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«Ré-Existence» ou la liberté d'être soi
Festival de Hammamet
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 08 - 2018

L'interactivité est totale, le spectateur est déstabilisé par ce foisonnement d'images et de gestes et par ces stratagèmes techniques et ô combien artistiques.
La danse à l‘honneur. Par une fraîche soirée d'août, le festival de Hammamet invite Nawal Skandrani et ses danseurs à se produire sur scène. «Ré-Existence» est un spectacle vivant, polyvalent, fait de son et lumière et dédié à la danse contemporaine. Diverses expressions n'y sont pas en reste, avec en primeur l'art vidéo conduit par Sergio Gazzo avec la collaboration artistique de David Brown.
Interprétée par une kyrielle de jeunes et passionnés danseurs, Houssemeddine Achouri, Haroun Ayari, Achref Ben Hadi M'barek, Mariem Ben Hamida, Moayyed Ghazouani, Serra Mokaddem et Malek Zouaici, l'histoire, parce qu'il y en a une, raconte les affres intrinsèquement liées à la vie d'artiste. C'est la trame de l'œuvre.
Sous le regard bienveillant de la chorégraphe en titre Nawal Skandrani qui avait pris place sur le côté avec le chanteur et musicien Jawhar Basti, ce spectacle d'une heure et demie se présente comme un périple à travers l'intériorité d'un individu, certes doué mais poursuivi par une malédiction. Les cris, les mimiques, la gestuelle étirée ou contorsionnée dévoilent des corps en souffrance et des âmes frustrées. Cette vie racontée en trois temps est représentée par trois teintes. Celles ternes qui enveloppent les danseurs au début pour exprimer leur amour de la danse et leurs souffrances aussi. Ceux-ci se parent ensuite de couleurs chatoyantes, vert, rose, bleu et rouge, pour marquer en solo ou à l'unisson, une deuxième étape de leurs parcours, peut-être en phase avec leurs aspirations. Des tenues blanches et aériennes sont portées au final.
Interactivité complète
Au commencement de tout, pointe la naissance. Mais la mise au monde d'un artiste ne peut être ordinaire, normale. Recroquevillés sur eux-mêmes et enveloppés de draps blancs attachés aux structures en métal du plafond, quatre jeunes danseurs commencent à entrouvrir la boule de tissu et apparaître aux yeux du monde pour opérer leur descente vers le sol, la tête en avant.
Ils sont éjectés hors de la matrice, dans la vie, sur scène et commencent à révéler déjà par leur corps leur mal-être et l'incompréhension d'un entourage hostile. Ils dansent et parlent, déclamant des textes défilant sur la toile blanche. A travers une frontière poreuse, un va-et-vient s'opère alors entre deux espaces : le réel et le virtuel, le rêve et la réalité. Le comédien-danseur est sur scène, son double est projeté sur écran. La scène et l'écran se confondent et se superposent. L'interprète en chair et en os et en mouvement se meut sur le plateau mais sa tête émerge hors de l'eau. Le carrelage du fond d'une piscine relie l'écran aux planches pour atteindre les premières rangées dans les gradins. L'interactivité est totale, le spectateur est détabilisé par ce foisonnement d'images et de gestes et par ces stratagèmes techniques et ô combien artistiques.
Un orchestre à lui tout seul
Des bribes de vie sont racontées alors et l'éternelle thématique de l'artiste incompris s'y déploie à loisir. Ce jeune, qui, contraint et forcé, s'inscrit dans une quelconque formation mais finit par retrouver ses premières amours et se consacre exclusivement à la danse. Une autre qui revendique le droit de faire et la danse et « Ponts et chaussées ». Une conscience qui se veut libre de choisir l'art et des études dites « sérieuses ». Deux processus parallèles se croisent et s'opposent et des incursions dans la vie et en soi-même mettent à mal ces jeunes et fragiles personnes.
Jawhar Basti par sa voix, ses sonorités métissées et sa guitare sensible et puissante les accompagnait en s'impliquant par moments. Un orchestre à lui tout seul qui raconte en chantant la dérive d'un pays, les morts inutiles de jeunes vaincus par la mer ou plus légèrement la belle ambiance d'une soirée. La comédienne Nadia Boussetta faisait partie du jeu plutôt à titre de danseuse et pour rappeler d'autres formes d'art. Unis dans la diversité artistique et la même galère, les artistes du monde se tiennent la main.
Nawal Skandrani était debout, tout de blanc vêtue, à travers son corps, devenu par la magie de la technique virtuelle un plateau sur lequel évoluait une danseuse. La scène finale regroupe la totalité de la compagnie unie dans un cercle déstructuré, compacte et solidaire se mouvant vers le public et faisant de discrets signes de victoire. Ce spectacle de danse et de chant, tout en révélant un grand travail en amont, dénonce de fait un contexte politico-social étouffant. A ce détail près, précédée par le préfixe ré, l'existence est revécue à travers le filtre artistique. Est-ce le signe d'une victoire, en tout cas d'une liberté d'être soi.


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