Par M'hamed JAIBI Alors que le gouvernement est harcelé de toutes parts par les multiples factions de la classe politique qui voient en Youssef Chahed un redoutable possible candidat à la magistrature suprême, une source «autorisée» anonyme s'est exprimée de la Kasbah pour rassurer l'opinion et — implicitement — mettre la pression sur les adversaires de l'équipe gouvernementale. La «source» en question donne du futur projet de loi de finances une image conforme aux attentes de Monsieur Tout-le-monde ainsi qu'à celles des chefs d'entreprise et des investisseurs de toutes les pointures. Ainsi, à la faveur de l'augmentation des ressources fiscales que l'on tirera de l'évolution heureuse de la croissance économique (2,5% au premier trimestre et 2,8% au second), et de l'amélioration des rentrées touristiques, la future Loi de finances ne comporterait aucune augmentation d'impôt, de taxe ou de droit de consommation. C'est là une annonce qui met en avant les bonnes dispositions du gouvernement, dans la perspective d'une confirmation de la tendance au niveau des différents indicateurs économiques et financiers durant le troisième trimestre de 2018. L'année passée, la loi de finances avait introduit diverses augmentations d'impôts, de taxes et de droits de consommation qui avaient contribué au renchérissement du coût de la vie et à une forte augmentation de l'inflation qui a atteint les 7,5%, ce qui a conduit la BCT à augmenter d'un point son taux directeur relatif aux intérêts des prêts bancaires afin de freiner la consommation. L'on apprend, par ailleurs, que l'endettement public connaîtra en 2019, pour la première fois depuis 2011, une baisse sensible. Ce alors que diverses mesures non précisées seraient introduites dans l'esprit de dynamiser l'économie nationale, d'encourager l'investissement et d'améliorer la balance commerciale. Sachant que le chef du gouvernement prévoit d'opérer, avant de finaliser les projets de budget de l'Etat et de loi de finances, des consultations avec les organisations socioprofessionnelles. Enfin, indique-t-on, Youssef Chahed annoncera lui-même, début septembre, diverses mesures de recrutement de jeunes dans des domaines prioritaires. De même qu'il rendra publics ses projets immédiats en matière de santé, de médicaments, de rentrée scolaire et de compensation. Bref, que de bonnes intentions. Pourvu qu'à la lecture dans le détail, le projet de loi de finances ne révèle aucune mauvaise surprise dissimulée derrière quelque alinéa amendant un article d'une vieille LF dont on n'a plus souvenance.