Quand on a un palmarès aussi glorieux que celui du Stade Tunisien qui possède dans son tableau de chasse d'innombrables trophées, dont notamment deux coupes arabes, quatre titres de champion de Tunisie et six coupes de Tunisie, on a le droit d'être traité avec tous les égards. Seulement le Stade Tunisien, comme la plupart des clubs tunisiens, fait face à beaucoup de problèmes qui font qu'il lui est devenu laborieux de redorer son blason et de renouer avec le triomphe de jadis, particulièrement celui des lointaines années soixante. Aujourd'hui, nous nous entretenons avec Jalel Ben Issa, son président, pour nous en dire davantage quant à l'avenir de la «Baklawa». Pourriez-vous nous faire un petit bilan de la saison 2017/2018 qui est celle du retour du Stade Tunisien à la Ligue 1 après une saison passée au «purgatoire» de la Ligue 2 ? On peut dire que le Stade Tunisien s'est bien comporté parmi l'élite. Il a pu éviter «l'ascenseur», en assurant son maintien, chose qui n'a pas été de tout repos quand même. Notre objectif était de terminer à la sixième ou septième place, mais nous nous sommes confrontés au problème de réadaptation avec l'ambiance de l'environnement de la Ligue 1. Et malgré les difficultés, on est satisfait à 90 % de ce qui a été réalisé. Nous œuvrons, avec enthousiasme, à reconstruire l'image du Stade Tunisien et à attirer les supporters «vert et rouge» à s'unir autour de leur club et de le soutenir pour qu'il arrive à se repositionner dans le giron des grands. «La relégation, un vrai séisme» Comment, vous et tous les Stadistes, avez-vous vécu la relégation? Ce fut un vrai séisme qui a failli tout démolir au Stade Tunisien. Les incidences et les répercussions de la relégation sont énormes. Nous avons perdu une grande partie de nos ressources. Rien qu'au niveau du sponsoring, nous avons perdu 50% de nos entrées. Ce qui est énorme et difficile à gérer dans un club qui compte déjà parmi ceux qui ont des ressources très étriquées. La qualité de notre jeu et de nos joueurs a été sérieusement affectée. Et par voie de conséquence, les supporters ont boudé les matches et les entraînements. Et quand un club ne trouve plus ses supporters pour l'épauler, cela devient pénible à endurer. Dieu merci, malgré vents et marées, nous avons relevé le défi et assuré notre retour en Ligue 1 sans rester trop longtemps au «purgatoire». Quels seront les objectifs du Stade Tunisien pour la saison 2018-2019? Notre premier but consiste naturellement à éviter, de nouveau, la relégation en assurant notre maintien avec, en plus de cela, l'objectif tenter de terminer la saison parmi les six premiers. Et je pense que cela est dans nos cordes dans la mesure où notre équipe fanion compte de bons joueurs capables de matérialiser notre ambition. Nous misons en plus sur la formation des jeunes pour en faire de valeureux produits capables de rehausser le niveau de l'équipe seniors et d'être transférés au prix fort à d'autres clubs par la suite. C'est d'ailleurs l'un de nos plans stratégiques à l'avenir. Serait-ce une solution parmi d'autres qui vous permettront de surmonter les difficultés financières qu'on connaît au Stade Tunisien et chez la quasi-totalité de nos clubs? Effectivement. Les temps sont durs dans cette conjoncture bien particulière par laquelle passe tout le pays. Tout le monde est devenu près de ses sous et du coup il y a lieu de faire beaucoup d'efforts dans la gestion de nos affaires. Notre budget continuera, quand même, d'avoir besoin d'être renfloué par d'autres types de ressources, tels que l'apport des sponsors, des autorités et des supporters. Sinon il nous sera impossible d'atteindre nos objectifs et de continuer notre marche. Sans partenaires financiers, sans l'homologation de notre stade et sans une ruée massive de nos supporters pour venir en aide à leur club, la mission sera difficile à accomplir. «Notre fonds de commerce c'est nos joueurs» Par conséquent, on comprend que le Stade Tunisien n'est pas très motivé pour recruter des joueurs ? Cela est contraire à notre ligne de conduite. On peut recruter dans la mesure du possible, mais notre fonds de commerce reste nos purs produits. Nous comptons nous réconcilier avec le passé quand le Stade Tunisien était une grande école de football, dont ont été issus les innombrables grands noms du football tunisien que tout le monde connaît. Aujourd'hui, le ST peut compter sur les services d'une quinzaine de joueurs capables de concrétiser les objectifs fixés en attendant l'arrivée des nouvelles vagues qui seront formées dans les catégories des jeunes. De surcroît, le recours au recrutement constitue un barrage devant l'éclosion des jeunes du club. Là-dessus nous avons déjà fait notre choix irréversible. «J'en appelle au concours de nos supporters» Que peuvent attendre les «Stadistes» de l'assemblée générale de leur club programmée pour le 7 de ce mois ? D'abord, ils auront l'occasion d'élire un nouveau bureau ou d'opter pour la continuité, étant donné que l'assemblée sera élective et évaluative. De plus, ils peuvent apporter leurs idées visant à améliorer le sport de leur club. De notre côté, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir de faire pour continuer le travail déjà commencé en cas de reconduction. Notre liste comptera la majorité des membres du bureau sortant avec l'incorporation de nouveaux visages capables d'infuser un sang neuf dans la gestion de notre club. Nos objectifs seront axés essentiellement sur la formation des jeunes pour un football d'élite et non pas de masse. Déjà, le Stade Tunisien peut s'enorgueillir de posséder entre 12 et 14 joueurs internationaux dans les catégories des jeunes. C'est un capital en soi que nous comptons renforcer davantage. Je saisis cette occasion pour en appeler au concours des supporters et de tous nos partenaires à s'activer avec enthousiasme pour aider le Stade Tunisien à retrouver une place de choix parmi l'élite. Ces derniers doivent positiver au maximum dans leur apport par le biais du soutien financier nécessaire, les abonnements et avec plus d'efficacité au niveau du comité des supporters. Les «forces silencieuses» du ST doivent sortir de leurs coquilles et répondre à l'appel du devoir envers leur club en lui prouvant matériellement et physiquement leur amour. Par la même occasion, je tiens à saluer les efforts entrepris par le conseil municipal du Bardo qui a manifesté son soutien à notre club. A ce propos, nous gardons l'espoir de voir se concrétiser la réalisation de deux terrains omni-sports pour les jeunes, la construction d'un store ainsi que l'acquisition d'un bus ou deux pour les déplacements de nos équipes dans des conditions favorables. C'est dans un cadre d'un partenariat gagnant-gagnant que nous souhaitons renforcer nos liens avec la municipalité et tous nos partenaires.