Par Kamel GHATTAS Cela n'arrive pas tous les jours, mais lorsque les choses vont dans le bon sens, il y a lieu de rendre hommage à ceux qui ont pris une bonne décision pour essayer de détendre l'atmosphère qui sévit à l'occasion des grandes rencontres de football. Cette atmosphère, souvent hostile aux équipes adverses et aux arbitres, n'est pas une exception. Nous la retrouvons dans tous les pays du monde et c'est au niveau de la gravité des incidents qui ont lieu que les choses sont jugées plus ou moins graves. A croire que l'on pousse les gestionnaires du sport à supprimer la défaite et n'opter que pour la victoire. Même le partage des points est remis en question et l'équipe qui a concédé la défaite, les dirigeants, le personnel d'encadrement, l'arbitre et la fédération sont accusés de tous les torts. Lorsque la situation politique est agitée, et que les provocateurs professionnels surgissent de partout pour attiser la haine et le régionalisme, la situation empire. L'Union Maghrébine de Football avait pris lors de sa dernière réunion un certain nombre de décisions pour essayer de détendre l'atmosphère et de booster le football dans leurs pays respectifs. Celle qui visait l'organisation conjointe d'une Coupe du monde par les pays du Maghreb est tombée à l'eau, le Maroc, pour des raisons qui lui sont propres et qui sont respectables, a préféré en fin de compte faire cavalier seul dans ce dossier, celui relatif à l'échange d'arbitres semble tenir la route. Et c'est une bonne chose, car il y a plus urgent à faire dans notre pays que l'organisation de ces manifestations d'envergure qui, à long terme, ne sont pas payantes. Surtout pour un pays qui compte un peu plus d'une douzaine de millions d'habitants. Commençons par payer nos dettes et par enrichir nos équipements et infrastructures urbaines routières et ferroviaires, avant de nous lancer dans des opérations de prestige qui ne mènent à rien. Rappelons-nous que depuis 1967, date de la mise en fonction de la Cité Sportive d'El Menzah, nous n'avons pas encore tiré profit des installations annexes qui accompagnent cette réalisation : le miroir d'eau qui fait face au stade de football, l'immense espace du sous-sol de la piscine où étaient prévus des restaurants, une boite de nuit, des magasins etc. n'ont jamais vu le jour. El Menzah ne revit que le jour d'un match (plus maintenant) et tombe dans l'oubli le reste de la semaine. C'est le même cas pour Radès. Ces compétitions d'envergure, on y reviendra lorsque nous aurons moins de problèmes économiques et sociaux. L'échange d'arbitres est donc une bonne façon de tirer profit d'un arbitrage neutre sans se déjuger par l'appel à un arbitre «étranger». Le Maghreb uni est enfin concrétisé par la libre circulation des joueurs (à condition que toutes les fédérations se mettent d'accord), les premières désignations d'arbitres : des Tunisiens en Egypte et des égyptiens parmi nous. Cela encouragera les arbitres maghrébins et contribuera à détendre l'atmosphère par ce recours qui constitue une excellente initiative et… une sortie élégante d'un problème épineux.