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Le rôle crucial de la société civile
Terrorisme et lutte contre l'embrigadement des jeunes
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 11 - 2018

L'encadrement et la sensibilisation des jeunes par les associations est un rempart contre le processus de radicalisation et d'enrôlement de ces derniers.
La lutte contre le terrorisme comme phénomène social dangereux continue de mobiliser la société civile, un peu partout dans les régions du pays où plusieurs associations sont montées au créneau pour sensibiliser la population, notamment les catégories vulnérable sur le risque de la radicalisation et de l'enrôlement dans les rangs des groupes terroristes, d'autant plus que les réseaux de terroristes font usage de plusieurs stratagèmes pour amadouer, essentiellement, les franges vulnérables de la société et les intégrer dans leurs rangs.
Le sociologue Slaheddine Ben Fraj explique, à cet égard, que l'extrémisme religieux n'est pas un phénomène inné chez l'homme, mais trouve ses fondements premiers dans la famille, avant de s'installer à l'école pour devenir ensuite une doctrine religieuse obsédante pendant la période de chômage avant de finir dans les montagnes et les villes. Et c'est certainement cette peur de la radicalisation des jeunes qui inquiète désormais les pouvoirs publics et suscite le vif intérêt de la société civile, tant le phénomène est jugé dangereux pour la stabilité sociale et la sécurité de la population et du pays.
Les femmes rurales : des proies faciles et vulnérables
Rahma Jawadi, présidente de l'association de la femme rurale de Jendouba, évoque, à ce sujet,le combat que son association mène depuis plusieurs années, dans le cadre d'un projet financé par le Pnud pour la formation des femmes rurales dans les domaines de l'artisanat. Il s'agit, en effet, de faire face au risque de radicalisation violente des jeunes filles : un projet qui semble avoir donné, selon elle, ses fruits, du moins à certains égards, en faisant obstacle au processus de marginalisation des jeunes filles de la région lesquelles constituent, à ses yeux, une catégorie vulnérable susceptible d'être facilement influencée par le mouvement terroriste et les promesses qu'il leur offre pour un au-delà meilleur où l'individu trouvera son salut éternel.
L'association a déjà réussi une partie du pari qu'elle s'est engagée à relever en formant plusieurs dizaines de jeunes filles, et ce, dans le but de les sauver d'une dérive terroriste dans une région où les conditions de vie sont difficiles, voire pénibles, tant la pauvreté et la précarité y constituent des réalités amères pouvant expliquer le désarroi d'une population livrée à elle-même et vivant dans le dénuement le plus total, comme dans la localité de Rmila,dans la délégation de Fernana où la misère noire est une triste réalité qui choque le visiteur. Tout autour, plusieurs terroristes ont parfois élu domicile avant d'être chassés par l'armée et les forces de sécurité. Ammar,un octogénaire rabougri, éreinté par la vie dure, et qui est au chômage depuis un certain temps, nous explique que les jeunes, qui se sont radicalisés, l'ont été à cause de cette misère indescriptible à laquelle ils sont confrontés, y compris pour les diplômés de l'université.
Thouria Ferchichi, présidente de l'association «Soutiens-moi» de Kasserine, fait, part de son côté, de la difficulté que rencontrent les jeunes de cette région pour se frayer un chemin dans la vie et décrocher un boulot à même de leur garantir leur dignité et leur stabilité psychique, estimant que c'est la difficulté d'être qui a poussé de nombreux jeunes à l'addiction aux amphétamines et, par ricochet, au terrorisme .
L'association a déjà réussi, cette année, à prendre en charge 22 jeunes drogués et à en insérer quatre dans la vie socioéconomique, en les aidant à monter des projets pour leur compte personnel. Tous ont été sauvés, selon ses propos, du couloir de la drogue et du terrorisme.
Tahar Ghribi, président de l'association «Le développement écologique» à Aïn Sallem et Beni Mtir, dans le gouvernorat de Jendouba, garde l'œil vigilant, dans le projet de l'association, sur le volet de la lutte contre la radicalisation des jeunes. Car pour lui, seul le développement économique et humain peut barrer la route à ce phénomène étrange à notre société, se disant aussi très attentionné aux questions de promotion du tourisme local, en ce que cette activité est, à ses yeux, dispensatrice de bienfaits et constitue une barrière solide contre la radicalisation des jeunes, les chômeurs en premier lieu.
Processus de déshumanisation
Autant dire alors que ce sont les catégories vulnérables, notamment les jeunes issus des familles défavorisées et sans ressources matérielles ou vivant dans des conditions difficiles, qui représentent les proies les plus fragiles du terrorisme, mais aussi ceux qui vivent dans l'incertitude face à leur avenir et leur destin qui se font radicaliser rapidement.
Certains de ceux qui ont rejoint le maquis ont révélé aux enquêteurs, après leur arrestation, en particulier les adolescents, avoir subi des sévices sexuels à leur arrivée chez les groupes terroristes, pendant plusieurs jours même, jusqu'à les habituer à cette pratique, laquelle aboutit, inéluctablement à leur déshumanisation, avant de leur apprendre les techniques du meurtre et de l'égorgement des individus,en leur faisant croire que plus le meurtre est horrible et crapuleux plus la récompense est grande dans l'au-delà. Les terroristes leur font croire dans leurs fatwas et autres prêches récurrents qu'il faut tout éliminer, y compris les innocents, les animaux et même les arbres, en jetant l'anathème aussi bien sur la société et l'Etat, car ils sont jugés, les deux, des ennemis du mouvement terroriste.
Et c'est sans doute cette idéologie de la mort dans laquelle sont élevées les jeunes recrues du mouvement terroriste qui rend, selon certains sociologues, leur intégration sociale pratiquement impossible, du moins difficile, excepté pour ceux qui ne se sont pas encore sali les mains et réussi à fuir le mouvement.
Mais la société civile n'a pas croisé les bras face à ce topo inquiétant auquel est confrontée une partie de la jeunesse en poursuivant le combat pour barrer la route à cette doctrine de la mort et de la haine et inculquer des valeurs nobles à nos enfants et nourrir chez eux les sources de l'enthousiasme, plutôt que de les abandonner à des mouvements totalement déshumanisés. Le combat est cependant encore long.


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