Un programme national d'économie en eau d'irrigation a été mis en place afin de rationaliser l'exploitation des eaux, visant l'amélioration des techniques d'irrigation, la mise en place de programmes annuels pour la maintenance des zones irriguées publiques et le renforcement des compétences des travailleurs dans le secteur. La gouvernance des ressources hydriques est un des soucis majeurs auxquels est confrontée la Tunisie. Avec une pluviométrie qui s'annonce prometteuse pour la saison actuelle, il est néanmoins important de savoir gérer ces ressources pour mieux affronter les défis futurs. Il faut dire que les années précédentes ont été assez difficiles, particulièrement pour le secteur agricole, qui a souffert du manque de ressources en eau avec la baisse de la pluviométrie et la diminution des stocks dans les barrages. Une question qui a été largement traitée lors d'un atelier de travail tenu récemment au ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, à l'occasion de la clôture du projet "Valorisation des résultats de recherche dans le secteur de l'eau". Samir Bettaieb, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a affirmé que plusieurs problématiques se posent pour le secteur de l'eau. La plus importante est la rareté des ressources hydriques traditionnelles, puisque la part de l'individu est estimé sous 500 m3 par an, qui correspond au seuil de stress hydrique. Ajoutons à cela une demande croissante en eau dans tous les secteurs et l'impact du changement climatique ainsi que la récurrence des périodes de sécheresse. Au niveau du ministère, M. Bettaieb a indiqué que plusieurs efforts ont été déployés pour pallier ces problématiques. On estime que le taux de mobilisation des ressources hydriques dépasse les 91% ; le taux des surfaces équipées par les systèmes d'irrigation est de 88%. L'objectif des différents programmes mis en place est de garantir l'approvisionnement en eau potable et en eau d'irrigation par la liaison entre les grands barrages. En outre, on vise à améliorer la gestion de la demande par le renforcement des programmes d'économie d'eau, la valorisation des ressources hydriques non traditionnelles par la réutilisation des eaux traitées, des eaux usées et le dessalement ainsi que le renforcement de la gestion de l'eau au niveau des groupements hydrauliques. Limiter les pertes On indique qu'un programme national d'économie en eau d'irrigation a été mis en place afin de rationaliser l'exploitation des eaux. Ces principaux axes sont l'amélioration des techniques d'irrigation, la mise en place de programmes annuels pour la maintenance des zones irriguées publiques afin de limiter les pertes d'eau et le renforcement des compétences des travailleurs dans le secteur. Ce programme a permis, selon le ministre, d'améliorer le niveau d'irrigation au niveau des fermes de 25% dans les zones irriguées aménagées, l'organisation du cycle hydrique entre les agriculteurs ainsi que l'amélioration de l'utilisation des packs techniques disponibles, essentiellement dans la fertigation, s'agissant d'une technique agricole consistant à appliquer des éléments fertilisants solubles dans l'eau par l'intermédiaire d'un système d'irrigation. Parmi les projets qui sont également en cours pour améliorer l'efficience de l'exploitation des eaux, on cite le projet d'intensification de l'agriculture irriguée, qui a été approuvé en mai dernier, pour un coût de 140 millions de dollars. Il vise à améliorer la gestion des ressources en eau limitées et à créer des opportunités économiques, en particulier dans les régions rurales sous-développées. Financé par la Banque mondiale, le projet doit remettre en état les systèmes d'irrigation afin d'accroître leur fiabilité et leur efficacité. Le projet intervient dans les régions agricoles des gouvernorats de Béja, Bizerte, Jendouba, Nabeul, Sfax et Siliana pour restaurer les systèmes d'irrigation en vue de réduire les pertes qui atteignent 40 % de l'eau utilisée, et de réguler l'approvisionnement en eau. D'après la Banque mondiale, ce projet a également pour objectifs d'aider les agriculteurs à identifier des cultures plus rentables, à augmenter les rendements et à faciliter leur accès aux marchés.