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Khaoula Hosni «AudioBookeuse» tunisienne : «Lire des nouvelles en audio, c'est dans l'air du temps»
Entretien du lundi
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 10 - 2018

Il ne faut jamais prendre en compte les idées reçues, comme celles qui affirment que les jeunes écrivains tunisiens n'existent plus. Khaoula Hosni et plusieurs de ses pairs hommes et femmes ne cessent d'affirmer le contraire.
Jeune écrivaine particulièrement prolifique, elle ne cesse de drainer des férus de lectures, depuis 2013. Des passionnés, majoritairement jeunes, qui se sont laissé envoûter par sa plume cinématographique. A son actif, «Destin», «D.A.B.D.A», «A ta place» et «Le cauchemar de Bathyscaphe», premier volet d'une trilogie. Des œuvres prisées, éditées et rééditées pour la plupart chez «Arabesques Editions». «Du vortex à l'abysse», le 2e tome est sorti, quelques mois auparavant et le 3e verra le jour d'ici la fin de l'année. Deux nouvelles, rassemblées dans un seul ouvrage «Les cendres du Phœnix», ont été publiées dans la foulée. Mais la surprise fut la naissance du tout premier «audiobook» francophone en Tunisie et dans le monde arabe. Hosni est passée elle-même derrière le micro pour enregistrer son tout premier livre sonore. Elle nous en parle en exclusivité, bien avant son lancement officiel prévu dans 3 semaines, évoque son actualité et lève le voile sur les dessous d'un milieu littéraire qui bouillonne.
Eclairez notre lanterne ! Qu'est-ce qu'un «audiobook» ?
C'est un concept qui existe déjà dans le monde, en Europe et dans les pays francophones en particulier. L'idée trottait depuis longtemps dans ma tête, celle de réaliser un «audiobook», seulement, j'attendais le bon moment et j'ai été beaucoup prise aussi ces derniers mois. C'est un livre qui devient audio et qui est lu. Généralement, ce n'est pas l'auteur qui lit son ouvrage. C'est ce que j'ai remarqué dans le monde. L'écrivain évite de le faire. Il s'agit d'un très grand travail à effectuer. En ce qui me concerne, je suis très «interventionniste» (rire), donc, c'est moi qui l'ai lu et je trouve que pour les lecteurs, l'expérience doit être beaucoup plus intéressante si l'auteur en personne peut le lire parce que ça leur permet de voir s'ils ont, par exemple, la même vision des personnages, ou qu'ils entendent la même voix, etc.
Comment se sont déroulées les séances d'enregistrement ?
C'est justement là que j'ai compris pourquoi dans le monde les écrivains évitaient d'accomplir cette tâche que j'ai trouvée extrêmement épuisante tout de même. On a eu à valider une plage horaire de 12h. 12h entières… Enfermée dans une cabine de 1m,50 sur 1m,50. Pas de ventilation, ni de clim, rien du tout… 12h de fatigue intense qui valaient le coup. Reste ensuite la post-prod. Une fois qu'on a eu le kilométrage de son de 12h, il nous reste à garder l'essentiel. Et les 12h, je les ai enregistrées sur 4 jours, environs 3h par jour, avec la pause. Tout en sachant qu'une fois à l'intérieur, vous ne pouvez pas tenir plus de 30 minutes. Si cet audiobook marche, Arabesques éditions et moi convertirons tous mes romans.
Et quel est le livre que vous avez choisi de convertir en premier ?
Il s'agit du «Cauchemar du Bathyscaphe», le tout premier volet de ma trilogie. Pourquoi ? Parce que c'est le plus racontable. J'ai trouvé que c'était une trilogie d'action. Ça bouge, c'est rythmé, imagé et scénarisé. Je me suis dis que c'était un choix idéal pour commencer. Après, j'en ai parlé à M.Moncef Chebbi, propriétaire des éditions Arabesques, pendant la dernière édition de la Foire du livre au Kram. J'ai proposé aussi l'idée à mes lecteurs qui étaient très enthousiastes. J'ai été très soutenue par ma maison d'édition. Il s'agit d'ailleurs de la toute première maison d'édition dans le monde arabe à s'être lancée dans cette aventure et à avoir opté pour un audiobook francophone. Une conférence de presse aura lieu dans 3 semaines pour le lancement officiel.
D'après vous, est-ce une rupture avec la forme classique du livre ?
Non ! Pas du tout. Et les retours que j'ai reçus sont divers : plusieurs lecteurs avouent adorer lire en écoutant. Je me dis, «comment est-ce possible?». Les gens adorent faire ça, chacun a sa façon de lire. Il y a ceux qui aiment seulement écouter, et d'autres qui veulent écouter et lire en même temps, ou d'autres encore qui écoutent à plusieurs, une sorte de lecture auditive commune. Ecouter en faisant la vaisselle, dans une salle d'attente, dans les embouteillages. Personnellement, j'ai du mal à me concentrer sur l'audiobook, ma tête part dans tous les sens. Je suis très curieuse de savoir comment mes lecteurs et les nouveaux lecteurs vivront cette expérience. De nos jours, on dit «J'ai lu un bouquin en audio», pour la personne, quand il l‘écoute, il le lit forcément, ce qui n'est pas faux. On a hâte de se lancer dans cette aventure : on verra l'écho que va avoir le lancement du tout premier audiobook. Comme tout terrain inconnu dans lequel on entre, on va forcément commettre quelques erreurs et en fonction de ces erreurs-là, on poursuit. Pour l'instant, ça sera notre lancement-test. Et comme il s‘agit d'une première expérience, les gens voudront sans doute essayer. On est dans l'ère de l'instantané et de la rapidité, cette invention est dans l'air du temps. Encore une fois, on est pionnier dans le monde arabe mais pas dans le reste du monde. On est à la bourre et il était temps. C'est la bifurcation qui montrera que le papier va survivre. Cette invention est très interactive mais ne mettra sans doute pas fin à l'existence de la version papier qui a survécu au cinéma, à la radio et à internet. Le livre survivra à tout !
Et si vous nous donniez un aperçu de votre dernière publication-surprise «Les cendres du Phœnix» ?
(Rire), Je dois préciser que la moitié de cet ouvrage était déjà écrite depuis 2012, à l'époque où j'avais publié «Destin». J'ai rectifié quelques lignes et le tour était joué. Elle est liée à la 2e nouvelle. On peut lire ces deux nouvelles indépendamment ou ensemble d'une seule traite. Elles sont interdépendantes : c'est-à-dire que quand on les lit ensemble, on peut déceler un fil conducteur, mais quand on les lit séparément, on ne se rendra compte de rien. Les nouvelles n'ont jamais été mon fort ! Les histoires courtes me coupent les ailes. Mais ici, ce qui est différent, c'est que tout se passe en Tunisie. Très loin de l'univers imaginé que j'ai conçu auparavant. Ce livre est un ovni dans mon parcours. Désormais, si des lecteurs veulent découvrir mes écrits, je leur conseillerais en premier «Les cendres du Phœnix».


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