Le Festival national des pommes de Sbiba a démarré à Tunis, et plus exactement au niveau de sa principale artère, l'Avenue Habib Bourguiba. Entre goût exceptionnel et prix relativement élevés, le festival a pu séduire de nombreux consommateurs. Dans le cadre du Festival des pommes de Sbiba, un point de vente du producteur au consommateur a été mis en place, mercredi, à l'Avenue Habib Bourguiba, où plusieurs personnes ont eu droit à une dégustation de ce produit agricole. De couleurs variées, rouge, vert ou jaune, ce fruit dont le goût et l'odeur sont très appréciés, a, effectivement, séduit de nombreux consommateurs, qui n'ont pas hésité à s'en offrir quelques quantités, vu sa qualité irréprochable. Mais même si la qualité se paye, certains passants se sont montrés réticents à en acheter un kilogramme à 5 ou 6 dinars. Même s'il s'agit d'un produit de premier choix, son prix assez élevé décourage l'acte de l'achat. «Pour moi, c'est inabordable, certaines familles peuvent se permettre de s'offrir ce fruit de haute qualité, mais pour moi, je pourrais dépenser cet argent dans d'autres choses plus nécessaires», estime une femme au foyer. Pourtant, cet avis n'est pas partagé par les producteurs. Pour Abdelwahab Zarrougi, directeur du festival mais aussi agriculteur-producteur de pommes de Sbiba, le prix qui varie entre 4 et 6 dinars pour un seul kilo est justifié par la qualité irréprochable de ce fruit. Evoquant ce festival national, le responsable a fait part de son ambition de voir cette initiative progresser, de quoi espérer une meilleure promotion pour ce produit agricole. «Ce festival n'est autre qu'une initiative pour promouvoir un tel produit, malgré des problèmes qui pèsent sur les agriculteurs de Sbiba dont notamment la chute de grêle» a-t-il expliqué. Et d'ajouter, qu'en effet, le premier ennemi de cette arboriculture, demeure la grêle qui est abondamment tombée durant cette récente saison estivale, appelant les autorités à installer des systèmes de protection anti-grêle pour préserver ces fruits. Les pommes de Sbiba à l'étranger Le directeur du festival a signalé également des dépassements au niveau des pesticides utilisés pour traiter cette arboriculture. Pour lui, ces produits chimiques ne sont plus efficaces et ne contribuent plus à l'amélioration du produit et de la récolte. Il a notamment déploré de grands manquements au niveau du contrôle de la distribution de ces pesticides. Présent également dans le cadre de ce festival, le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques, et de la Pêche Samir Taieb, a fait l'éloge de ce produit agricole, unique, en son genre, expliquant que les pommes de Sbiba pourraient concurrencer celles que la Tunisie importe. Le ministre a également fait savoir que son département se penche actuellement sur la recherche de nouveaux marchés étrangers pour exporter ce produit de grande qualité. Il serait utile de rappeler, dans ce contexte, qu'en dépit du manque d'eau et des problèmes au niveau des engrais chimiques et des pesticides, la production de pommes, dans la région de Kasserine, a doublé, cette année, par rapport à 2017, passant de 35 mille à 70 mille tonnes. La délégation de Foussana occupe la première place avec 34 tonnes, suivie de la région de Sbiba avec 18 tonnes. Notons aussi que le plan régional de promotion de la filière de la pomme dans le gouvernorat de Kasserine prévoit d'atteindre une moyenne de productivité de 25 tonnes/hectare et une production de l'ordre de 130 mille tonnes à l'horizon 2025.