Le festival aspire à une reconnaissance beaucoup plus vaste de l'apport des femmes cinéastes et à être une vitrine culturelle pour la ville d'Hammamet qui connaît une carence artistique et culturelle importante. C'est sous l'égide du ministère de la Culture, de la direction du Centre culturel international de Hammamet et de la Fédération tunisienne des ciné-clubs que l'équipe organisationnelle de la 2e édition du Festival de films de femmes issues du secteur cinématographique, réalisatrices, cinéastes, productrices, actrices, monteuses, etc., a rempilé pour une deuxième année consécutive. Un challenge de taille réalisé bénévolement en dépit des difficultés. La levée du rideau s'est déroulée comme déjà annoncé dans la soirée du 11 octobre, à partir de 18h00. Des férus locaux de cinéma ont commencé à affluer à Dar Sebastian — point de rencontre initial — qui a réuni organisateurs de la manifestation, actifs sur place depuis 6 ans. Il s'agit du ciné-club Hammamet, composé d'un noyau de jeunes, présidé par Manel Souissi, également présidente de la Ftcc. Un ciné-club qui a été soutenu cette année par la directrice du Centre culturel de la ville, Mme Mounira Mnif, et son équipe. Ensemble, ils ont accueilli le public : participants, journalistes, et invités de cette session. Des guests comme les réalisatrices tunisiennes venues spécialement présenter leurs films, citons Fatma Chérif, réalisatrice du film documentaire d'ouverture «Tunisie, la mémoire juive», réalisé avec Saïd Kacimi en 2014 ; Ons Kammoun, qui a présenté hier 13 octobre, son film «Travelling», sorti en 2017, ou la jeune réalisatrice Sahar El Euchi qui sera présente lors de la projection de son court métrage «Entre deux», déjà récompensé à la Fifak de 2018. Des réalisatrices qui participeront à ce marathon de projections de films pendant 5 jours, et ce, dans la salle de projection principale du centre. Bassel Ramsis, scénariste égyptien, tient les rênes de la résidence scénaristique du festival pour la seconde fois et qui se poursuit actuellement avec pas moins de 5 jeunes réalisatrices tunisiennes. Un autre invité égyptien venu spécialement assister au festival, M. Mina Naggar, fondateur du «Med Fest Festival» en Egypte, est sur place afin de présenter quelques films qui ont vu le jour dans le cadre de son initiative et qui tourne essentiellement sur la thématique de la médecine au cinéma. Son projet a pris de l'ampleur au Caire, attirant de plus en plus de passionnés de cinéma et des jeunes issus du domaine médical. «La toute première édition du Medfest, qui a eu lieu il y a 3 ans, avait comme thématique les maladies mentales, ou les troubles psychologiques ou psychiatriques, l'édition suivante tournait autour de la femme et des maladies qui peuvent la toucher de près, et la 3e édition concerne les maladies juvéniles, l'enfant», nous déclare-il. Dans l'après-midi du 12 octobre, il a présenté quelques-unes de ses productions égyptiennes et a animé un master class également dans la matinée, ouvert au public et principalement aux jeunes participants cinéastes de «Films festival Academy», une formation sur 4 sessions destinée à renforcer les capacités, acquises des jeunes issus du secteur ciné. Un 2e master Class qui traite du «Journalisme culturel critique d'art et ou/promotion culturelle 1» et un 3e «Festival et valorisation du territoire», animé par Alix Ferraris se dérouleront au quotidien successivement. La parole aux cinéastes est de mise également pour parler de l'«Industrie cinématographique féminine». Les projections auront lieu tous les jours à partir de 18h00, avec des courts et des longs métrages, tels que «Benzine» de Sarra Abidi, «Fragments de rêves» de Behia Ben Chérif, le dernier succès déjà programmé actuellement dans les salles de cinéma «Papa Hedi – The man Behind de Microphone», le documentaire-hommage à Hedi Jouini réalisé par sa petite-fille Claire Ben Hassine, le film palestinien «Wajib» de Annemarie Jacir et, ou encore l'algérien «Les bienheureux» de Sofia Djama. Le festival aspire à une reconnaissance beaucoup plus vaste au fur à mesure des années, qui sera non seulement représentatif d'un secteur cinématographique truffé de talents féminins, mais qui ne les valorise pas assez au final, mais qui sera aussi une vitrine culturelle pour la ville d'Hammamet qui connaît une carence artistique et culturelle importante.