Un nouveau projet intitulé «Initiative pilote pour un développement local intégré» vient d'être lancé pour la période 2018-2022, avec l'appui du Bureau international du travail (BIT) en Tunisie et de l'Union européenne (UE). S'inscrivant dans la droite ligne du «programme d'appui au développement des zones défavorisées» (AZD), ce processus de décentralisation en Tunisie traduit l'enjeu du développement des territoires communaux. Le nouveau projet intitulé «Initiative pilote pour un développement local intégré» a pour objectif de soutenir le processus de décentralisation dans les régions et de créer une dynamique économique locale génératrice d'emplois décents dans les 12 communes nouvellement créées dans quatre gouvernorats, à savoir Jendouba, Kasserine, Gafsa et Tataouine, a souligné Mohamed Ali Deyahi, directeur du bureau de l'Organisation internationale du travail (OIT), lors d'un atelier qui a été organisé récemment sur le thème de la décentralisation. Soulignant, par ailleurs, qu'une approche de participation locale a été mise en place depuis 2012 afin de corriger les dysfonctionnements régionaux, tels que les disparités régionales et le chômage. «Il s'agit d'identifier des activités porteuses afin de stimuler l'initiative locale», a-t-il révélé, affirmant que la participation des citoyens dans la valorisation des richesses de leurs régions est capitale dans la création d'emplois et l'atténuation des disparités régionales. Selon lui, il faut analyser la potentialité de chaque région pour les transformer en avantages compétitifs, répondant aux aspirations locales et améliorer l'attractivité des territoires. Et d'ajouter : «il est nécessaire de créer des valeurs, tout en respectant les spécificités de chaque région». Pour sa part, Diego Zorrilla, Coordonnateur Résident des Nations unies, qui a participé à cet atelier, a estimé que cette initiative reflète la volonté des Nations unies d'assurer son soutien à la Tunisie dans la mise en œuvre du processus de décentralisation dans les régions. Assurer le soutien continu du système des Nations unies à la Tunisie. Il a, à ce propos, salué l'adoption du Code des collectivités locales en Tunisie et la tenue des élections municipales le 6 mai dernier. De son côté, Chokri Ben Hassen, secrétaire d'Etat à l'Environnement, a souligné que la Tunisie souhaite pouvoir compter sur ses partenaires pour bénéficier des expertises indispensables à la mise en place d'un pouvoir local efficace et autonome. Quant à Mokhtar Hammami, directeur de l'instance nationale de prospective et d'accompagnement du processus de décentralisation, il a estimé nécessaire que l'Etat central concède une partie de ses prérogatives aux collectivités locales. Pour cela, le déploiement de moyens humains et matériels, la garantie de l'égalité des chances et la réduction des disparités locales sont la clé pour l'installation d'un réel pouvoir local, a-t-il conclu.