tutelle afin d'exécuter un programme national de mise à niveau de l'activité de production en veillant à augmenter le nombre du bétail dans les fermes agricoles et en fournissant les produits fourragers locaux.
La filière laitière passe par une situation difficile considérée par l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) comme «catastrophe». Cette situation constitue un risque de disparition de toute la filière si des mesures urgentes n'étaient pas prises. Les pertes enregistrées dans les différents maillons de la chaîne sont énormes au niveau de la production, de la collecte et de l'industrialisation. L'endettement des différents producteurs s'est accumulé pour devenir insupportable, compte tenu de la flambée des prix des produits fourragers, de la main-d'œuvre et des autres charges entrant dans la production.
A cela, il faut ajouter la baisse du taux de change du dinar tunisien qui a eu pour conséquence une inflation importée pour plusieurs composants entrant dans la production, la collecte et la transformation. Par ailleurs et compte tenu du nombre insuffisant de vaches laitières suite à l'abattage anarchique et la contrebande ainsi que la baisse de la rentabilité de la filière et la chute des quantités produites cette année avec un taux de moins de 25%, l'organisation des agriculteurs a décidé d'agir. Pourtant, cette période est considérée comme le pic de la production et les quantités produites devraient augmenter de 50% au cours des jours à venir.
Des activités abandonnées
Il est nécessaire de prendre en considération également les impacts économiques et sociaux désastreux sur les différents intervenants dans la filière et notamment les petits éleveurs qui représentent près de 95% de l'ensemble des éleveurs. Leur endurance pourrait s'intensifier dans la mesure où ils sont obligés de sacrifier leur source de revenu et d'abandonner leur activité d'élevage, ce qui va aggraver le taux du chômage et de l'exode rural ainsi que l'émigration clandestine à l'étranger. L'Utap est contre les mesures prises et appliquées par le ministère du Commerce consistant notamment à importer près de 10 millions de litres de lait pour un coût d'au moins 1d800 le litre.
Cette mesure est de nature à asséner un coup dur au dispositif de la production et une diminution de nos ressources en devises qui sont déjà limitées. A travers cette importation, on ne fait que renforcer l'agriculteur étranger aux dépens de son homologue tunisien, estime le représentant des agriculteurs. En conséquence, l'Utap considère que l'autorité de tutelle est responsable de cette situation qui connaît, depuis quelque temps, une dégradation prononcée. Cela a amené certains éleveurs de bétail à sacrifier leurs bêtes pour survivre.
La même organisation professionnelle regrette la poursuite de la politique menée qui ne prend pas en considération les solutions proposées par tous les intervenants dans la filière laitière et particulièrement celles des agriculteurs. D'où la nécessité d'accélérer l'ajustement du prix de référence pour l'adapter au coût réel de la production, d'appliquer à partir du 1er janvier 2019 la réalité des prix qui tient compte du coût réel et une marge bénéficiaire raisonnable. On doit garantir également une bonne rentabilité économique du secteur pour les différents intervenants tout en améliorant la compétitivité du secteur.
Produits fourragers locaux
Un appel est lancé également aux autorités de tutelle afin d'exécuter un programme national de mise à niveau de l'activité de production en veillant à augmenter le nombre du bétail dans les fermes agricoles et en fournissant les produits fourragers locaux. La création d'un Fonds de la santé animale et l'appui de la production des veaux locaux sont vivement suggérés par l'organisation agricole. Toute la filière laitière doit faire l'objet d'une bonne gouvernance professionnelle commune pour aboutir à des résultats probants. L'Utap prévient les responsables concernés que toute tentative de pression sur le taux de l'inflation des prix et de soutien des consommateurs — sous prétexte d'appui à leur pouvoir d'achat — aux dépens des agriculteurs, qui représentent la catégorie sociale la plus marginalisée et appauvrie, peut avoir des conséquences fâcheuses.
En réalité, les problèmes de cette filière datent depuis des années et on n'a pas trouvé encore des solutions radicales malgré les différentes tentatives visant à combler les lacunes constatées. L'un de ces problèmes soulevés à maintes reprises concerne, en fait, l'abondance de la production. Plusieurs unités industrielles ne sont pas en mesure d'accepter les quantités présentées par les collecteurs ou les agriculteurs car les unités de stockage réfrigérées sont remplies. Les propriétaires de ces centrales laitières ont, d'ailleurs, renforcé les mesures de contrôle en obligeant les producteurs à se conformer davantage aux normes de qualité et de santé.
Face à cette situation malsaine, certains producteurs ont été amenés, tout simplement, à déverser une partie de leur production non acceptée par les centrales laitières à même le sol, ce qui constitue pour eux un manque à gagner. Par ce geste non recommandé, ils voulaient protester contre la situation difficile dans laquelle ils vivent tout en attirant l'attention des responsables sur les insuffisances du secteur qui a tant souffert, depuis des années, de différents soubresauts. Le gouvernement avait pris quelques mesures pour atténuer, un tant soit peu, ces difficultés.
Absorber le surplus de la production
Parmi les principales mesures prises alors, on peut citer l'appui promis aux éleveurs afin qu'ils installent dans leur ferme des unités de stockage réfrigérées pour qu'ils ne soient plus dépendants des centrales laitières. Une unité de stockage nécessite un investissement colossal qui nécessite, certes, l'intervention financière de l'Etat, sous forme de crédit bonifié, pour l'acquisition des équipements nécessaires. C'est que les producteurs ne peuvent pas, à eux seuls, supporter ce coût, compte tenu de leurs moyens financiers limités et insuffisants.
Mieux encore, l'Etat a tenu à absorber une quantité de la production en la distribuant dans certains centres publics comme les casernes et les réfectoires scolaires. Mais ces mesures, qui ont été bien accueillies par les professionnels, demeurent insuffisants et ne permettent pas de résoudre les problèmes de tous les intervenants de la filière. La preuve : les producteurs protestent encore et demandent l'intervention des pouvoirs publics pour traiter plus efficacement leurs problèmes.
La filière laitière doit être impérativement sauvée afin qu'elle puisse continuer à jouer son rôle social et économique. Il faut arrêter de sacrifier le bétail et surtout de mettre fin à la contrebande qui consiste à exporter, d'une façon illégale, vers les pays voisins. La filière fait travailler, d'une façon directe et indirecte, une main-d'œuvre nombreuse et fait vivre des familles dans les régions intérieures du pays. La filière mérite un soutien de la part de l'Etat dans le cadre d'une politique dynamique visant à promouvoir la production locale en encourageant matériellement les producteurs.
Repères...
Le lait constitue un produit de base pour le consommateur tunisien et, de ce fait, son prix est compensé dans le but de préserver le pouvoir d'achat des catégories à revenus moyen et limité.
Les normes de qualité ont été durcies par les centrales laitières pour améliorer la compétitivité du produit qui est très demandé par les consommateurs tout au long de l'année.
Certaines centrales laitières ont jugé bon de diversifier leur production en s'orientant davantage vers les dérivés du lait comme le yaourt qui est vendu au prix fort.
Les exportations du lait tunisien ne sont pas encore à l'ordre du jour même si certaines quantités sont vendues aux marchés voisins (libyen et algérien) à des prix réduits.
L'élevage des vaches laitières nécessite un investissement important supporté par l'éleveur et qui est dépensé notamment dans l'achat des produits fourragers qui sont parfois rares sur le circuit légal.
L'endettement constitue le point faible de plus d'un éleveur qui est obligé, parfois, de sacrifier ses bêtes pour pouvoir survivre et s'orienter vers une nouvelle activité.


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