Il est important que l'Etat veille à ce que l'apprentissage des enfants soit de qualité. L'objectif des établissements préscolaires est d'apprendre aux enfants à jouer ensemble, faire des amis et travailler en équipe afin de développer au maximum leurs capacités cognitives Il y a plus de 7 ans, la polémique sur les écoles coraniques alimente des débats médiatiques houleux. Un sujet épineux, dans la mesure où le concept de l'école coranique présente un amalgame entre les kottabs et les jardins d'enfants ayant un programme d'apprentissage à caractère religieux. Une question qui inquiète l'opinion publique, désormais divisée entre opposants et partisans. Très souvent, ceux qui sont pour une éducation au sein de ces établissements dédiées à la petite enfance, évoquent un apprentissage qui sied aux principes et aux valeurs de la société arabo-musulmane. Alors que ceux qui s'opposent farouchement à ce type d'établissements préscolaires, mettent en garde contre une éducation conservatrice voire intégriste. Pour remettre les pendules à l'heure, le ministre des Affaires religieuses, Ahmed Adhoum, a affirmé, lors d'une conférence de presse sur la nouvelle la stratégie intégrée pour le développement de la petite enfance en Tunisie, tenue jeudi 20 septembre, que les écoles coraniques et les «Kottabs» sont deux concepts totalement différents. Il a souligné que, contrairement aux écoles coraniques qui sont considérées comme des établissements anarchiques, les «Kottabs» sont des institutions dédiées à la petite enfance et qui sont régies par le ministère des Affaires religieuses. À cet égard, Ahmed Adhoum a affirmé que le manuel scolaire utilisé par les éducateurs dans les Kottabs connus sous le nom de «Meddeb», est validé par le ministère de l'Education et est conforme aux standards internationaux d'enseignement de la petite enfance. Pour le ministère de la Femme, de l'Enfance, de la Famille et des Seniors, les écoles coraniques n'ont aucun cadre réglementaire. Mme Asma Matoussi Hidri, de la direction de la petite enfance au sein du ministère, a souligné, dans une déclaration à La Presse, que les écoles coraniques sont des espaces anarchiques, dont le concept a été inventé par des personnes intruses dans le domaine de la petite enfance. Par ailleurs, elle a appelé à ce que les parents consultent la liste des jardins d'enfants, des crèches et des garderies, désormais contrôlés par le ministère de tutelle. L'Etat garant de la qualité d'apprentissage Interrogée sur la qualité d'apprentissage dans les Kottabs, la représentante de l'Unicef en Tunisie Lilia Peters a affirmé que dans toutes les sociétés du monde, le parent a le droit de choisir l'établissement préscolaire fréquenté par son enfant, en fonction de ses convictions personnelles. Elle a également, affirmé que, dans le cadre de l'élaboration de la nouvelle stratégie intégrée de développement de la petite enfance en Tunisie, l'Unicef a pu faire des visites dans les Kottabs, pour évaluer la qualité de l'enseignement reçu par les petits enfants. Etant donné que le ministère des Affaires religieuses, était partie prenante dans l'élaboration de la nouvelle stratégie multidisciplinaire, Lilia Peters a affirmé que le département s'est engagé à assurer un apprentissage adéquat permettant de développer les capacités cognitives du jeune enfant indispensables à son accès aux écoles préparatoires. «C'est la famille qui décide quelle est la meilleure éducation pour son enfant, et ce, en fonction de leurs convictions personnelles. C'est un choix, d'usage partout dans le monde. Mais il est important que l'Etat veille à ce que l'apprentissage des enfants soit un apprentissage de qualité. L'objectif des établissements préscolaires est d'apprendre aux enfants à jouer ensemble, faire des amis et travailler en équipe afin de développer au maximum leurs capacités cognitives», a fait savoir, Lilia Peters.