Pour le responsable de la formation à l'EST, le blé qui lève, il y en aura toujours. Dans les quatre coins du pays, les jeunes talents en herbe existent et ne demandent qu'à ce qu'on investisse en eux. « Si nous parcourons le pays en long et en large, nous allons détecter sans doute des talents en herbe. La matière première existe. C'est pourquoi investir dans la formation des jeunes footballeurs est un créneau porteur. Sur le plan financier, la formation est rentable. Je prendrai l'exemple de la génération des internationaux qui ont remporté la CAN 2004. Karim Hagui, Khaled Badra, Radhi Jaïdi, Zied Jaziri, Kais Ghodhbane et Jawhar Mnari, pour ne citer qu'eux, ont été formés en Tunisie. Après le tournoi continental, certains joueurs ont décroché des contrats à l'étranger. En s'expatriant, ils ont fait bénéficier financièrement leurs clubs formateurs. Par la suite, il y a eu la génération des Majdi Traoui, Khaled Korbi, Youssef Msakni et Oussama Darragi. A l'Etoile, on trouve actuellement Mohamed Amine Ben Amor, Hamza Lahmar et Hamdi Nagguez. Tout cela pour dire que depuis les années 2000, et c'est un exemple d'une génération de joueurs que j'ai pris, nos clubs n'ont pas cessé d'enfanter des footballeurs qui ont joué le haut niveau. Un footballeur qui joue le haut niveau rapporte sans doute beaucoup à son club formateur. Par ailleurs, je suis persuadé que plus que jamais en ces temps de crise et où nos clubs n'ont pas de ressources financières fixes, investir dans la formation des jeunes footballeurs est un créneau porteur. Il est temps que la FTF investisse aussi dans la formation. Elle peut prendre en charge une trentaine de jeunes par catégorie et en faire l'élite. Une élite qui doit bénéficier d'un horaire scolaire adéquat et de conditions d'entraînement appropriées aux footballeurs professionnels. La formation de nos jeunes footballeurs souffre d'une infrastructure délabrée et d'un horaire scolaire inadéquat. Dans une étude soumise à la tutelle, j'ai proposé un horaire scolaire qui permet à l'élite d'alterner les séances d'entraînement, matin (pour le réveil musculaire) et après-midi. Nous ne pouvons pas améliorer la formation avec des jeunes entassés sur le même terrain de football et se contenter des entraînements qui débutent à 18h30 ».