Le débrayage des agents de la société a causé une paralysie partielle de la vie socioéconomique. Les portes de la gare principale de la société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft) étaient fermées hier à double tour. Les clients qui comptaient voyager dans les trains de la banlieue sud ou des grandes lignes ont fait demi-tour pour dénicher un autre moyen de transport comme les taxis collectifs, les bus et les louages. Ils ont exprimé leur désarroi et leur désapprobation face à cette situation malsaine. C'est que les agents de la société étaient en grève, ce qui a causé une paralysie partielle de la vie socio-économique. Certaines personnes ont préféré rebrousser chemin pour rester chez eux en attendant la reprise des voyages. Selon un représentant de la Fédération Générale des chemins de fer relevant de l'Union Générale tunisienne du travail (Ugtt), « il n'existe pas une volonté politique pour promouvoir le transport ferroviaire. Les structures de l'Etat concernées sont dans l'incapacité de faire face aux sit-in imposés ce qui constitue un manque à gagner pour la société ». Des pertes énormes Notre interlocuteur indique que la fermeture de ligne numéro 13 reliant Sfax à Gafsa depuis 2012 a causé, selon ses dires, la perte de plus de 6.867 journées de travail et a engendré des pertes énormes à la société estimées à plus de 341 millions de dinars. Après avoir repris du service quelques années après, cette ligne a de nouveau été fermée plusieurs fois notamment en 2017 suite à 102 sit-in organisés sur le rail, ce qui a engendré la perte de 359 journées de travail. Et les responsables n'ont pas daigné réagir pour trouver des solutions pertinentes à une situation précaire qui perdure. Le représentant de la Fédération générale des chemins de fer estime que la Sncft n'a pas pris les dispositions nécessaires pour assainir la situation. C'est pour cela que la Fédération précitée a publié un télégramme de grève le 17 juillet 2018. Cette grève a été reportée deux fois consécutives. Malgré ce report, les agents de la Sncft ont constaté que le dossier n'a pas été traité sérieusement par les autorités compétentes, ce qui suscite l'inquiétude et l'étonnement en même temps. Face à cette situation difficile – qui n'arrange ni les voyageurs ni les agents de la société – il a été décidé d'entrer en grève de 24 heures. La Fédération présente, cependant, ses excuses aux clients de la Sncft pour cet inconvénient dû à ce mouvement de grève rendu nécessaire dans le but de protéger la pérennité de la société.