C'est déjà l'heure de la reprise pour les Clubistes. Vêtus de leurs nouvelles tenues d'entraînement, les gars de Bab Jedid se sont entraînés du côté de Hammam-Bourguiba sous la houlette du nouveau timonier belge José Riga. Ce faisant, ce dernier n'a pas ménagé les siens sous un franc soleil estival et une forte chaleur. Eh oui, une fois tout le monde en tenue, les vacances sont bel et bien terminées. Finis les plages, le sable fin et les palmeraies. Place au rectangle vert ! Et pour la première séance de type foncier, le groupe a été scindé en deux. Deux ateliers physiques étaient mis en place afin de remettre les organismes en marche : exercices d'appui, de renforcement musculaire, de gainage. Puis, tripotage du ballon avec des jongles. Pour les Clubistes, la journée s'est poursuivie avec des massages et une nouvelle séance d'entraînement en fin d'après-midi. Voilà pour le côté répétitions. Volet approche mental et conditions générales, qu'il semble loin le temps où le CA s'évertuait en cette période précise à évacuer la frustration et la déception tout d'abord. La déception d'une saison blanche pour un club qui ne joue que pour la gloire et les titres. Maintenant, depuis la mi-saison dernière, les joueurs montrent de l'orgueil et l'envie de défendre le maillot jusqu'au bout. Ça tranche forcément avec le passé mais ça demande confirmation à l'avenir. Bien sûr, les joueurs abondent en ce sens, même si, pour certains, l'aspect contractuel préoccupe plus qu'il ne libère et rassure! Autre donne importante depuis quelque temps, la transparence semble être le maître-mot autour de la bulle clubiste. Oublié donc le devoir de réserve et de prudence. Et au vestiaire, la langue de bois ! Ça semble coller avec le tempérament sanguin d'un club quasi-centenaire qui aspire au sommet et à la gloire. Il faut maintenant s'en donner les moyens, recruter à tour de bras. Et, surtout, se préparer convenablement pour la rentrée. Cette rentrée qui approche à grands pas avec des concurrents encore plus forts sur la ligne de départ. Le CA de cette pré-saison, quant à lui, affiche clairement ses ambitions. Certes, il devra compenser le départ de son meilleur atout, Saber Khelifa. Mais, comme on dit en football, un onze qui se respecte ne peut reposer sur un seul élément, fût-il le maillon fort de l'équipe. Il va falloir s'y faire et trouver le brassage et l'alchimie de groupe qui mènent le CA vers la lumière. Saut dans l'inconnu ou gage de réussite ? La saison passée, en dépit d'un handicap certain au classement, vers la mi-saison, les supporters en ont rêvé et le CA l'a fait ! L'équipe clubiste a achevé l'exercice en roue libre, alignant les victoires éclatantes et les succès clinquants. Le CA est même parvenu à battre ses rivaux, à l'instar du champion en titre, l'EST, ainsi que l'ESS à Sousse et le CSS. Ce qui n'est pas peu ! Certains adeptes des projections noteront même que ce CA-là est le champion de la phase retour ! Bref, le club de Bab Jedid est revenu de loin, de très loin même. Cerise sur le gâteau, la Coupe de Tunisie est venue garnir l'armoire à trophées pour un club en besoin évident de festoyer et de retrouver cette communion et cohésion avec son fabuleux public. La boucle était bouclée et le CA semblait de retour. Sauf qu'une saison ne ressemble jamais à une autre du côté du Parc A. Le changement en haut de la pyramide est intervenu et il va falloir que ça déteigne positivement sur la marche de l'association. Idem volet plateau technique. Le brave Kamel Kolsi, l'homme de la manche retour, ainsi que l'esthète Bertrand Marchand ne sont plus aux commandes. Le CA s'en est remis à l'école belge, très tendance en ce moment. Ce qui constitue pour certains un saut dans l'inconnu. Et pour d'autres, un gage de réussite. Se montrer coriace et audacieux Le CA de l'exercice précédent a donné des ailes à tout un public. L'ambiance extraordinaire en marge de l'apothéose de Dame Coupe face à l'Etoile du Sahel a rappelé combien ce trophée est dans l'ADN du Club Africain. Et maintenant que les inconditionnels ont goûté au succès, la réussite est indéniablement dans toutes les têtes clubistes. En clair, tous les irréductibles du Parc A se mettent à y croire de nouveau. A rêver même. Mais ne brûlons pas les étapes ! Le CA va devoir se reconstruire autour d'un projet initié par son nouveau timonier. A l'avenir, il ne faudra pas être prétentieux. Quand on voit la concurrence, l'on ne peut qu'affirmer qu'il y a des équipes qui sont bâties pour gagner et taillées pour tenir le haut du pavé. Cet état des lieux et d'esprit n'est pas défaitiste pour autant. Non, ça s'appelle juste l'humilité et la raison. Ce qui est sûr par contre, c'est que le CA entend encore se rebeller et se mettre à niveau. De l'audace, du tempérament, de la solidarité et de l'humilité, sans oublier la sérénité pour ne pas tomber dans le module de cette pression à double effet. En football, certains s'épanouissent sous la pression. D'autres n'arrivent pas gérer ce stress en relief, perdent leurs moyens, se désagrègent et se consument même ! Oui, le football qui gagne exige pour les acteurs du jeu un psychisme inébranlable et une foi en soi. Le talent ne suffit pas. Le mental, c'est primordial. C'est tout un concentré de traits de caractère comme la combativité, la motivation, mais aussi la confiance en soi et le contrôle des émotions. Il faut comprendre par là que la finalité est la même pour tous: aborder un tournoi en étant le moins déstabilisé possible par l'enjeu. Etre «relax», même dans l'adversité, permet d'évacuer tantôt toute tension, et ce, sans pour autant perdre le «bon stress», cette décharge d'adrénaline qui motive et qui rend efficace. Rappelez-vous au début de l'été dernier ! C'est forcément grâce à la conjugaison de ces paramètres que le CA a survolé la finale de la Coupe de Tunisie face à un gros bras de la compétition !