La mise en place d'une Banque des régions a été remise sur la table dans le projet de loi de finances 2019. Une institution qui devrait absorber la Banque de Financement des PME (Bfpme) et la Société Tunisienne de Garantie (Sotugar). Dans le projet de loi de finances 2019, la création d'une Banque des régions a été stipulée parmi les mesures visant à booster l'investissement. Rappelons que ce projet a été déjà débattu depuis quelques années comme un vecteur de développement régional. Mais la mise en place a pris beaucoup de temps. L'objectif proclamé de cette nouvelle banque est d'améliorer le système de financement afin de pallier les défaillances et mettre en place un nouveau modèle proposant des produits et services répondant aux besoins des entreprises. On vise ainsi à permettre aux petites et moyennes entreprises installées dans les régions intérieures d'avoir l'encadrement, l'accompagnement et le suivi nécessaires pour la réussite de leurs projets. On estime que cette nouvelle banque aura pour mission d'accorder des crédits directs ou des crédits à travers d'autres institutions financières. De même, il s'agit de mettre à disposition des lignes de financement au profit des banques partenaires. Le financement étant le principal souci des PME tunisiennes, la Banque des régions devrait trouver des solutions à cette problématique par un accès plus adéquat, dans une perspective de complémentarité avec le secteur privé. Ainsi, on prévoit de mettre en place une stratégie consacrant la bonne gouvernance et la transparence, suivant les bonnes pratiques internationales, selon le projet de LF 2019. Facilitation du financement En effet, face aux problématiques structurelles que connaissent les régions intérieures, la mise en place d'une telle institution devrait être bien pensée dans une perspective de facilitation du financement des projets, pour permettre plus de création d'emploi et améliorer l'inclusion sociale de ces régions. Le concept n'est pas nouveau et il a été développé dans plusieurs pays à travers le monde, surtout ceux qui ont adopté le modèle de décentralisation. La Tunisie qui démarre ses premiers pas vers ce processus devrait s'inspirer davantage de ces expériences. Selon une analyse de l'intermédiaire en Bourse «MAC SA» publié en juin 2017, ces banques ont réussi à réaliser des performances croissantes en renforçant leurs parts de marché. On indique que leur mode de fonctionnement décentralisé s'adapte aux besoins de la clientèle, puisque ce sont des banques mutualistes qui se distinguent des banques classiques par leur organisation, leurs objectifs, et leur gouvernance. La même analyse a indiqué que la création d'une telle banque aurait un impact sur le secteur agricole, qui est plus développé dans les régions intérieures et le milieu rural. A noter que des discussions ont été déjà entamées avec des représentants de la Banque des régions allemande «KFW» et le bureau d'études «Olivier Wyman», pour l'accompagnement à la mise en œuvre du projet. Elle aura pour capital 400 MDT, selon le ministère des Finances.