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En attendant l'oiseau rare
chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 10 - 2010


Par Hmida Ben Romdhane
Le Président syrien Bachar Al Assad a donné une longue interview au journal saoudien basé à Londres, Al Hayat, parue au début de cette semaine et dans laquelle il a abordé un grand nombre de sujets régionaux et internationaux. Les réponses du Président syrien aux questions d'Al Hayat ne comportaient pas de révélations particulières. Qu'il s'agisse du Liban, de la question de la paix dans la région ou de l'Iran, les positions de la Syrie, connues depuis que feu Hafedh Al Assad était au pouvoir, ont été réaffirmées encore une fois par son fils.
Toutefois, son évaluation de la politique américaine a quelque peu surpris. Non pas par son opposition à cette politique qui, du reste, a presque toujours distingué la Syrie, mais par la dureté inhabituelle dans le chois des mots pour évaluer cette politique. Qu'on en juge : «L'expérience des dernières décennies montre que là où vont les Etats-Unis, ils amènent avec eux le chaos. Les faits prouvent cela. La situation en Afghanistan est-elle stable ? La situation s'était-elle stabilisée en Somalie quand ils étaient intervenus dans ce pays ? Avaient-ils amené la stabilité au Liban en 1983 ? Ils ont provoqué le chaos partout où ils sont allés.» Voilà ce qu'a dit en substance le Président syrien en réponse à une question relative à la politique étrangère américaine.
Ce qui est surprenant, ce n'est pas tant le contenu de cette évaluation des interventions américaines à travers le monde, que la décision de dire les choses aussi franchement et aussi crûment, sans le recours aux acrobaties diplomatiques d'usage. La raison pourrait être que le Président Assad a perdu tout espoir d'amélioration sérieuse des relations syro-américaines.
Il faut noter que la Syrie a toujours été intéressée par une amélioration de ses relations avec les Etats Unis, mais que les conditions posées par Washington ne pouvaient pas être acceptées par Damas, à moins d'un revirement brutal et d'un reniement des choix politiques et stratégiques qui caractérisent le pays depuis 1970, année où Hafedh Al Assad accéda au pouvoir.
Les Etats-Unis ont dit et redit que pour normaliser leurs relations avec la Syrie, celle-ci devrait s'éloigner de l'Iran et couper tout lien avec le Hezbollah libanais. Ceci est évidemment inacceptable pour les dirigeants syriens pour différentes raisons. D'abord, les Syriens sont convaincus que même s'ils font toutes les concessions requises par les décideurs américains, ceux-ci ne feront jamais les pressions nécessaires pour amener Israël à se retirer des hauteurs du Golan.
Ensuite, l'Iran est un allié stratégique de la Syrie, et les dirigeants syriens sont loin d'être de piètres stratèges pour échanger leur meilleur ami contre une relation incertaine avec l'allié stratégique de leur pire ennemi. Les Syriens n'oublieront sans doute jamais leur participation à côté de Washington à la guerre de 1991 pour expulser les troupes de Saddam du Koweït, une participation que les Etats-Unis avaient ignorée entièrement, puisqu'ils n'ont pas changé d'un iota leur politique anti-syrienne.
Enfin, la situation de la Syrie est aujourd'hui nettement meilleure de celle qui prévalait il y a quelques années quand elle était entourée de deux sérieux ennemis : l'Irak et la Turquie. Celui-là, en dépit de la persistance du chaos, ne constitue plus un danger ; et celle-ci, depuis l'arrivée au pouvoir du parti de Tayyip Erdogan, ses relations avec la Syrie se sont améliorées de manière spectaculaire. Il y a dix ans, Damas et Ankara étaient au bord de la guerre, aujourd'hui, ils sont presque alliés. Tout ça pour dire que la Syrie est aujourd'hui très à l'aise dans son environnement régional avec des relations stratégiques avec l'Iran et de bon voisinage avec la Turquie. Par conséquent, elle n'a aucune raison pressante de courir derrière la normalisation avec les Etats-Unis.
Si l'on examine de très près le ton et les mots choisis dans son évaluation des interventions américaines à travers le monde, on constatera que le Président Assad est assez irrité. Peut-être à cause de l'entêtement des Etats-Unis qui continuent de croire sérieusement que le simple fait d'envoyer leur ambassadeur à Damas est «un cadeau» fait aux syriens qui, en retour, doivent se soumettre aux conditions américaines.
Clairement, les Etats-Unis semblent incapables de comprendre les immenses changements intervenus dans la région depuis leur invasion désastreuse de l'Irak en 2003. Les décideurs américains ont visiblement beaucoup de mal à reconnaître l'énorme influence qu'ils ont fait gagner à l'Iran depuis qu'ils l'ont débarrassé de ses pires ennemis : Saddam à l'ouest et les talibans à l'est.
L'Iran est aujourd'hui beaucoup plus fort et beaucoup plus influent dans la région que les Etats-Unis dont l'armée a lamentablement échoué en Irak et en Afghanistan. Et la Syrie a d'autant plus de raisons de s'attacher à son alliance avec l'Iran, que ce pays n'a jamais été aussi fort qu'il ne l'est aujourd'hui, grâce justement aux erreurs monumentales commises par les responsables de la politique étrangère américaine.
Pour gagner du temps et de l'énergie, Washington devrait comprendre que l'envoi d'un ambassadeur à Damas, même après cinq ans d'absence, est très insuffisant pour convaincre la Syrie de changer radicalement de politique. Une seule chose pourrait peut-être convaincre les dirigeants syriens de franchir un tel pas : la certitude de récupérer les hauteurs du Golan. Pour résoudre ce problème et tous les autres en instance, la région a besoin d'un intermédiaire à la fois fort et honnête. On cherche toujours l'oiseau rare.


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