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On ne naît pas footballeur, on le devient
Billet
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 07 - 2018


Par Jalel Mestiri
Le spectacle offert par la Coupe du monde entretient l'idée, plus ou moins confuse, que le footballeur matérialise sur le terrain un talent naturel dont le geste parfait est la plus belle incarnation. Mais la célébration du «génie» des idoles ne doit pas faire oublier qu'elles sont savamment produites. Le football est un métier, dont l'apprentissage a ses règles et ses exigences. Beaucoup d'entraîneurs, mais surtout des formateurs, déconstruisent l'image du talent sportif comme don. Coutumiers de «l'expression qui frôle les précipices», ils reconnaissent que le football et sa pratique constituent un risque. Un constat déconcertant. Ces intervenants l'expliquent par le fait qu'« on ne naît pas footballeur, on le devient», malgré les obstacles érigés par les autres et surtout par soi-même. L'analyse rétrospective met ainsi en lumière le long travail de persuasion qui rend possible l'adhésion au projet sportif, fondée sur le sentiment d'être «fait pour ça». Le parcours des footballeurs révèle un cheminement bien plus périlleux que ne le laisse penser l'image, souvent invoquée, du football comme voie privilégiée d'ascension, de faveur et de notoriété. L'accès à l'élite repose sur un effort long et intensif, d'autant plus exigeant que derrière l'apparente facilité des gestes se cache un travail de longue haleine nécessitant le sens de la persévérance. Ce n'est qu'à la suite d'un long cheminement incertain que certains joueurs ouvrent les portes de la gloire.
Les parcours des footballeurs se réalisent, dans la majorité des cas, à l'intérieur d'un système de formation qui s'est fortement organisé et institutionnalisé au cours des dernières décennies. L'apprentissage est l'objet d'une importante action en matière de formation des entraîneurs et de repérage des joueurs développant des qualités sportives. Ces derniers sont devenus la voie privilégiée d'accès au plus haut niveau.
L'analyse des parcours a souvent montré que la carrière d'un footballeur n'a rien d'une passion spontanée. Le développement de ces « talents » se réalise très souvent dans des centres de formation dans lesquels l'initiation footballistique est d'autant plus précoce que le football y occupe une place conséquente.
Parmi les représentations associées aux footballeurs, il y a celle d'une supposée incompétence intellectuelle et scolaire. Plus ou moins explicitement, l'image de «dernier de la classe» n'ayant que le football comme voie de salut leur est souvent attribuée. Or, les données qui existent de nos jours invitent à ne pas systématiser la relation entre parcours scolaire et sportif. L'exemple révélateur de beaucoup de joueurs ayant réussi à concilier études et sport et n'ayant pas rencontré des difficultés scolaires permet de constater que l'investissement footballistique ne porte pas systématiquement préjudice aux perspectives scolaires. On sait, par ailleurs, que la population des diplômés a nettement augmenté parmi les sportifs et qu'ils ne sont pas restés à l'écart du mouvement de massification de l'enseignement secondaire et supérieur. Bien que le football reste régulièrement une voie de salut possible, voire un refuge symbolique, susceptible de se substituer à un avenir scolaire, le projet sportif n'est pas nécessairement contradictoire avec l'obtention de diplômes.
En matière de performance sportive, le recours au talent aussi mystérieux que naturel est souvent marquant. Cette perception de l'excellence sportive est dominante, tout en étant souvent associée à une vision assez spéciale du talent sportif. Une représentation qui passe toutefois sous silence le fait que ces talents sont le produit d'une organisation rationalisée de formation qui prend place au sein d'une politique sportive.
La formation au sein des élites, notamment celle qui relève des prérogatives de la direction technique de la FTF, est aujourd'hui l'objet de débat, d'interrogations et d'interprétations. À côté des entraîneurs en charge des équipes, les rôles au niveau de ces élites sont devenus diversifiés avec l'intervention d'agents qui ont pour mission l'entraînement des gardiens, la préparation physique et le développement d'une cellule médicale. Les entraîneurs délèguent ainsi une partie de leur enseignement à des spécialistes qualifiés. Comme la présence par exemple d'un préparateur physique formé à la physiologie liée au sport de haut niveau et dont le rôle est de mettre en place une planification du travail athlétique associée à des mesures régulières des aptitudes physiques. En conclusion, il apparaît de plus en plus évident que le talent et les qualités techniques ne suffisent plus. Ils connaissent désormais une logique de planification qui s'appuie sur la montée des exigences en matière de qualification sportive. Les formateurs élaborent ainsi des programmes annuels, hebdomadaires et quotidiens qui organisent les objectifs à atteindre et qui sont structurés autour de types de savoir-faire à acquérir. Résultat : la performance footballistique s'appuie désormais sur des approches et des stratégies de plus en plus rationalisées.


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