José Riga a les défauts de ses qualités, son jusqu'au-boutisme téméraire et inédit détonne, mais le Belge peine à entrer dans le cœur des Clubistes. Et même s'il a tout fait pour donner un style de jeu à cette équipe, les quelques séquences plaisantes entrevues ça et là n'étaient que l'arbre qui cachait la forêt pour un onze sans idées, abandonné à ses velléités individuelles dans le jeu, et dont l'expression collective est illisible. Corrigé par le ST, le CA est désormais en plein doute. Une situation intenable et inextricable qui aurait poussé les décideurs clubistes à limoger l'entraîneur José Riga. Ces derniers temps, la loi des séries obligeait le Club Africain à s'accrocher à quelque chose, même sans certitudes, dans la perspective d'aborder le premier tournant du championnat. La situation étant ce qu'elle est, il fallait forcément rompre avec ce cycle ombrageux, ce début de saison poussif avec un CA terne et sans relief. Car jusque-là, juste avant la confrontation face aux Bardolais, le Club Africain avait montré deux facettes. Empruntés à domicile (pour ne pas dire plus), dans cette enceinte de Radès qui ne semble plus à sa taille, les Clubistes n'ont même pas rectifié le tir hors de leurs bases! L'on s'attendait pourtant à ce qu'ils gomment certaines imperfections entrevues ça et là du côté de Gabès, face au SG, comme si leurs défauts se gommaient dans le contexte d'une équipe qui n'a pas à faire le jeu, en vain... Ce faisant, en dépit du succès face aux Usémistes, un éclair dans la grisaille, quelque chose d'alarmant couvait dans ce contraste. En clair, aujourd'hui, le CA n'y arrive plus, même à domicile. Quelles sont les raisons de ce naufrage ? Une défense aux abois C'est l'un des chantiers les plus vastes depuis le début de saison, et il n'a jamais été réglé. Derrière, le CA traîne ses états d'âme comme un boulet avec un axe fébrile et des latéraux inconstants. Il faut comprendre que depuis le départ du brave Seïf Tka, le CA a tergiversé avant de perdre ses repères dans une charnière souvent chamboulée. La recrue hammamétoise de l'an passé, Sami Hammami, ne donne pas satisfaction. Fakhredinne Jaziri, le défenseur-buteur, suscitait beaucoup d'espoir après une saison encourageante, mais ses failles dans l'anticipation et sa difficulté à se retourner plombent son bilan. Bilel Ifa, quant à lui, n'est pas plus rassurant. Sa montée en puissance lors des matchs amicaux, après quelques prestations calamiteuses par le passé, ne s'est pas confirmée. Aucune identité de jeu José Riga a les défauts de ses qualités, son jusqu'au-boutisme téméraire et inédit détonait, mais le Belge peinait à entrer dans le cœur des Clubistes. Son premier revers ou semi-échec face aux Verts du CSHL fut ainsi annonciateur de ce que cette saison allait être pour le CA. Et même s'il a tout fait pour donner un style de jeu à cette équipe, les quelques séquences plaisantes entrevues ça et là n'étaient que l'arbre qui cachait la forêt pour cette équipe, un onze sans idées, abandonné à ses velléités individuelles dans le jeu, et dont l'expression collective est illisible. La fracture ne pouvait donc que s'accentuer entre les différentes composantes du jeu clubiste. Pour revenir au plateau technique, et en l'état naturel des choses, certains nostalgiques se rappellent forcément de l'époque de Bertrand Marchand et de l'épopée de Kamel Kolsi avec les discours travaillés et policés de ce dernier. Cette époque est, semble-t-il, révolue même si Marchand est actuellement en négociations avancées avec l'exécutif clubiste. Au CA comme nulle part ailleurs, quand le navire tangue, le coach paye l'addition. Pour les recrues inconsistantes, pour l'effectif réduit, pour les blessés, pour les cadres qui ne se concentrent pas! Le coach est le coupable tout désigné ! Sauf que si le football se joue sur le terrain et uniquement sur le terrain, quand on a la chance d'appartenir à l'escouade clubiste, il faut impérativement s'accrocher et apprendre l'histoire de ce club. Parce que la prestation face au leader stadiste était une honte! Tout le monde regarde l'entraîneur et lui demande de dépoussiérer ce géant désormais aux pieds d'argile ! Même volet structures du club, chacun doit prendre ses responsabilités et affronter la « meute » des détracteurs avec courage et dignité ! Bref, il faut entamer les réformes qu'il faut sans délai, car dans le cadre sportif, le fossé ne fait que se creuser sur le plan du relationnel entre un entraîneur en quête de ressorts et un groupe qui ne répond plus ! Le CA actuel ne bluffe plus personne. Entre des animateurs du jeu qui s'attellent à colmater les brèches dans un milieu déserté sur les phases sans ballon, et des défenseurs à bout de souffle, les lacunes sont criantes. Qu'il semble loin le temps où le jeu clubiste se bonifie lorsque le onze « rouge et blanc » était dans la sobriété. Maintenant, il se détériore, au contraire, dès qu'il porte un peu plus le ballon! C'est révélateur du drame clubiste du moment !