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Du reggae qui a de l'étoffe
Festival international de Hammamet
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 07 - 2018

La soirée de mardi soir a été consacrée au reggae avec Proteje et le groupe Indignation. Du bon reggae et du «new roots»...
Le public de mardi soir à Hammamet était venu pour du reggae pur sans fioritures et il a eu du reggae pur sans fioritures ! Le groupe en question est formé autour du chanteur Proteje qui n'est autre que le fils de la chanteuse Lorna Bennet. Un chanteur qui coule au milieu de cette musique et qui interprète ses chansons avec une manière très détendue, très proche du ludique. Une interprétation qui le porte vers le public et ne laisse pas ce dernier venir vers elle comme certains chanteurs de reggae le font de nos jours. En trois albums, le groupe a eu de l'envergure et s'est catapulté sur les devants de la scène internationale. Particularité ? De très fortes attaches aux racines jamaïcaines de cette musique. Et c'est ce qui s'est passé mardi soir sur la scène de Hammamet ! Nous avons retrouvé cette pulsion du reggae original, du reggae qui sent la Jamaïque et dont les rythmes sont très proches des battements du cœur et qui nous a emportés. Bien connu des amateurs de reggae «news roots», Proteje véhicule ce message de paix tant cher à Bob Marley et tout comme lui il appartient à ce mouvement rasta. Dans toutes ses chansons, Proteje fait référence d'ailleurs à cette culture. Un artiste pacifiste qui a fait sienne la citation de Abraham Lincoln : «N'est-ce pas détruire mes ennemis que de m'en faire des amis».
Plusieurs chansons de ses anciens albums ont été interprétées pendant cette soirée comme «Warrior» ou «Blood Money» mais l'artiste a tenu à présenter et en exclusivité une chanson de son nouvel album «Like this» que le public a entonnée avec lui. Pendant environ deux heures non-stop le groupe a fait dans ce reggae qui, tout en restant fidèle à ses racines, s'aventure dans des sonorités nouvelles mais très discrètes qui donnent à cette musique un aspect moderne mais sans trop la trahir. Le public qui connaît bien le groupe et la culture rasta n'a lâché à aucun moment le fil du spectacle sauf au moment où le chanteur se trouve lâché par son micro qui tombe en panne. Il faudra que la direction trouve un moyen d'ailleurs de résoudre ce problème pour ne pas laisser de grandes vedettes internationales sans voix devant leur public. Une rupture de charme sincèrement très désagréable.


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