Alors que l'EST et l'ESS voguent vers des horizons continentaux et régionaux, le CSS a fait du championnat national sa priorité. Le CAB, lui, constitue la belle surprise de ce début de saison. Jouer sur plus d'un front n'est pas toujours une chose évidente. Et même si les grands clubs sont habitués à se fixer plus d'un objectif à chaque début de saison, ils n'arrivent toujours pas à les atteindre tous. C'est encore chose plus difficile quand la déception l'emporte après un échec, notamment en Champions League africaine. C'est le cas de l'Etoile Sportive du Sahel qui s'est rabattue sur la Coupe arabe des clubs comme alternative à la Ligue des champions africaine même si, sur le plan sportif, les deux compétitions ne se valent pas. Toutefois, l'attrait financier de la joute arabe est de taille et mérite qu'on s'y investisse. L'Espérance de Tunis est focalisée sur la C1 africaine et elle en a fait sa priorité. Le championnat de Tunisie, les «Sang et Or» qui en comptent trois matches en moins, s'en occuperont après la finale face à Al Ahly du Caire. Quant au Club Africain, il connaît la plus mauvaise entame de saison de son histoire, se classant en bas du tableau (12e place). L'EST, l'ESS et le CA ont perdu du terrain en faveur du CSS qui, lui, s'est focalisé sur un seul objectif, le championnat de Tunisie. Un parcours presque sans faute… Sur sept matches, le CSS a remporté six victoires et fait un match nul. Un parcours presque sans faute pour les Sfaxiens qui ont misé sur une vieille connaissance en faisant revenir aux affaires le Hollandais Ruud Krol. La formation sfaxienne est restée surtout fidèle à une ancienne tradition qui a toujours fait sa force, la formation. Et ce sont les enfants du club, à l'instar de Firas Chaouat, qui font aujourd'hui le bonheur et le succès du Club Sportif Sfaxien, leader du championnat. Sauf que le CSS ne fait pas cavalier seul en haut du tableau. Accusant seulement deux points de retard, le CAB de Montassar Louhichi lui emboîte le pas. Par ailleurs, la formation nordiste constitue la belle surprise de ce début de saison. Car cela fait bien des années que le Club Athlétique Bizertin n'a pas fait aussi bonne impression. Pourtant, staff technique et joueurs ne bénéficient pas des conditions d'entraînement et de compétition des plus favorables. Les portes du Stade 15 Octobre sont fermées, ce qui oblige Montassar Louhichi et ses joueurs à errer d'un stade à l'autre pour disputer leurs matches à domicile. Les entraînements ne se déroulent pas non plus dans les meilleures conditions. En dépit de cette situation peu commode, les Cabistes ont fait eux aussi un parcours presque sans faute. C'est même un parcours exceptionnel au vu des conditions difficiles dans lesquelles l'équipe s'entraîne et dispute ses matches à domicile. Dauphin du championnat avec 17 points au compteur, le CAB a remporté cinq victoires et fait deux matches nuls. Bref, le CSS et le CAB ont le mieux négocié ce début d'exercice. Ce n'est pas le cas des autres clubs qui, comme le Stade Tunisien ou le Club Sportif d'Hammam-Lif, ont fait bonne impression au tout début de l'exercice avant de revenir à l'évidence : pour maintenir le cap en championnat, il faut avoir du souffle et de l'endurance. Pour d'autres clubs, comme la JSK et l'USM, leurs mauvais résultats sont la conséquence logique d'une intersaison mouvementée. Les Kairouanais, comme les Monastiriens, n'ont pas travaillé à l'intersaison et débuté leur préparation tardivement. Au vu de ce début de saison assez inhabituel, le championnat s'annonce passionnant et très intéressant à suivre. On ne demande que cela !