Le cyclone Dobet s'est abattu sur l'amphithéâtre de plein air de la ville de Hammamet dans la soirée du 9 août attisant l'admiration d'un public venu nombreux surtout pour la découvrir. L'artiste au regard de braise, et à la silhouette divine a électrisé ses auditeurs et par l'impact de ses mots et de ses messages humanistes mais aussi par la rythmique de ses chansons. Dobet Gnahoré, diva ivoirienne au nom imposant est apparue sur scène aux environs de 22h25 : black au physique irréprochable, look décalé et scénique attrayant, longue chevelure blonde, la chanteuse a déboulé sur scène, munie de différents instruments et d'objets qui éveillent stupeur et curiosité auprès des spectateurs. Elle est accompagnée de 3 musiciens : julien Pasteur à la guitare, Pierre Chaneau au piano et le remarquable Bodjo Dibo à la batterie. Dobet Gnahoré n'a rien à envier à une ambassadrice de la paix, représentative et porte-parole de la paix sur le continent africain, objet depuis toujours de troubles socio-économiques et politiques majeurs. La profondeur de ses textes récités tantôt en dialecte africain tantôt en français est révélatrice du côté humaniste de l'artiste phare aux 1.000 concerts donnés dans le monde entier en 10 ans. Ses messages ont transcendé le public, qui était dès le départ aux aguets, attendant qu'elle chante son dernier morceau célèbre sur la toile «Djoli», extrait de son 5e album «Miziki». Aussitôt pensé, aussitôt fait, il est directement servi. S'ensuivent des titres comme «Africa» ou «Youkouli». Des morceaux aux sonorités afro-électroniques porteurs d'un patrimoine africain riche. La diva ivoirienne a accompagné ses chansons de prouesses physiques impressionnantes et a fait bon usage de masques et d'objets africains qui ont ajouté du peps à sa prestation égalant ainsi des vedettes incontournables de la musique africaine mondiale. Elle revendique parallèlement une renaissance certaine des sonorités africaines. Elle a enchaîné avec des tubes inédits comme «Lobé», «N'Fletoun» et a chanté la paix dans le monde à travers «Le monde», une chanson du même titre. Gnahoré met son art au service des valeurs humaines de plus en plus broyées, d'après elle. Elle a également valorisé les droits humains et les droits des minorités. Le rythme est monté d'un cran lorsqu'elle a présenté au public son morceau «La source» dédié aux ancêtres battants, soutenu par le batteur qui a amplement fait ses preuves à travers «Akissi», l'une des dernières chansons présentées. «Miziki», dernière chanson extraite du dernier album du même titre, a été présentée au public tunisien : un hymne à la paix et un hommage à l'histoire et au patrimoine africain. Une musique transcrite en «Bété», langue mère du continent africain. Son album puissant valorise profondément l'africanité. Dobet Gnahoré, sensation afro-pop du moment, a conquis le public de la 54e édition du festival international de Hammamet.