«Le CA a besoin de constance et de consistance de haut niveau». «Le CA est bel et bien dans le rouge. S'il arrive à se sortir de ce guêpier, ce sera un soulagement, pas une satisfaction. Il faut une réelle prise de conscience pour redresser la situation. La solidarité, l'union sacrée qui doit être décrétée, la communication de proximité auprès des joueurs, tout cela est important pour balayer le doute actuel après une série de matches médiocres. Dans les vestiaires aussi, les joueurs doivent se montrer exemplaires en termes d'implication et de cohésion. Il y va de la notoriété du CA. Franchement, pour ce CA-là, dans un cas pareil, ça fait mal. Le spectre de la honte est là ! C'est un sacré coup porté à un club supposé en hausse après la place d'accessit acquise de haute lutte, la saison passée. Le CA est un club sanguin dans sa façon de vivre en permanence en état de tension ou de crise. Le propre des grands clubs est d'alimenter leur légende avec des «remontada», des renaissances et des remontées spectaculaires. Maintenant, soyons volontairement cruels : qui semble penser que ce CA est fourni en joueurs de talent ? Personne ! Qui parierait sur une reprise en main salutaire du CA ? Personne. Pourtant, un CA resplendissant, c'est l'assurance d'un championnat vivant. Bref, les décideurs clubistes auraient dû commencer à travailler en restant sur du concret. Quand on se projette, il faut baliser le terrain et s'appuyer sur des constantes. Il y a un peu plus d'un an, on avait commencé à dessiner les contours du prochain effectif du CA. Sauf que ces plans ont volé en éclats par la suite. Résultats des courses, en l'état actuel des choses, l'opération est loin d'être conclue, vu que l'effectif aura subi un sacré lifting avec des départs en cascade et des alternatives peu crédibles. Maintenant, ce flou doit pousser les tenants clubistes à prendre des positions claires sur l'avenir immédiat du CA. En clair, l'ajustement du groupe doit maintenant faire partie du cahier des charges du club afin d'aborder avec une relative sérénité le prochain trimestre». «Changer de module de jeu» Techniquement, au CA, Saber Khelifa, le capitaine qui se trouve être à la fois le meilleur joueur et le buteur attitré, est parti. Le coup été rude pour un effectif déjà fragilisé par les départs de plusieurs cadres. Le CA actuel n'est pas un champ de ruines, mais avec ce groupe, il ne peut tenir son rang. L'autre grande inconnue réside dans le projet de jeu du staff technique. Après le couac Jose Riga, quel plan de jeu pour le CA de Chiheb Ellili ? On a noté que le profil de jeu réside dans ce bloc avancé où le CA veut jouer haut et s'installer dans le périmètre adverse. Or, avec des joueurs quelque peu lents et lourds, l'on s'expose aux contres et aux rushs rapides des véloces avants adverses. Donc, le CA doit changer de module de jeu. Vous savez, les dernières déconvenues successives sont lourdes de sens. Le CA n'y arrive plus, car il ne s'en donne pas les moyens. Et si la situation reste en l'état, la tendance est bel et bien au classement dans le ventre mou du tableau. Avec l'arrivée de Chiheb Ellili, l'on s'est dit qu'autant repartir avec un staff qui connaît la maison. L'on s'est dit que cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives aux clubistes. En vain jusque-là. Résultats des courses, le CA va donc devoir rebâtir, qui plus est, avec des moyens actuels limités, vu que les finances sont fragiles pour les raisons que tout le monde connaît». «Le vivier plutôt que les seconds couteaux» «Vous savez, quand des départs ne sont pas compensés, il faut du moins miser sur le vivier et non pas engager des seconds couteaux. Des seconds couteaux, qui, dès le départ, n'ont pas soulevé un vent d'enthousiasme. En clair, au rayon des satisfactions, c'est le vide intégral. Avec des joueurs peu remuants et peu clinquants, le groupe ne peut que se faire conspuer. Bref, si l'on se réfère à la devise des Phocéens de Marseille, au CA, ce n'est pas droit au but, mais droit dans le mur ! Le désarroi est total et le fiasco incommensurable ! Le CA devra vite se réinventer s'il ne veut pas quasiment disparaître ! Et dire que le CA va retrouver la C1 cette saison. Il aura besoin d'un effectif élargi, sinon ce sera une sortie rapide par la petite porte. Le CA de ces deux dernières années, c'est beaucoup de départs, peu d'arrivées, et surtout, plusieurs inconnues. Même volet technique, avec des entraîneurs furtifs (Simone, Riga, Ellili, Marchand et Kolsi), le style de jeu agressif et offensif du CA ne peut perdurer quand on change d'entraîneur tous les trois mois ! Maintenant, ce CA qui avait tant séduit tantôt, entretient le doute. Que de motifs d'inquiétudes pour les supporters clubistes. Le problème actuel au CA, c'est qu'on n'a pas forcément le temps, même si on a l'argent». «Le spleen permanent» «C'est un véritable cauchemar vécu depuis le début de saison. Sur le terrain, le CA ne s'évite pas les migraines et le spleen. Le championnat n'en est qu'à ses premiers balbutiements et voilà déjà que le titre s'éloigne. C'est inconcevable et inadmissible pour le CA ! Même volet fans, le CA ne fait plus saliver ses supporters, sans oublier les maux de tête sur le terrain juridique. Il y a aussi le volet communication à revoir. Il aurait été préférable de dire aux fans que ce CA-là ne peut tenir la route balisée par les autres grands de la compétition. Vous savez, s'il faut parfois savoir positiver et se montrer optimiste, il faut aussi se montrer franc pour rassembler à terme autour du CA. Tout le monde savait que l'arrivée d'un avant-centre de renom serait la condition «sine qua non» à une saison réussie. Maintenant, l'on n'arrive même plus à expliquer la différence globale de niveau entre Saber Khelifa et Sasrako ! Franchement, ce n'est pas une question de notoriété, mais de talent. Les Sasrako et autre Compaoré ne sont pas victimes de certains clichés entourant leur style de jeu balle au pied. Non, loin de là ! Ils ne représentent tout simplement pas ce qui se fait de mieux chez nous en Ligue 1. Regardez les continentaux du CAB et vous comprendrez (Aliou Cissé, Youssufa Mbengue et autre Ouattara). Ecoutez, le CA a besoin de constance et de consistance de haut niveau. Autrement, il va au-devant de gros ennuis».