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L'interview du dimanche avec Anouar El Fani, écrivain: « Il existe un état de délabrement moral de pans entiers de notre société »
Publié dans Le Temps le 19 - 03 - 2017

A quelques jours de la Foire internationale du livre de Tunis, la question de la crise de lecture et spécialement les problèmes de la lecture francophone dans notre pays se pose de nouveau. Selon les récents chiffres, le Tunisien ne lit en effet qu'une page et demie par an sans compter le fait que la langue de Molière est de moins en moins maîtrisée. Ces tristes données n'empêchent pas certains de continuer à produire en roman, en poésie, en théâtre et en essaie des œuvres qui font face à un avenir incertain. Anouar El Fani, historien de formation, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé ‘Journal d'un apostat'- Arabesques éditions. Au cours de cet entretien, il est revenu sur des questions essentielles du monde littéraire tunisien.
-Le Temps: A la veille de la fête de l'Indépendance, pensez-vous que le trait civil de notre Etat tunisien soit en danger ?
Anouar El Fani:A la veille de l'anniversaire de l'indépendance qui a été, grâce à Bourguiba et ses compagnons, fertile en réalisations, en conquêtes, en acquis inestimables pour toutes les catégories sociales, je ne peux concevoir un seul instant que le caractère civil et laïque de l'Etat national tunisien soit en danger, et donc menacé de s'écrouler et de disparaître. Certes les partisans du retour aux ténèbres du moyen âge, aux siècles obscurs parés de tous les oripeaux d'une fallacieuse authenticité, ne désarment pas et continuent de jurer la perte de ce grand acquis de notre pays qu'est la laïcité. Mais je reste persuadé que les femmes et les hommes libres de cette terre, creuset où se sont fondues et épanouies les plus brillantes cultures, veilleront toujours au grain, resteront debout et finiront par avoir raison de l'immonde barbarie obscurantiste.
- Estimez-vous que l'élite intellectuelle en Tunisie se limite à la théorie sans pour autant être capable d'aller vers le terrain et d'y avoir une réelle influence ?
L'élite intellectuelle tunisienne me semble pécher depuis toujours par quelques excès qui, d'ailleurs, ne lui sont pas propres à vrai dire. Excès de confiance bien sûr, mais aussi de prudence, de velléité et, dans les périodes de troubles et d'incertitude, un excès de pessimisme non sans une certaine délectation morose. En outre, elle a de toute évidence un goût prononcée pour la théorisation et les querelles idéologiques souvent stériles. Cet état d'esprit et ces prédispositions à disserter et à ratiociner à l'infini sur "la théorie" la conduit à oublier ou même à déserter purement et simplement le terrain des luttes concrètes, de la véritable pratique sociale porteuse et annonciatrice de perspectives réellement prometteuses. Lorsque cette élite instruite et imbibée de culture universelle se décide parfois à sortir de sa bulle, de sa tour d'ivoire pour s'impliquer à fond dans le combat effectif, dans la mêlée pour ainsi dire, tout peut devenir possible, comme cela a été le cas chez nous lors de la gigantesque fronde du Bardo durant l'été 2013, après l'assassinat de Mohamed Brahmi. Cette élite, menacée dans son être même par l'islamisation rampante de la société, a enfin daigné se joindre quotidiennement aux masses pour barrer la route au péril fasciste. Et son influence sur le cours des événements durant ces journées dramatiques et historiques n'a pas été négligeable.
- Est-ce que vous vous sentez, vous aussi, partie prenante dans cet état de ‘dépression collective' que vit le pays?
Effectivement, il m'est arrivé et il m'arrive encore de passer par des périodes de grosse déprime quand je constate l'état de délabrement moral de pans entiers de notre société. Un constat qui n'incite guère à l'optimisme et qui pousse même de plus en plus de compatriotes ayant béni "la révolution" du 14 janvier à la maudire aujourd'hui sans nuances et sans autre forme de procès. J'estime néanmoins qu'il faut savoir raison garder et ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Tout n'est pas négatif dans le véritable séisme qui avait secoué le pays en 2011. Comme je le dis dans mon livre, tout en exprimant bien des craintes, tout en formulant bien des réserves et des doutes, je refuse de céder à la panique, au découragement, au désespoir, car ça serait une attitude défaitiste, démissionnaire et, à terme, suicidaire. La nuit sera peut-être un peu plus longue et froide que ce qu'on escomptait au départ dans l'euphorie de "l'illusion lyrique", mais, sans faire preuve d'un optimisme béat, je persiste à croire contre vents et marées, et dans les pires bourrasques, que le jour et donc la lumière seront un jour au rendez-vous.
- Certains assurent que nous sommes en train de vivre le déclin du « Printemps arabe ». Partagez-vous cet avis?
Oui, il me suffit de regarder autour de moi pour constater qu'un certain "printemps arabe" est non seulement sur le déclin, mais a bel et bien vécu dans la forme qu'on lui a connue. Je partage d'une certaine manière l'avis de ceux qui l'ont enterré, mais ce n'est guère une raison pour se laisser aller au désenchantement, renoncer au combat et perdre tout espoir d'un nouveau sursaut salvateur, d'une véritable et féconde renaissance tant espérée et attendue depuis des lustres.
-Aujourd'hui, écrire en français devient presque un pari. Déjà qu'on a du mal avec la lecture arabophone, on se pose beaucoup de questions sur l'avenir de la littérature francophone?
Effectivement, par les temps qui courent c'est une véritable gageure d'écrire des livres en français étant donné que la francophonie ne cesse de perdre du terrain aussi bien chez nous en Tunisie, que dans tous les autres pays arabes théoriquement francophones. Il est donc parfaitement légitime de s'interroger sur le devenir de toute forme de littérature s'exprimant dans la langue de Voltaire, car le nombre de ses lecteurs potentiels est en constante diminution et se réduit comme une peau de chagrin depuis de nombreuses années. Ce recul continu a certes fait l'objet de pas mal d'études et d'analyses visant à l'expliquer et à essayer d'y remédier d'une certaine manière, mais tout laisse à penser qu'il est inexorable. Les dégâts causés par l'arabisation progressive, puis quasi systématique de l'enseignement à l'orée des années 80 me paraissent irrémédiables, et il m'est difficile d'imaginer que l'on puisse un jour inverser cette tendance et freiner la dégringolade de la langue française sous nos latitudes. Au train où vont les choses, elle risque dans un proche avenir d'être plus ou moins reléguée aux oubliettes, hélas ! De nos jours, on peut constater aisément qu'elle est devenue l'apanage d'une élite intellectuelle francophile, de plus en plus minoritaire et souvent en butte à l'hostilité des partisans inconditionnels de l'arabité et du retour aux sources, autrement dit du repli identitaire le plus ravageur. Partant de ce simple constat d'évidence, on pourrait supposer que la lecture arabophone profite de cette désaffection du tunisien à l'égard du produit culturel francophone, en particulier le livre. Il n'en est rien cependant, toutes les études et enquêtes d'opinion ont largement démontré que le tunisien moyen, quel que soit son niveau socio-économique, n'achète que très rarement un livre, et consacre un temps dérisoire à la lecture. Et ce constat a quelque chose de profondément choquant et affligeant pour moi.
-Certains écrivains estiment que cette crise de lecteur est surtout causée par le manque (voire la médiocrité sur le fond et sur la forme) des œuvres proposées sur le marché. Partagez-vous cet avis?
Non, je ne partage pas du tout cet avis qui impute la responsabilité de ce que vous qualifiez de "crise de lecteur" aux auteurs et à la médiocrité des œuvres proposés sur le marché du livre. C'est une explication et un prétexte que je trouve franchement piteux. Comme dans tous les domaines de la vie artistique et culturelle, il arrive certes que l'on tombe sur un produit culturel, un livre en l'occurrence, qui ne répond pas aux critères objectifs minimum, aux exigences minimales d'un lecteur averti. Mais force est de constater que, d'une façon générale, la production et la distribution de livres de toutes sortes, dans les deux langues, sont en constante progression, et que tant sur le plan du fond que sur celui de la forme, la production éditoriale est de plus en plus variée, féconde et de bon aloi. Les quelques inévitables couacs que l'on peut sans doute observer ici et là sont dans l'ordre naturel des choses, et ne peuvent donc expliquer le marasme que vous évoquez à juste titre. La véritable raison est à chercher malheureusement dans le manque manifeste d'engouement du tunisien pour ce loisir irremplaçable et majeur qu'est la lecture.
-N'avez-vous pas peur d'être classé parmi les renégats comme il se passe actuellement pour Kamel Daoud eu égard au sujet que vous invoquez dans votre ouvrage?
Vous me faites là un bel honneur en me comparant à Kamel Daoud, cet écrivain et polémiste bourré de talent et plein d'idées, qui a raté d'un cheveu le prix Goncourt et qui défraie brillamment la chronique aussi bien chez lui en Algérie qu'en Occident. Je suis parfaitement conscient de mes limites. Cela dit, et pour répondre clairement à votre question, sincèrement, je ne pense pas que l'on puisse considérer comme un renégat l'auteur d'un livre qui ne fait que mettre en scène un personnage romanesque, purement fictif, que les vicissitudes de l'histoire et du récit conduisent peu à peu à perdre la foi. Cet imam en butte à l'hostilité grandissante des intégristes musulmans, menacé, indigné et révolté par l'extrémisme religieux des fondamentalistes de tout poil, a fini par pousser sa logique jusqu'au bout en tournant complètement le dos à la religion. Par son franc-parler et sa grande ouverture d'esprit, c'est un imam atypique, complètement hors norme. Il détonne effectivement dans un milieu arabo-musulman prisonnier de son passé, qui étouffe sous le poids des archaïsmes de toutes sortes et des idées reçues. Déçu par un "Printemps arabe" qui vire au cauchemar, revenu de toutes ses illusions religieuses, il n'aspire plus qu'à vivre sa vie ici-bas, en épuisant le champ du possible. Le sujet que j'évoque dans ce deuxième roman s'inspire évidemment d'une actualité des plus brûlantes et tragiques, mais il n'a rien d'explosif. Les états d'âme de ce personnage de fiction ont certainement été ceux de nombre de ses confrères imams durant les années de plomb que l'on a connues sous le règne de la Troïka. Mais lui, pour les besoins de la démonstration et de l'intrigue, si l'on peut dire, je lui ai fait franchir le Rubicon.
- Pensez-vous que votre livre puisse contribuer dans la lutte contre la radicalisation?
Je ne saurais pas répondre à une telle question. Quand j'avais pris la décision d'écrire ce livre au lendemain du deuxième assassinat politique ayant endeuillé notre pays, je n'avais qu'une idée, qu'un souci en tête : coucher noir sur blanc mon indignation, ma révolte, mon horreur face à la barbarie rampante qui menaçait d'anéantir tous nos acquis et notre modèle de société. Je voulais pousser un cri du cœur, dénoncer les menées rétrogrades et obscurantistes et surtout témoigner en disant tout ce que nous étions en train de subir et d'endurer sous le couvert de la religion et de discours mensongers sur une authenticité illusoire et obsolète. Je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir écrit un livre engagé au sens politique traditionnel, et je ne sais pas s'il peut être d'une quelconque utilité dans la nécessaire lutte contre la radicalisation. Mais s'il peut contribuer d'une manière ou d'une autre à secouer le cocotier, comme on dit, à dessiller si peu que ce soit les yeux de quelques-uns de mes compatriotes, je serai bien entendu ravi, car j'aurai l'agréable impression d'avoir fait œuvre utile. Cependant, il y a loin de la coupe aux lèvres, dit l'adage...
- Etes-vous dans l'approche qui veut que la lutte contre le terrorisme et la radicalisation doit, aussi, se faire sur la base de la culture?
Ah oui ! Je suis entièrement d'accord avec cette approche qui place la culture au sens le plus large et le plus universel du terme au centre du débat. Je le dis d'ailleurs dans le livre : les enjeux sont plus que jamais culturels dans notre monde arabo-musulman en proie à toutes les convulsions mortifères déclenchées par "le Printemps arabe" .Si la culture est constamment dans le collimateur de Daech et de ses suppôts, c'est parce qu'elle représente une arme d'émancipation contre leur odieuse barbarie.
-Est-ce que ce nouveau livre signe le passage d'Anouar El Fani à la littérature ‘militante' qui s'inscrit dans le combat actuel d'une partie de l'élite intellectuelle contre la réaction islamiste?
Tout en me sentant impliqué corps et âme dans l'indispensable lutte contre toutes les formes d'intégrisme islamiste réactionnaire, tout en estimant qu'il faut être constamment mobilisé pour ne pas céder le moindre pouce de terrain aux tenants de l'islam politique qui ne désespèrent pas de parvenir un jour à régenter toute la vie politique et sociale, tout en considérant que, de nos jours, le seul combat qui vaille, c'est celui qui vise à faire de la laïcité une valeur suprême, ce roman ne signe évidemment pas, comme vous dites, mon passage à une littérature que vous qualifiez de militante ou engagée. Ce livre est né dans un contexte tragique bien particulier, et il me tenait particulièrement à cœur de rappeler certaines vérités, de démystifier l'islam politique et les impostures de ses marchands d'illusions. Ce roman, je l'ai conçu comme un vibrant hommage à la résistance de mes compatriotes, notamment les femmes, aux menées subversives et destructrices de l'islamisme comme idéologie religieuse intolérante et manifestement totalitaire.
-Est-ce que vous vous inscrivez dans la tradition de la littérature maghrébine francophone? Une littérature qui évoque toujours le côté identitaire qui va, généralement, dans le sens de régler des comptes avec l'identité?
J'essaye effectivement et fort modestement de m'inscrire dans la tradition de la littérature maghrébine d'expression française qui a donné lieu, chez les écrivains algériens et marocains en particulier, à d'authentiques chefs-d'œuvre mondialement reconnus et encensés. Mais encore une fois, loin de moi l'idée de pouvoir rivaliser avec ces monstres sacrés de la plume. Quant au "côté identitaire" auquel vous faites allusion, et qui affleure effectivement dans de nombreux livres écrits par des maghrébins, je n'y attache assurément pas beaucoup d'importance. Pour dire les choses comme je les ressens, sans pathos ni précautions oratoires, je n'éprouve aucun complexe identitaire. Les crispations identitaires me gênent et m'agacent prodigieusement, car elles sont porteuses de ressentiment, de haine et de bien d'autres périls mortels. Le grand écrivain franco-libanais Amine Malouf a écrit des pages lumineuses sur ce thème dans son remarquable essai sur "les identités meurtrières". Je n'ai aucun souci, aucune espèce de compte à régler avec la si complexe notion d'identité. Je puise autant que faire se peut dans ce magnifique "butin de guerre" qu'est la langue française, comme l'a si bien dit un écrivain algérien, pour témoigner et me libérer d'un poids; car je crois dur comme fer aux vertus cathartiques de l'écriture. Les livres m'ont sauvé, écrire me rend si heureux et épanoui.
-La foire internationale du livre de Tunis aura lieu dans quelques jours, cette occasion peut-elle présenter une sorte de réconciliation entre le lecteur et l'écrivain ou pensez-vous qu'il s'agit d'une simple occasion commerciale?
La foire internationale du livre, qui se tiendra dans quelques jours à Tunis, est tout de même beaucoup mieux qu'une simple aubaine commerciale pour les centaines d'exposants venus de tous les horizons. En tout cas, je l'espère. Le côté mercantile ne peut et ne doit en aucune façon occulter l'aspect proprement culturel qui fait affluer chaque année des dizaines de milliers de personnes vers ce temple du livre. Ce lieu, propice à toutes les rencontres et découvertes, peut en effet offrir une très belle opportunité pour réconcilier les férus de lecture avec les écrivains et leurs livres. Enfin, j'aimerais conclure cet entretien en citant un grand écrivain français, Jules Renard :" Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux". Je dédie cette fameuse et très belle citation à tous les esprits libres, fervents passionnés de littérature, de lecture et d'écriture.
S.B


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